Contexte

Dans le monde entier, des millions de bénévoles donnent de leur temps et partagent leur expertise pour soutenir leurs clubs de rugby. Mais il est difficile d’attirer de nouveaux bénévoles, ce qui limite souvent la main d’œuvre à disposition des clubs.

Il est donc essentiel que les clubs optimisent cette ressource et créent une culture ou un sentiment d’appartenance, afin que chacun s’engage à travailler avec l’autre pour atteindre des objectifs communs.

Si cette notion n’est pas comprise et que les bénévoles poursuivent leurs propres objectifs, et non ceux du club, cela engendrera de la contrariété, de la frustration et une perte  d’opportunités.

Il incombe donc au groupe de dirigeants du club de développer une culture dans laquelle tout le monde travaille ensemble et d’optimiser les ressources disponibles.

Qu’est-ce qu’une culture ?

Une culture est l’expression des valeurs, des attitudes et des croyances d’un club vis-à-vis du sport et du club lui-même, et est un gage de réussite.

La culture est souvent définie de manière simple comme « la manière dont nous faisons les choses ici » ou « la manière dont nous nous comportons ici ». La culture ne se rapporte pas à ce que vous pensez, ou à ce que vous souhaitez faire, elle est ce que vous faites.

Une culture établit, par exemple, que les bénévoles travaillent tous ensemble pour la réussite du club, plutôt que de poursuivre leurs propres objectifs pour leur réussite personnelle.

Lorsqu’une culture est créée, et que dans cette culture la force du groupe est supérieure à la somme des parties, on dit alors avoir créé « l’une des forces les plus puissantes de la planète ».

Les All Blacks, par exemple, sont souvent cités comme l’équipe dans laquelle la culture de l’unité crée, saison après saison, des équipes à succès.

Lorsque tous les individus adhèrent aux valeurs des All-Black, cela peut aboutir, par exemple, à ce qu’un membre d’équipe « passe le balais dans les communs/les vestiaires » après chaque séance d’entraînement.

Les entreprises ont également constaté qu’en créant une culture favorisant un sentiment d’appartenance, l’unité et le travail d’équipe, on libère « une force cachée » qui conduit à un comportement de solida.rité de l’équipe entière. Apple en est un exemple, en prônant les valeurs d’Innovation/ Simplicité/ Collaboration/ Excellence/ Honnêteté

La culture au sein d’un club de rugby

Créer une certaine unité au sein du groupe de bénévoles est fondamental pour chaque club sportif, étant donné que les ressources sont souvent limitées, et qu’il est fréquent que les compétences dans le groupe ne correspondent pas aux besoins.

Lorsqu’une culture est médiocre, les bénévoles se sentent sous-estimés, surexploités et stressés.

Pour que le club aille de l’avant et que le groupe de bénévoles travaille en équipe, il faut donc qu’il y ait un certain consensus/développement d’une culture de base. Dans le cas contraire, l’énergie et la motivation diminueront. Le club, toutefois, ne pourra probablement pas créer l’unité puissante de l’équipe des All Black ou des employés d’Apple, car cela prend du temps. Mais il pourra créer un sentiment simple d’unité qui sera bénéfique pour le club. Cela prend du temps et est généralement mis en place par le groupe de dirigeants.

Que peut obtenir un club sportif amateur sur le court terme ?

Il doit arriver à un stade où :

• Un groupe de dirigeants fort reconnaît la nécessité de développer une culture, une unité, aussi simples soient-elles

• Tout le monde est d’accord sur certaines valeurs relatives à la manière de travailler ensemble

• Tout le monde comprend les objectifs à atteindre, et sait que ces objectifs ne sont pas irréalistes

• Il n’y a pas de patriarcat au sein de l’équipe
• Il y a égalité lorsque des représentants de tous les groupes sont inclus
• Tout le monde travaille ensemble pour se soutenir les uns les autres
• Le responsable doit surveiller le bien-être (mental) de l’équipe

Comment développer et convenir d’une culture de base au sein de l’équipe de bénévoles ?

PHASE UNE

Les bénévoles doivent s’accorder sur les points de la liste ci-dessus qu’ils pensent réalisables, et dans quel délai. Le point important ici est d’avoir de bons responsables ou un bon groupe de dirigeants pour mener ce projet et suivre son développement.

Les bénévoles devront ensuite convenir de la manière dont ils travailleront ensemble. Cela comprendra des discussions sur les thèmes suivants :

• Commentaires – ils devront accepter des points de vue différents et s’appuyer sur les valeurs convenues pour les guider
• Soutien - ils devront soutenir leurs collègues dans les domaines suivants : émotions, estime de soi et domaines d’influence
• Travail d’équipe - ils font ce qui est le mieux pour le club, par pour les individus

PHASE DEUX

Convenir des valeurs relatives à la manière de travailler ensemble et de ce que l’on souhaite obtenir.

Le responsable réunit le groupe de bénévoles. Dans un premier temps, ils écrivent les valeurs ou les points qu’ils estiment importants, ou bien les objectifs qu’ils souhaitent atteindre (en général, 3 ou 4 valeurs, les points ci-dessus pouvant également les aider). Les valeurs peuvent être axées sur la collectivité, le travail d’équipe, l’excellence ou l’expérience client.

Ils regardent celles qu’ils ont en commun et discutent de celles qu’ils n’ont pas en commun, afin de trouver un consensus sur ce qui est important pour le groupe. Ils doivent convenir de 3 ou 4 valeurs qui s’ajouteront au consensus sur la manière dont le groupe travaillera ensemble.

PHASE TROIS

La culture mettra du temps à se développer, et le groupe devra travailler à la créer.

Il serait bon de commencer par un projet, par exemple augmenter le nombre de membres. L’équipe devra convenir d’une stratégie INTELLIGENTE dans laquelle des rôles seront attribués - qui fait quoi et quand. L’équipe pourrait travailler ensemble en s’appuyant sur la culture qu’elle a développée, pour obtenir les résultats convenus.

Le club fera ensuite ses premiers pas vers la libération de la puissance cachée de la culture de groupe.