Directives pour les personnes non-binaires
« Non-binaire » est un terme utilisé par les personnes dont le genre est identifié par eux- mêmes comme n'étant ni masculin, ni féminin, ou à la fois masculin et féminin, ou dont le genre n'est pas identifié comme étant masculin et/ou féminin.
Pour les personnes non-binaires, le facteur qui détermine dans quelles catégories du rugby elles peuvent jouer (c'est-à-dire rugby masculin ou féminin) est si oui ou non le joueur a connu les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté et de l'adolescence.
- Les personnes non-binaires qui ont connu les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté et de l'adolescence peuvent jouer au rugby masculin sans
- Les personnes non-binaires qui ont connu les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté et de l'adolescence ne peuvent pas jouer au rugby féminin
- Les personnes non-binaires qui ont été identifiées comme étant de sexe féminin à la naissance et qui n'ont pas connu les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté et de l'adolescence peuvent jouer au rugby féminin (sous réserve de confirmation du traitement médical et du moment où il a été effectué).4
- Les personnes non-binaires qui ont été identifiées comme étant de sexe féminin à la naissance et qui n'ont pas connu les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté et de l'adolescence peuvent jouer au rugby masculin sous certaines conditions (actuellement : un certificat de capacité physique et une AUT si nécessaire).
- Les personnes non-binaires prépubertaires peuvent jouer au rugby masculin, féminin ou mixte jusqu'à l'âge de 12 ans (conformément aux directives pour le rugby mixte de World Rugby) et doivent ensuite pratiquer le rugby conformément aux critères ci-dessus établis pour les personnes non-binaires, selon qu'elles connaissent ou non les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté et de l'adolescence.
Joueurs qui ont connu ou connaissent les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté et de l'adolescence :
Pourquoi ne peuvent-ils pas jouer au rugby féminin ?
Des préoccupations sont apparues suite à la publication de nouvelles recherches suggérant que la suppression de la testostérone ne diminuait pas la force des femmes transgenres autant qu'on le pensait auparavant.
Pour obtenir une explication détaillée des effets de la testostérone sur les performances et sur les risques de blessure au rugby, reportez-vous à la section applicable ici.
Après avoir examiné l'ensemble des informations actuellement disponibles, le groupe de travail a conclu que les meilleures données probantes actuellement disponibles attestaient que les personnes connaissant les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté ne pouvaient pas jouer de manière sûre et équitable au rugby féminin.
World Rugby est résolu à encourager les personnes transgenres à rester impliquées dans le rugby et finance actuellement des recherches pour analyser les nouvelles données probantes susceptibles d'émerger et autoriser les personnes qui ont connu les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté à jouer au rugby féminin si elles le souhaitent. Des détails sur les recherches actuellement en cours, ainsi que sur la manière de postuler au financement d'une recherche pour les personnes intéressées, sont disponibles ici.
Pour les joueurs non-binaires qui ont été identifiés comme étant de sexe féminin à la naissance et qui n'ont pas connu les effets biologiques de la testostérone au cours de la puberté :
Pourquoi une confirmation de la capacité physique est-elle requise ?
Les individus qui ont connu les effets d'androgénisation de la testostérone au cours de la puberté sont généralement plus lourds, plus forts et plus rapides que ceux qui ne les ont pas connus. Il est donc prudent, pour des raisons de sécurité, de s'assurer qu'il n'existe pas de déséquilibres importants qui pourraient augmenter le risque de blessure. Les différences homme/femme relatives à ces risques sont décrites ici.
Pourquoi une autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (aut) pourrait être requise ?
Certaines personnes non-binaires peuvent suivre un traitement médical incluant la prescription de testostérone, de spironolactone ou d'agonistes de la GnRH, qui font partie des « substances interdites » de la Liste des interdictions de l'AMA (c'est-à-dire des substances considérées comme amélioratrices de la performance) et ne sont pas autorisées sans une Autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (AUT). Une AUT donne à un joueur l'autorisation de prendre une substance interdite tout en continuant à jouer au rugby. Les joueurs qui ont besoin, pour raison médicale, de prendre une substance interdite doivent obligatoirement obtenir une AUT.
En l'absence d'AUT, les joueurs risquent de commettre une violation du Règlement antidopage et s'exposent à une sanction, quelles que soient les circonstances médicales. Cela peut entraîner une suspension de quatre ans du rugby, il est donc très important que les joueurs comprennent l'obligation d'obtenir une AUT.
Comment puis-je rester impliqué(e) dans le rugby si je ne peux plus jouer dans la catégorie que je souhaite ?
World Rugby est conscient que le lancement de ces directives signifiera que certain(e)s joueurs/joueuses ne pourront plus jouer dans la catégorie qu'ils/elles souhaitent. Il est possible que cela change dans le futur. World Rugby finance en effet des recherches pour tenter de déterminer s'il existe des moyens de pallier à cela de manière sûre et équitable (voir ici pour plus de détails). En attendant, il existe de nombreux autres moyens de rester impliqué dans le rugby :
- Autres formes du jeu : Plusieurs formes de rugby sans contact existent, telles que : le rugby flag ; le rugby à toucher ; le rugby tag ; etc. qui ont tous des catégories
- Entraînement : L'entraînement peut être extrêmement gratifiant et peut apporter aux joueurs des leçons de vie, créer un amour pour le sport et être un moyen agréable de s'améliorer. Word Rugby et ses Fédérations membres proposent plusieurs formations pour les entraîneurs des enfants, adolescents et adultes. Les formations sont ouvertes à
- Arbitrage : Pour de nombreuses personnes qui ne peuvent pas jouer, l'arbitrage est une alternative intéressante pour rester proche du World Rugby et ses Fédérations membres proposent plusieurs initiations, et toutes les Fédérations disposent d'une filière pour former de manière accélérée les individus talentueux.
- Administration : Tous les clubs s'appuient sur des administrateurs bénévoles. Lorsque les individus arrivent aux derniers stades du modèle de participation à long terme, l'administration devient un débouché possible pour bon nombre d'entre eux. Un certain nombre de Fédérations disposent de ressources de support dédiées pour les individus qui souhaitent suivre cette voie pour rester impliqués.
World Rugby étudie actuellement la possibilité d'une « catégorie ouverte » de rugby dans laquelle tout le monde pourrait jouer, quelle que soit l'identité de genre. World Rugby s'est engagé à étudier cette option avec ses Fédérations, ses Associations, l'IRP (International Rugby Players) et des groupes de défense des droits des transgenres, tels que Gendered Intelligence and International Gay Rugby.
Que dois-je faire si j'ai des inquiétudes en matière de sécurité ou d'équité par rapport à un coéquipier ou un adversaire ?
Il est important de noter que de nombreuses personnes ne correspondent pas aux normes culturelles ou locales ou aux stéréotypes liés à l'expression de l'identité de genre. Les joueurs/joueuses et les Fédérations doivent être conscients de cela lorsqu'ils font part de leurs préoccupations vis-à-vis d'un(e) autre joueur/joueuse. Si un joueur, une joueuse ou une Fédération se montre réellement préoccupé(e) par la sécurité ou l'équité par rapport à un(e) autre joueur/joueuse, la situation doit être gérée comme suit :
- La personne préoccupée doit parler de ses inquiétudes au Médecin en chef (CMO) de sa Fédération.
- Le CMO de la Fédération doit étudier soigneusement les inquiétudes soulevées, en tenant compte de l'ensemble des faits connus. Le CMO détermine ensuite si les inquiétudes ne sont pas frivoles ou vexatoires, et contacte le CMO de World Rugby pour lui faire part du fondement des inquiétudes.
- Le CMO de World Rugby s'entretient avec le CMO de la Fédération du joueur/de la joueuse sur la personne faisant l'objet des inquiétudes, en assurant la confidentialité pour le joueur/la joueuse, ainsi que pour les coéquipiers et adversaires impliqués, tout au long de la
- Le CMO de World Rugby et le CMO du joueur/de la joueuse concerné(e) discutent de la situation et conviennent des mesures les plus appropriées, en se basant sur les circonstances spécifiques.
- Dans certaines circonstances, ces mesures peuvent inclure la recommandation de procéder à un examen endocrinologique normalisé [Annexe].
- Pour éviter toute ambiguïté, aucun joueur/aucune joueuse ne doit être ou ne saurait être contraint de s'astreindre à un examen médical ou autre. Il incombe au joueur/à la joueuse de décider de la pertinence de réaliser un Il convient toutefois de noter que si le joueur/la joueuse estime qu'il n'est pas opportun de réaliser un examen alors qu'il lui en a été fait la demande, cette décision peut avoir des conséquences sur l'éligibilité du joueur/de la joueuse à jouer dans la catégorie de compétition conforme à son identité de genre, étant donné qu'il peut s'avérer impossible de déterminer si des problèmes de sécurité ou d'équité surviendraient sans cet examen.