World Rugby a annoncé que cinq joueurs de rugby à 7 et à XV seront intronisés au World Rugby Hall of Fame lors des World Rugby Awards qui se tiendront à Monaco le 24 novembre.
Les contributions d'Emilee Cherry (Australie), DJ Forbes (Nouvelle-Zélande), Donna Kennedy (Écosse), Chris Laidlaw (Nouvelle-Zélande) et Sergio Parisse (Italie) au jeu seront célébrées lors de cet événement de gala.
Le World Rugby Hall of Fame reconnaît ceux et celles qui ont apporté une contribution exceptionnelle au rugby tout au long de leur carrière, tout en en incarnant les valeurs du rugby que sont l'intégrité, la passion, la solidarité, la discipline et le respect, valeurs qui forgent le caractère.
En cette année olympique, deux anciennes stars du jeu à 7 et joueurs de l'année de World Rugby Sevens entreront au Hall of Fame : l'ancien capitaine néo-zélandais DJ Forbes et l'Australienne Emilee Cherry, médaillée d'or aux Jeux olympiques de Rio en 2016.
Ils seront rejoints par deux joueurs qui ont brillé à cinq reprises à la Coupe du Monde de Rugby : Sergio Parisse, sans doute le meilleur joueur italien de tous les temps, qui a disputé 142 tests avec les Azzurri, et Donna Kennedy, elle aussi dépassant les 100 tests et de fait la joueuse écossaise la plus capée, hommes et femmes confondus, avec 115 tests. Chris Laidlaw, l'un des meilleurs joueurs à avoir porté le maillot numéro neuf des All Blacks, est le dernier intronisé de l'année 2024.
Les cinq intronisés porteront à 171 le nombre total de membres du Hall of Fame depuis sa création en 2006.
Brett Robinson, président de World Rugby, a déclaré : « Ce dimanche, nous accueillerons cinq légendes de quatre nationalités différentes au sein du World Rugby Hall of Fame. Ces intronisés, qui représentent à la fois le rugby à 7 et le rugby à XV, ont honoré notre sport de leur talent remarquable, de leur dévouement sans faille et de leurs performances au plus haut niveau. Au nom de World Rugby, je leur adresse mes plus sincères félicitations et ma gratitude pour leurs incroyables réalisations et l'héritage inspirant qu'ils ont laissé et qui continue de résonner dans tout le sport. »
John Eales, lui aussi intronisé au World Rugby Hall of Fame et président du panel du Hall of Fame, a déclaré : « Cette année encore, les personnes intronisées au World Rugby Hall of Fame illustrent les valeurs, la diversité et l'évolution du rugby. La promotion 2024 comprend deux stars du rugby à 7, marquant une nouvelle Olympiade, et trois légendes de différentes époques. Nous tenons notamment à féliciter Sergio Parisse, premier joueur italien à être intronisé. Le choix de Sergio célèbre une carrière brillante et met en lumière les succès croissants de l'Italie dans le cadre de l'expansion du rugby dans le monde ».
Pour en savoir plus sur le World Rugby Hall of Fame, allez sur www.world.rugby/halloffame.
Les intronisés au World Rugby Hall of Fame 2024
No.167 – Emilee Cherry (Australie)
No.168 – DJ Forbes (Nouvelle-Zélande)
No.169 – Sergio Parisse (Italie)
No.170 – Donna Kennedy (Écosse)
No.171 – Chris Laidlaw (Nouvelle-Zélande)
Emilee Cherry (Australie)
Hall Of Fame de World Rugby - Membre intronisé No. 167
Véritable pionnière du rugby à 7 féminin, Emilee Cherry a été une des membres de l'équipe australienne de touch-football recrutées pour mener le pays vers l'or lors des débuts olympiques du rugby à 7 aux Jeux de Rio 2016.
Cherry a fait ses débuts avec l'Australie à Dubaï en 2012, marquant sept essais, dont un triplé contre les États-Unis. Elle a alors démontré son aptitude à s'adapter rapidement au jeu, une capacité innée à lire le jeu et une compétitivité pure, et a su apporter de manière intelligente vitesse et agilité.
Cependant, c'est sous la tutelle de l'entraîneur Tim Walsh qu'elle s'est véritablement révélée. Cherry a marqué 33 essais au cours des séries 2013-14, devenant ainsi la première Australienne à être nommée Joueuse de Rugby à 7 World Rugby de l'année.
Deux ans plus tard, elle a été un rouage clé de l'équipe australienne qui a détrôné la Nouvelle-Zélande en tant que championne du monde des séries, avec 22 essais à son actif pendant cette compétition. Mais Cherry et ses coéquipières n'avaient pas fini de faire parler d'elles, puisqu'elles ont décroché l'or olympique au stade Deodoro de Rio. Elle a contribué à ce triomphe en inscrivant deux essais contre le Canada en demi-finale et avec une passe décisive à Ellia Green dans le match pour la médaille d'or. Si ses qualités offensives ont été saluées, son impact défensif a également été l'un des points forts de cette campagne réussie.
Cherry s'est un peu éloignée du jeu en 2019, à l'occasion de la naissance de son premier enfant, Alice, et sept mois après l'accouchement, elle est revenue de façon remarquable, ses deux premières prises de balle en 18 mois se soldant par un essai lors du HSBC NZ Sevens en 2020.
Au total, Cherry a marqué 131 essais en 159 matchs de série, devenant ainsi la deuxième femme à atteindre les 100 essais en série. Elle a participé à deux Coupes du Monde de Rugby à sept et décroché une médaille d'argent aux Jeux du Commonwealth, qui s'ajoutent à ces Jeux olympiques triomphants.
Cherry (aujourd'hui Barton) est devenue un élément clé de l'équipe d'entraîneurs de Walsh pour l'équipe féminine australienne de rugby à 7, en tant qu'assistante-entraîneur. Elle a mis à profit son expérience et sa connaissance considérables du jeu en participant aux succès de la RWC Sevens 2022 et des Jeux du Commonwealth, ainsi qu'à la campagne pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
DJ Forbes (Nouvelle-Zélande)
Hall Of Fame de World Rugby - Membre intronisé No. 168
Véritable superstar du rugby à 7, DJ Forbes a été la cheville ouvrière de l'une des équipes néo-zélandaises les plus performantes pendant plus d'une décennie. Après avoir fait ses débuts dans les HSBC World Rugby Sevens Series à Wellington en février 2006, Forbes et sa barbe distinctive ont été la pierre d’angle du circuit jusqu'à ce qu'il raccroche les crampons en mai 2017.
Au long de son parcours, il a participé à 89 tournois, disputant 512 matchs sur le circuit, marquant 153 essais et collectionnant les médailles. Au total, Forbes a remporté 26 tournois, six titres de série, une médaille d'or aux Jeux du Commonwealth en 2010, une médaille d'argent en 2014 et un titre de la Coupe du Monde de Rugby à 7 en 2013.
Il a également été nommé Joueur de Rugby à 7 World Rugby de l'année en 2008, à l'issue d'une campagne au cours de laquelle il a marqué 26 essais et mené la Nouvelle-Zélande à six victoires en tournoi, pour décrocher leur huitième titre de séries.
Pour ajouter à sa légende, soulignons que Forbes a réalisé la plupart de ses exploits en tant que capitaine de la Nouvelle-Zélande, portant le brassard entre 2006 et 2015, a reçu le titre de Joueur néo-zélandais de rugby à 7 de l'année à quatre reprises, un record, ainsi que le prix Kirk de la NZRPA en 2017 pour sa contribution exceptionnelle en tant qu'ambassadeur du jeu.
Forbes a renoncé au rôle de capitaine à l'approche des Jeux olympiques de Rio 2016 afin de se focaliser sur l’obtention d’une place dans le groupe du tournoi, exploit qu’il a évidemment réussi, participant aux six matchs de son pays, la Nouvelle-Zélande terminant le tournoi olympique inaugural masculin à de rugby à 7 à la cinquième place.
Forbes est le neveu de Peter Fatialofa, grand joueur des Samoa, membre du Hall of Fame de World Rugby, et capitaine de l'équipe de cette île du Pacifique jusqu'aux quarts de finale de la Coupe du Monde de Rugby en 1991.
Sergio Parisse (Italie)
Hall Of Fame de World Rugby - Membre intronisé No. 169
Sans doute le plus grand joueur italien et l'un des meilleurs numéros huit que le jeu n’ait jamais connus, Sergio Parisse a eu une carrière incroyable qui s'est étendue sur plus de deux décennies.
Avec ses chaussures blanches et sa capacité à décharger et à franchir la ligne, Parisse n'était pas un attaquant conventionnel, mais il a gagné le respect des fans de rugby du monde entier grâce à ses performances dynamiques depuis l'arrière de la mêlée, portant souvent à lui seul les Azzurri vers les plus hauts sommets.
Né en Argentine de parents italiens, le talisman de l'Italie a fait ses débuts sous la houlette de John Kirwan, contre les All Blacks en 2002. Seuls trois joueurs - Alun Wyn Jones, Samuel Whitelock et Richie McCaw - ont disputé plus de tests que son total final (142).
Parisse est l'un des rares joueurs, avec son compatriote Mauro Bergamasco, à avoir participé à cinq Coupes du Monde de Rugby. Il a été privé de ce qui aurait été un beau chant du cygne pendant la RWC Japon 2019 lorsque le match de la poule B de l'Italie contre les All Blacks a été malheureusement annulé en raison du typhon Hagibis.
Bien qu'il n'ait plus jamais participé à un test après ce tournoi, l'arrière en pleine forme a continué à jouer en club jusqu'à l'âge de 39 ans. Lors de son avant-dernier match sous les couleurs de Toulon, l'ancien capitaine italien a remporté la Challenge Cup européenne en marquant en finale contre les Glasgow Warriors.
Mais ce sont ses exploits avec le Stade français qui l'ont rendu le plus célèbre, figure emblématique s'accordant parfaitement avec l'audace du club parisien.
Parisse est resté au Stade Français pendant la majeure partie de sa carrière nationale. Entre 2005 et 2019, il a joué 265 fois pour le club et a remporté deux fois le titre du Top 14 et une fois la Challenge Cup européenne.
Il est le premier Italien à être intronisé au Hall of Fame de World Rugby.
Donna Kennedy (Écosse)
Hall Of Fame de World Rugby - Membre intronisé No. 170
Joueuse la plus capée d'Écosse, hommes et femmes confondues, Donna Kennedy a été synonyme de l'équipe nationale féminine du pays pendant la majeure partie des deux premières décennies de l’existence de cette dernière.
Kennedy a fait ses débuts en deuxième ligne lors du tout premier match international de l'Écosse, et a aidé son pays à remporter une victoire 10-0 contre l'Irlande le jour de la Saint-Valentin, en 1993. Un an plus tard, elle a participé à sa première Coupe du Monde de Rugby féminine, sur le sol écossais, et a pris part par la suite à cinq éditions du tournoi emblématique.
En 2004, Kennedy a démontré sa polyvalence en délaissant la ligne arrière écossaise - où elle était devenue une présence constante - pour remporter quatre sélections à l'aile. Cette année-là, elle a également été nommée personnalité féminine internationale de l'année par World Rugby et est devenue la joueuse la plus capée au monde, dépassant l'Anglaise Gill Burns lorsqu'elle a joué son 74ème test.
Kennedy a battu ce record avant de raccrocher les crampons à la fin de la Coupe du Monde de Rugby féminine 2010. À cette date, la native de Biggar, qui a disputé 95 des 100 premiers test-matchs de l'Écosse, avait accumulé 115 sélections, toutes en tant que titulaire, devenant ainsi la première joueuse écossaise à totaliser plus de cent apparitions internationales.
Elle restera la joueuse la plus capée au monde jusqu'à ce que l'Anglaise Rocky Clark dépasse son total en novembre 2016.
Après sa carrière de joueuse, Donna Kennedy est restée impliquée dans le jeu en tant qu'entraîneure au sein de la Scottish Rugby Union, puis a pris en charge le club anglais de Worcester avant de quitter ses fonctions en 2017.
La Donna Kennedy Cup a été nommée en son honneur en 2015 et, avant la tenue des Guinness Women's Six Nations 2024, elle a été l'une des trois pionnières du rugby féminin écossais à qui l'on a dédié une statue à Édimbourg.
En 2023, Kennedy a cofondé le Scottish Thistle Rugby Clan, dont l'objectif principal est de soutenir le passé, le présent et l'avenir du jeu en Écosse, en organisant leur premier événement conjointement avec les Wooden Spoons en avril 2023 à Murrayfield.
Chris Laidlaw (Nouvelle-Zélande)
Hall Of Fame de World Rugby - Membre intronisé No. 171
Considéré comme un prodige du rugby dans sa jeunesse, Chris Laidlaw a réalisé son potentiel incontestable tant sur le terrain qu'en dehors. L'un des plus grands demis de mêlée à avoir jamais porté le maillot des All Blacks, le numéro neuf a poursuivi une carrière influente et variée en dehors du jeu. Après avoir pris sa retraite du rugby en 1970, il a mené une longue et brillante carrière de diplomate, d'homme politique et d'animateur de radio et de télévision.
Encadré par l'ancien demi de mêlée international Charlie Saxton, Laidlaw a été appelé dans l'équipe néo-zélandaise et a fait ses débuts en test avec les All Blacks à l'âge de 19 ans, lors de la tournée de 1963-64 au Royaume-Uni, en France et au Canada. Il participe à cette tournée principalement en tant que doublure de Kevin Briscoe, mais déploie suffisamment d'efforts pour être titularisé lors du test contre les Bleus, en marquant un drop lors de la victoire 12-3 au Stade Colombes, le 8 février 1964.
C'est le début d'une carrière internationale de six ans et demi au cours de laquelle il s'approprie le poste de demi de mêlée. Au total, Laidlaw a disputé 20 tests avec les All Blacks, dont il a été le capitaine contre l'Australie en 1968, et a participé à 37 autres tournées et matchs.
Au cours de cette période, ses seules défaites sous le célèbre maillot noir ont été subies aux mains de l'Afrique du Sud. Malgré cela, Laidlaw a remporté quatre de ses sept confrontations avec les Springboks. C'est à Port Elizabeth que Laidlaw a joué son dernier test pour les All Blacks. Entre-temps, il était devenu boursier Rhodes au Merton College d'Oxford et avait mené l'Université d'Oxford à la victoire contre les Springboks en tournée.
Son engagement ne s'arrête pas là. Il devient capitaine-entraîneur de l'équipe de Lyon en France, le premier international étranger à jouer un tel rôle. En tant que diplomate dans le Pacifique, il a soutenu les Fidji et les Samoa. En Nouvelle-Zélande, il est devenu membre du conseil d'administration de la franchise des Hurricanes et du Sky Stadium de Wellington.
Il a également beaucoup écrit sur le rugby, avec une grande franchise, pour des journaux britanniques et néo-zélandais, et a publié deux best-sellers, Mud in your Eye en 1972 et Somebody Stole my Game en 2010, alors que la ruée vers le professionnalisme commençait à menacer les valeurs fondamentales du rugby.