Directives pour les hommes transgenres
Un homme transgenre peut-il jouer au rugby masculin ?
Les hommes transgenres qui ont effectué leur transition avant ou après la puberté peuvent jouer au rugby masculin sous réserve des conditions suivantes :
- Les hommes transgenres qui ont effectué leur transition avant ou après la puberté peuvent jouer au rugby masculin sous certaines conditions (actuellement : confirmation de la capacité physique et Autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (AUT) si nécessaire, voir 1 et 2 ci-dessous).
- Les hommes transgenres qui ont effectué leur transition avant ou après la puberté ne peuvent pas jouer au rugby féminin, qu'ils obtiennent ou non une AUT
- Les hommes transgenres peuvent jouer au rugby sans contact mixte
- Confirmation de capacité physique devant inclure :
- Une reconnaissance écrite et une acceptation par le joueur des risques associés à la pratique du rugby de contact avec des hommes qui sont statistiquement susceptibles d'être plus forts, plus rapides et plus lourds qu'eux, étant donné les prévisions de risque de blessure liées à cette combinaison de variables, telles que décrites
- Une confirmation écrite par un médecin ou un entraîneur qualifié connaissant les exigences du rugby, ainsi que le joueur, que le joueur possède une condition physique suffisante pour jouer et que cette opinion est étayée par une évaluation musculo-squelettique et/ou d'autres évaluations appropriées. La Fédération/ compétition peut adopter l'esprit des directives et les adapter à la législation/aux réalités de sa juridiction particulière.
- Un modèle de confirmation est joint ici.
- Autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (si nécessaire, pour joueur au rugby masculin)
- Il est important que les hommes transgenres sachent si un traitement médical en cours les oblige à obtenir une AUT pour l'usage d'une substance présente dans la Liste des interdictions de l'AMA. Un traitement avec de la testostérone nécessiterait une AUT et jouer sans AUT pourrait constituer une violation des règles antidopage et entraîner une longue suspension du
- Aucun élément des présentes Directives n'est réputé permettre, excuser ou justifier une non-conformité à une exigence quelconque de l'AMA, il est donc extrêmement important que le joueur comprenne parfaitement ses
- Pour de plus amples informations, contactez votre Fédération ou reportez-vous aux Lignes directrices à l'intention des médecins des CAUT de l'AMA sur le site wada-ama.org.
Pourquoi une confirmation de capacité physique est-elle requise ?
Comme décrit précédemment, les hommes sont généralement plus lourds, plus rapides, plus forts et plus puissants que les femmes types. Par conséquent, si l'on compare des hommes types à des femmes types, il existe des différences importantes et significatives, avec des différences similaires ou encore plus importantes lorsque l'on compare les cas extrêmes (joueur le plus lourd vs joueuse la plus lourde). Cela n'empêche pas nécessairement que certains hommes soient plus légers, moins forts et moins puissants que de nombreuses femmes, mais la répartition de la fréquence chez, par exemple, les joueurs de rugby de l'élite, suggère que lorsque les niveaux de performance correspondent, il y a un léger chevauchement entre ces variables (voir Figure ci-dessous, qui illustre le chevauchement au niveau de la masse et de la taille, et la répartition chez les joueurs de rugby de l'élite). La modélisation biomécanique indique une répartition de la fréquence similaire pour les facteurs de risque de blessure, tels que les forces et les moments exercés sur le cou, ainsi que les accélérations linéaires et angulaires de la tête. Les joueurs plus petits et plus lents vont ressentir plus fortement ces facteurs, avec par conséquent un risque accru de blessure, comme décrit précédemment.
De même, la force de préhension, un indicateur de la force dans le haut du corps, est 30 à 40 % plus élevée chez les hommes que chez les femmes, avec toujours un léger chevauchement. Les résultats de performance en « counter-movement jump » (saut vertical avec contre-mouvement) et en vitesse de course par exemple, sont considérablement différents ici aussi, les hommes surpassant les femmes d'environ 30 % et 15 %, respectivement.
Le principe est donc que les hommes transgenres qui n'ont pas connu les changements biologiques créés par les effets de la testostérone au moment de la puberté, auront généralement des variables de masse et de force comprises dans la plage des variables des femmes biologiques indiquées dans les études susmentionnées, et seront donc plus petits et moins forts, en moyenne, que les hommes biologiques dont les données sont incluses dans les études ci-dessus.
Il est donc prudent, dans un objectif de santé et de sécurité, de demander un certificat afin se s'assurer que les déséquilibres ne sont pas tels qu'ils pourraient créer un risque pour la sécurité du joueur concerné. Ces certificats sont également requis dans plusieurs autres scénarios au rugby, notamment pour permettre à des jeunes ou des juniors de jouer au rugby senior, lorsque les différences de taille, force et vitesse sont en fait très similaires à celles documentées entre les joueurs de rugby masculin et féminin à un âge donné après la puberté.
De même, les directives de World Rugby pour la pratique des jeunes stipulent que les filles peuvent être autorisées à continuer à jouer contre des garçons après l'âge de 13 ans (lorsque la puberté commence à créer des différences physiologiques du fait de la testostérone) sous réserve de la remise d'un certificat. Enfin, les joueurs doivent être évalués et jugés compétents pour jouer à des postes d'avants, également pour leur propre sécurité.
Comment dois-je procéder pour transmettre la confirmation ?
La confirmation de la capacité physique doit être transmise au Médecin en chef de la Fédération du joueur.
Pourquoi une autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (aut) pourrait être requise ?
Les hommes transgenres sont susceptibles de suivre un traitement médical incluant la prescription de testostérone (ou autres substances), qui fait partie des « substances interdites » de la Liste des interdictions de l'AMA (c'est-à-dire des substances considérées comme amélioratrices de la performance). La testostérone n'est pas autorisée sans une Autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (AUT). Une AUT donne à un joueur l'autorisation de prendre une substance interdite tout en continuant à jouer au rugby. Les joueurs qui ont besoin, pour raison médicale, de prendre une substance interdite doivent obligatoirement obtenir une AUT.
Sans AUT, les joueurs dont le traitement comprend des substances interdites risquent de commettre une violation des règles antidopage, une infraction qui peut entraîner une sanction (quelles que soient les circonstances ou raisons du joueur de prendre un tel traitement). Cela peut entraîner une suspension de quatre ans du rugby, il est donc très important que les joueurs comprennent l'obligation d'obtenir une AUT.
Comment puis-je rester impliqué(e) dans le rugby si je ne peux plus jouer dans la catégorie que je souhaite ?
World Rugby est conscient que le lancement de ces directives signifiera que certain(e)s joueurs/joueuses ne pourront plus jouer dans la catégorie qu'ils/elles souhaitent. Il est possible que cela change dans le futur. World Rugby finance en effet des recherches pour tenter de déterminer s'il existe des moyens de pallier à cela de manière sûre et équitable (voir ici pour plus de détails). En attendant, il existe de nombreux autres moyens de rester impliqué dans le rugby :
- Autres formes du jeu : Plusieurs formes de rugby sans contact existent, telles que : le rugby flag ; le rugby à toucher ; le rugby tag ; etc. qui ont tous des catégories
- Entraînement : L'entraînement peut être extrêmement gratifiant et peut apporter aux joueurs des leçons de vie, créer un amour pour le sport et être un moyen agréable de s'améliorer. Word Rugby et ses Fédérations membres proposent plusieurs formations pour les entraîneurs des enfants, adolescents et adultes. Les formations sont ouvertes à
- Arbitrage : Pour de nombreuses personnes qui ne peuvent pas jouer, l'arbitrage est une alternative intéressante pour rester proche du World Rugby et ses Fédérations membres proposent plusieurs initiations, et toutes les Fédérations disposent d'une filière pour former de manière accélérée les individus talentueux.
- Administration : Tous les clubs s'appuient sur des administrateurs bénévoles. Lorsque les individus arrivent aux derniers stades du modèle de participation à long terme, l'administration devient un débouché possible pour bon nombre d'entre eux. Un certain nombre de Fédérations disposent de ressources de support dédiées pour les individus qui souhaitent suivre cette voie pour rester impliqués.
World Rugby étudie actuellement la possibilité d'une « catégorie ouverte » de rugby dans laquelle tout le monde pourrait jouer, quelle que soit l'identité de genre. World Rugby s'est engagé à étudier cette option avec ses Fédérations, ses Associations, l'IRP (International Rugby Players) et des groupes de défense des droits des transgenres, tels que Gendered Intelligence and International Gay Rugby.
Que dois-je faire si j'ai des inquiétudes en matière de sécurité ou d'équité par rapport à un coéquipier ou un adversaire ?
Il est important de noter que de nombreuses personnes ne correspondent pas aux normes culturelles ou locales ou aux stéréotypes liés à l'expression de l'identité de genre. Les joueurs/joueuses et les Fédérations doivent être conscients de cela lorsqu'ils font part de leurs préoccupations vis-à-vis d'un(e) autre joueur/joueuse. Si un joueur, une joueuse ou une Fédération se montre réellement préoccupé(e) par la sécurité ou l'équité par rapport à un(e) autre joueur/joueuse, la situation doit être gérée comme suit :
- La personne préoccupée doit parler de ses inquiétudes au Médecin en chef (CMO) de sa Fédération.
- Le CMO de la Fédération doit étudier soigneusement les inquiétudes soulevées, en tenant compte de l'ensemble des faits connus. Le CMO détermine ensuite si les inquiétudes ne sont pas frivoles ou vexatoires, et contacte le CMO de World Rugby pour lui faire part du fondement des inquiétudes.
- Le CMO de World Rugby s'entretient avec le CMO de la Fédération du joueur/de la joueuse sur la personne faisant l'objet des inquiétudes, en assurant la confidentialité pour le joueur/la joueuse, ainsi que pour les coéquipiers et adversaires impliqués, tout au long de la
- Le CMO de World Rugby et le CMO du joueur/de la joueuse concerné(e) discutent de la situation et conviennent des mesures les plus appropriées, en se basant sur les circonstances spécifiques.
- Dans certaines circonstances, ces mesures peuvent inclure la recommandation de procéder à un examen endocrinologique normalisé [Annexe].
- Pour éviter toute ambiguïté, aucun joueur/aucune joueuse ne doit être ou ne saurait être contraint de s'astreindre à un examen médical ou autre. Il incombe au joueur/à la joueuse de décider de la pertinence de réaliser un Il convient toutefois de noter que si le joueur/la joueuse estime qu'il n'est pas opportun de réaliser un examen alors qu'il lui en a été fait la demande, cette décision peut avoir des conséquences sur l'éligibilité du joueur/de la joueuse à jouer dans la catégorie de compétition conforme à son identité de genre, étant donné qu'il peut s'avérer impossible de déterminer si des problèmes de sécurité ou d'équité surviendraient sans cet examen.