Un an après la finale palpitante de la Coupe du Monde Rugby féminin 2021, l'Angleterre et la Nouvelle-Zélande s'apprêtent à s'affronter à nouveau dans un nouveau test-match à fort enjeu.

La rencontre du WXV 1 de samedi 4 novembre fera en effet office de match décisif pour l'édition inaugurale du tournoi, lorsque les Black Ferns rencontreront les Red Roses au Go Media Mt Smart Stadium d'Auckland.

La victoire surprise de l'Australie sur la France, la semaine précédente à Dunedin, a ouvert les portes du WXV 1, quatre des six équipes ayant une chance de remporter le titre. Cela signifie que les championnes du monde néo-zélandaises et les Anglaises aborderont leur match en sachant exactement ce qu'elles doivent faire pour devenir championnes.

Cependant, la pilier de l'équipe d'Angleterre Sarah Bern, qui a disputé les sept dernières minutes de la finale de l'année dernière, a rappelé que l'objectif des Red Roses restait la progression vers la prochaine Coupe du Monde Rugby féminin, qui aura lieu en 2025.

« Nous sommes encore en train de découvrir où nous en sommes en tant qu'équipe. C'est pourquoi c'est important d'avoir un bon gros match », sourit Sarah Bern.

« Nous avons eu des matchs très difficiles contre le Canada, et là c'est un autre défi. Tout le monde veut gagner, mais ce n'est jamais garanti. Nous avons peu de temps pour nous préparer avant la prochaine Coupe du monde et nous nous concentrons vraiment sur la façon dont nous jouons et nous nous dirigeons vers ça. »

« Tout était contre nous ce jour-là »

Sarah Bern garde un souvenir frustrant de la finale à l'Eden Park, qui s'était achevée sur un score de 34-31 en faveur de la Nouvelle-Zélande.

« On avait l'impression que tout était contre nous ce jour-là. On avait des joueuses blessées, Zoe Aldcroft [a dû être remplacée très tôt], malheureusement le carton rouge... Je pense que c'était juste un de ces jours où rien ne va.

« Dans le rugby, vous pouvez être aussi bien préparé que possible, vous pouvez vous sentir bien et fort, mais parfois ce n'est tout simplement pas votre jour. »

L'équipe qui affrontera les Black Ferns samedi est très différente de celle de l'année dernière, de A à Z.  Bern estime que le nouveau staff, qui compte l'ancienne capitaine Sarah Hunter et le nouveau sélectionneur John Mitchell, a apporté de la « fraîcheur ».

« C'est toujours naturel à la fin d'un cycle de Coupe du monde d'avoir du changement, donc il a fallu dire au-revoir à pas mal d'expérience », dit-elle.

« Je pense que la joueuse la plus expérimentée qui reste est Marlie Packer. Les filles ont donc très, très bien assumé ces rôles et l'équipe est restée soudée. »

La situation est similaire à celle de leurs adversaires, car la Nouvelle-Zélande a également connu une restructuration sur le terrain et au sein de son staff.

Les Black Ferns sont privées de la plupart de leurs joueuses de rugby à sept et ont un nouveau directeur du rugby en la personne d'Allan Bunting.

« Elles sont quand même toujours aussi libres dans leur jeu », remarque Bern à propos de ce qu'elle a observé chez les championnes du monde cette année.

« Ce sont les Black Ferns que nous aimons et connaissons tous, mais nous avons vu un peu plus de jeu au pied.

« Nous voulons gagner, nous voulons jouer le rugby comme nous le faisons - en frappant fort, avec de nouvelles phases offensives et en les testant contre les meilleures équipes du monde. »

Développer le rugby

Sarah Bern ne tarit pas d'éloges sur le concept du WXV, convaincue que ce nouveau tournoi jouera un rôle important dans le développement du rugby féminin.

« Je pense que c'est une bonne chose que nous ayons différents niveaux et que nous développions le rugby féminin dans le monde entier », dit-elle.

« J'espère que ça incitera d'autres fédérations dans le monde à investir dans leurs équipes féminines et à montrer la grande qualité du rugby que nous pouvons pratiquer. »

Bern espère qu'elle pourra bientôt participer à une édition du WXV 1 sur son sol.

« Ce serait tellement excitant de revenir en Angleterre si nous en avons l'opportunité, et de continuer à développer le rugby », ajoute-t-elle.

« Pour pouvoir dire : 'Les gars, venez voir ce rugby extraordinaire que nous sommes en train de mettre en place’. »

C'est exactement ce que les Red Roses vont chercher à faire ce samedi soir à Auckland encore, tout en s'assurant d'être en tête au coup de sifflet final.

Sarah Bern est convaincue que si les Anglaises s'en tiennent à leurs principes, elles pourront profiter pleinement de ce match.

« Je pense qu'il sera très intéressant de voir où nous en sommes samedi en tant qu'équipe. »