Les supporters français espèrent qu'Antoine Dupont et la France prendront le meilleur départ possible aux Jeux olympiques de Paris 2024 lorsque le tournoi masculin de rugby à sept débutera au Stade de France mercredi 24 juillet.

Antoine Dupont a connu une année exceptionnelle jusqu'à présent, menant le Stade Toulousain au succès national et européen et jouant un rôle déterminant dans le triomphe de son pays lors de la Grande Finale du SVNS à Madrid.

Le parcours de la France jusqu'à la victoire du SVNS a été ponctué par une première victoire dans un tournoi des World Series depuis 19 ans, à Los Angeles, et le Joueur World Rugby de l'Année 2021 a effectué une transition sans accroc vers le rugby à sept.

Avec des joueurs comme Jordan Sepho, Stephen Parez-Edo Martin et le capitaine Paulin Riva qui renforcent les sublimes techniques de Dupont, la France espère que les souvenirs douloureux de la Coupe du Monde du Rugby France 2023 seront chassés au cours des quatre prochains jours.

Dupont est certainement inspiré par la tâche qui attend l'équipe au Stade de France. « Pour tout amateur de sport, les Jeux olympiques restent un mythe, le Saint Graal du sport », a-t-il déclaré. « Avoir une chance de remporter une médaille olympique est un défi très motivant. »

World Rubgy Guide to Rugby Sevens

La France entamera sa campagne dans la poule C contre les États-Unis à 16h30 heure locale (GMT+2) mercredi 24 juillet, avant d'affronter l'Uruguay et les Fidji, deux fois champions olympiques, dans le stade emblématique.

France 7 est en tête des confrontations contre les États-Unis et l'Uruguay en 2024, mais ils n'ont remporté qu'un seul de leurs cinq derniers matchs contre les Fidji, bien que cette victoire ait eu lieu lors des demi-finales de Madrid.

Les Fidji ont connu une campagne décevante sur les SVNS Series, terminant la saison régulière à la septième place. Ben Gollings a été remplacé en mars par Osea Kolinisau, capitaine des Fidji qui a remporté l'or olympique à Rio 2016.

Kolinisau a rappelé son ancien coéquipier Jerry Tuwai dans l'équipe avant la Grande Finale de Madrid et le double médaillé d'or, bourré d'expérience, a été nommé capitaine pour Paris.

« Même si j'ai manqué quelques tournois, je suis resté en contact avec l'équipe, ils m'ont toujours encouragé à revenir et à jouer, et je leur ai toujours dit que je reviendrais », a rappelé Tuwai.

« Ce seront mes troisièmes Jeux olympiques. Je pense sincèrement que nous avons un groupe fantastique, une équipe forte et un excellent management, le lien que nous partageons en tant qu'équipe me donne confiance dans le fait que nous pouvons briller quand ça compte vraiment. »

Les Fidji entament leur quête d'une troisième médaille d'or consécutive contre l'Uruguay, qui fait ses débuts aux Jeux, à 17h00 heure locale mercredi.

« Nos plus grands adversaires, nous en avons parlé à l'entraînement, c'est nous-mêmes », a affirmé Kolinisau. « Quand on met tous les ingrédients, les adversaires n’ont plus qu’à courir après les ombres sur le terrain. »

Comme seuls les deux premiers sont assurés de participer aux quarts de finale, la compétition sera rude dans la poule C.

Après une saison régulière décevante, au cours de laquelle ils ne se sont qualifiés que pour une seule demi-finale de Cup et ont terminé neuvièmes au classement général, les États-Unis ont été contraints de participer au barrage du SVNS à Madrid.

Les Eagles Sevens masculins ont battu l'Uruguay 29-14 lors de la phase de poule en Espagne, avant de conserver leur place sur le circuit pour la saison 2025 grâce à une victoire 40-19 contre les Samoa.

L'Uruguay, qui a remporté le World Rugby Sevens Challenger, s'est remis de sa défaite contre les États-Unis le deuxième jour pour terminer deuxième de sa poule et a battu le Chili pour une place dans le SVNS 2025 avec une mince victoire de 12-10.

Classés respectivement 9e et 10e, les États-Unis et l'Uruguay débuteront le tournoi en tant qu'outsiders, mais avec la certitude qu'une victoire lors de leur rencontre de jeudi à 15h00 (heure locale) pourrait les propulser en phase à élimination directe.

L'Argentine veut poursuivre une année mémorable

L'Australie et les Samoa auront l'honneur de donner le coup d'envoi du tournoi lorsqu'ils entreront dans un Stade de France plein à craquer, mercredi à 15h30 heure locale.

L'Australie de John Manenti a remporté deux de ses trois confrontations avec les Samoa lors des Series 2024, pour décrocher la quatrième place de la saison régulière.

Leur effectif pour Paris a été renforcé par le retour de Henry Hutchison et l'ajout de l'ailier international à XV Mark Nawaqanitawase, qui se prépare d’ailleurs à quitter le XV (et donc le 7 aussi) pour le XIII.

« C'est vraiment particulier », a confié Nawaqanitawase, qui a participé aux Jeux du Commonwealth 2022. « Je me lève en regardant [les Jeux olympiques], quel que soit le tournoi ou le sport, c'est assez fou de penser que je pourrai y participer et représenter mon pays. »

Les Samoa ont souffert de l'absence de Vaa Apelu Maliko, qui a finalement été relégué du SVNS, mais le sélectionneur Brian Lima a pu faire appel à son capitaine, auteur de nombreux essais, pour Paris 2024.

Après le match d'ouverture, l'Argentine, vainqueur de la saison 2024, rejoindra la poule B pour affronter le Kenya au Stade de France.

Après avoir entamé la saison régulière avec quatre participations successives en finale de Cup, remportant toutes les finales sauf la première, les Pumas Sevens ont été à deux doigts de réaliser un doublé mémorable.

La défaite 19-5 en finale du SVNS contre la France à Madrid les en a empêchés, mais avec Marcos Moneta de retour en pleine forme, l'Argentine sera déterminée à mettre fin à la mainmise des Fidji sur le titre olympique.

Les Pumas Sevens se sont fait connaître du monde entier en remportant une médaille de bronze à Tokyo il y a trois ans. Depuis, ils ont remporté plusieurs tournois sur le circuit mondial et Moneta et ses coéquipiers voudront faire un pas de plus à Paris.

Malheureusement pour l'Argentine, elle devra se passer de Rodrigo Isgró, car le Joueur World Rugby à Sept de l'Année 2023 purge une suspension de trois matchs. Il a été désigné comme réserviste.

Le Kenya, quant à lui, a condamné les médaillés de bronze de Rio 2016, l'Afrique du Sud, à participé au World Rugby Sevens Repechage en remportant la victoire dans le cadre des qualifications olympiques régionales.

Cet exploit a permis aux Shujaa Sevens de conserver leur record de qualification à toutes les éditions des Jeux depuis la réintroduction du rugby à Rio. Bien que classée 11e à Paris, l'équipe sera confiante de pouvoir battre n'importe qui dans sa journée.

L'équipe se trouve sur une bonne dynamique puisqu'elle s'est assuré une place sur le SVNS 2025 à Madrid. Grâce aux essais de Patrick Odongo Okong'o et à l'expérience des athlètes olympiques Herman Humwa et Vincent Onyala, personne ne voudra jouer contre le Kenya.

La Nouvelle-Zélande et l'Irlande en quête de gloire

La poule A peut se targuer d'être la plus ouverte des trois avant le coup d'envoi à Paris.

L'action débutera lorsque l'Irlande, deuxième derrière l'Argentine au classement de la saison régulière du SVNS, affrontera l'Afrique du Sud à 17h30 (heure locale) avant que la Nouvelle-Zélande, en quête de sa première médaille d'or au rugby à sept, ne rencontre le Japon.

L'Irlande a été l'une des équipes les plus régulières du SVNS 2024, se qualifiant pour cinq des sept demi-finales de Cup de la saison régulière pour terminer à deux points de la première place.

Les rangs irlandais ont été renforcés par la star du XV Hugo Keenan et l'idée de voir l'arrière du Leinster s'associer à Terry Kennedy et Jordan Conroy a de quoi faire espérer les Irlandais.

« La confiance est vraiment élevée. Nous n'en faisons pas trop, nous n'y pensons pas trop, mais nous pouvons dire que nous sommes en lice pour une médaille », a déclaré Mark Roche la semaine dernière. « Nous visons l'or, nous avons la capacité de gagner l'or. Il ne s'agit que de petites choses que nous pouvons régler nous-mêmes, et notre jeu s'en portera bien. Nous pouvons sans aucun doute nous mesurer à tout le monde à Paris ».

Cette quête débutera contre les Blitzboks, une équipe que l’Irlande a battue quatre fois lors de leurs cinq dernières rencontres, et notamment lors du match pour la cinquième place à Madrid.

L'Afrique du Sud a été la douzième et dernière équipe à se qualifier pour le tournoi masculin, après avoir dû passer par le repêchage, en battant la Grande-Bretagne 14-5 lors d'une finale tendue à Monaco en juin 2024.

Ces efforts font suite à une saison mitigée sur le SVNS, qui a commencé par une victoire au tournoi de Dubaï, mais qui n'a pas réussi à construire dessus par la suite en raison de blessures et d'une perte de forme collective.

L'ancien capitaine Siviwe Soyizwapi est revenu de blessure vers la fin de la campagne et il apporte son expérience à un groupe talentueux aux côtés de Selvyn Davids, capitaine, Zain Davids, Impi Visser et Rosko Specman, qui s'apprête à participer à ses deuxièmes Jeux, huit ans après son premier.

Les Blitzboks ouvriront les débats de l'ouverture en affrontant la Nouvelle-Zélande à 21h30, heure locale, à Saint-Denis.

Après avoir terminé la saison régulière du SVNS par des victoires à Hongkong et Singapour, et une quatrième place lors de la Grande Finale à Madrid, les All Blacks Sevens se rendent à Paris en tant qu'équipe en forme et favorite.

La réserve de talents dont dispose le sélectionneur Tamasi Cama est mise en évidence par le fait que Sione Molia et Joe Webber, tous deux doubles athlètes olympiques, n'ont fait le voyage à Paris qu'en tant que réservistes.

Dylan Collier sera le capitaine de la Nouvelle-Zélande pour ses deuxièmes Jeux, tandis que Scott Curry et Regan Ware se préparent à participer à leurs troisièmes JO.

Tous trois faisaient partie de l'équipe qui a terminé deuxième derrière les Fidji à Tokyo il y a trois ans, tout comme Andrew Knewstubb, dont le retour a été semé d'embûches en raison d'une blessure.

« L'objectif a toujours été de revenir ici, alors vivre ce rêve était assez irréel », a-t-il confié.

« Maintenant, nous avons un autre objectif : gagner cette médaille d'or. Je suis le mieux préparé possible et j'ai hâte de me lancer, tout comme le reste des garçons ».

Les All Blacks Sevens affronteront le Japon lors de leur premier match mercredi. L'équipe de Simon Amor aborde le tournoi en tant que 12e, après avoir terminé à une décevante huitième place lors du Challenger 2024.

Les Japonais ont pourtant l'habitude de bousculer les habitudes olympiques : ils ont battu la Nouvelle-Zélande pour la première et unique fois lors de la phase de poule de Rio 2016, s'imposant 14 à 12 et s'adjugeant la quatrième place.