L'action du WXV 1 s'est déplacée vers le Sud, au Forsyth Barr Stadium de Dunedin, où la Nouvelle-Zélande a retrouvé la forme en s'imposant 70-7 face au Pays de Galles. Ruby Tui et Mererangi Paul ont marqué sept essais à elles deux dans cette victoire, qui ouvre la voie à une affiche alléchante contre l'Angleterre le week-end prochain à Wellington.

Défaite 42-7 par l'Angleterre une semaine plus tôt, l'Australie a brillamment battu la France 20-29 dans le deuxième match de la journée grâce notamment à un triplé de sa pilier droit Eva Karpani. C'est seulement la deuxième fois de l'histoire que les Wallaroos parviennent à battre les Bleues. La dernière fois remontant à 2010.

France 20 - 29 Australie

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas pour l’équipe de France. Brillantes tombeuses des championnes du monde néo-zélandaises le week-end précédent, les Bleues ont subi la douche froide face à une équipe d’Australie exceptionnelle en s’inclinant 20-29 Forsyth Barr Stadium à Dunedin, en Nouvelle-Zélande.

Cette même équipe d’Australie qui avait subi une large défaite 42-7 contre l’Angleterre une semaine plus tôt. Cette fois, les rôles étaient complètement inversés.

Plus rapides, plus précises, mieux connectées, les Wallaroos ont joué un ton au-dessus des Françaises, dominées dans les phases statiques et peu connectées, qui n’ont jamais pu reprendre le score tout au long de la partie.

Les Françaises ont d’emblée été dominées par les Australiennes qui ont déployé leur large palette de jeu rapide, fluide, précis, toujours dans l’axe. A l’image de cet essai de la puissante pilier droit Eva Karpani sous les poteaux après un beau mouvement à six passes (3e).

Par sa volonté de ne pas contester les rucks au début, la France a donné trop de munitions à l’adversaire. Pire, avec six ballons récupérés, les Australiennes ont pu maintenir leur pression, rendant le jeu des Françaises un peu brouillon.

Celles-ci se sont remis la tête à l’endroit grâce à une passe décisive de Marine Ménager, repositionnée première centre, à Emilie Boulard qui a déposé derrière les poteaux pour permettre la transformation de Moragne Bourgeois (14e). Une autre occasion d’essai sera avortée six minutes plus tard, la pilier Brianna Hoy se plaçant sous Charlotte Escudero pour sauver l’essai et conserver le renvoi.

En face, les Australiennes étaient en confiance, menées par leur trois-quarts centre Georgina Friedrichs qui marquait après dix temps de jeu entamés par ses deux crochets et un franchissement tête baissé (24e).

Par une mauvaise connexion et un manque de soutien comme d’engagement dans les phases de contact (ainsi que trois touches perdues en première période), les Françaises ont eu le plu grand mal à concrétiser (ballon arraché à la 33e après 12 phases de jeu).

Il aura fallu un grattage de la demie de mêlée Alexandra Chambon pour que Morgane Bourgeois remette son équipe à deux points (35e). Les Françaises sauront résister à la belle montée défensive des Australiennes pour ne pas alourdir le score avant la pause (10-12).

Quel que soit les discours dans les vestiaires, ce sont les Australiennes, pourtant plus jeunes et plus expérimentées, qui l’ont mieux retenu. La France n’a jamais pu reprendre le dessus, subissant en mode décuplé ce qu’elle avait subi en première période. Encore trop de ballons grattés et de touches perdues, chaque ruck contesté qui tuait toute intention tricolore.

Et en face, l’immense Eva Karpani auteure d’un doublé en vingt minutes, était l’incarnation de ce cauchemar. D’une part après 17 phases de jeu sur la ligne (51e) puis après une touche à sept mètres (69e). C’est elle aussi qui se couchera sous Charlotte Escudero pour empêcher l’une des rares occasions françaises (54e).

Malgré l’essai d’Élisa Riffonneau sur ballon porté (74e) et celui de Gabrielle Vernier après un bon travail de Suliana Sivi (80e), les Françaises s’inclinent, incapables d’avoir transformé l’essai d’avoir battu les championnes du monde une semaine plus tôt (20-29).

Nouvelle-Zélande 70-7 Pays de Galles

Les championnes du monde néo-zélandaises ont réalisé une démonstration époustouflante pour battre le Pays de Galles 70-7 dans leur match de la deuxième phase du WXV 1 à Dunedin. La superstar Ruby Tui s'est montrée à la hauteur en inscrivant quatre essais en première période.

Les Black Ferns avaient clairement envie de se rattraper après la défaite du week-end dernier face à la France, au cours de laquelle leur phase offensive tant vantée n'a pas réussi à s'enflammer. Après une bonne attaque du Pays de Galles repoussée, Mererangi Paul était à l'origine d'un mouvement de la ligne arrière qui permettait à Tui de contourner le jeu et de délivrer la dernière passe.

A partir de là, Tui ne faisait qu'attraper le ballon sur le chemin de la ligne d'essai. Dès le coup d'envoi, Chelsea Bremner effectuait une course avec ballon qui débouchait sur une percée de Sylvia Brunt, puis un coup de pied croisé de Ruahei Demant était repris par Tui qui marquait.

Pour compliquer la tâche du Pays de Galles, l'ailière Nel Metcalfe recevait un carton jaune pour avoir tiré les cheveux de Paul sur l'action précédente.

La Nouvelle-Zélande profitait de son avantage numérique avec Tui qui marquait son deuxième essai quelques minutes plus tard. Toujours avec une joueuse en plus, une passe précise de du Plessis permettait à Tui de marquer son troisième essai.

Mais son quatrième essai mettait en évidence le type de jeu de jambes qui a fait sa renommée. L'interaction fantastique entre Amy Rule et Georgia Ponsonby créait de l'espace pour qu'elle puisse faire un crochet et s'enfuir pour marquer, ce qui ravissait le public du Forsyth Barr Stadium.

Fait remarquable, ces quatre essais ont été marqués en l'espace de 13 minutes seulement.

Pour la Nouvelle-Zélande, la défense était à la hauteur de l'attaque, stoppant une touche galloise dans son élan et récupérant le ballon, puis obtenant une pénalité sur une autre touche avant la pause.

A la pause, Tui était en passe d'inscrire un cinquième essai lorsqu'elle s'est retrouvée face à Renee Holmes, mais la passe de cette dernière est tombée directement dans les mains de Carys Williams-Morris.

La deuxième mi-temps débutait par un offload de Brunt vers Demant, qui permettait à du Plessis de marquer. Paul inscrivait son deuxième essai, après une course courageuse au milieu de terrain suivant une remise intérieure de Demant.

Le Pays de Galles revenait à la charge, obtenant une longue période de possession qui permettait à Abbie Fleming de marquer le seul essai de son équipe.

Tui quittait le terrain après une heure de jeu, mais sa remplaçante Katelyn Vahaakolo reprenait le flambeau là où Tui l'avait laissé, marquant presque immédiatement. Sa remplaçante Lucy Jenkins inscrivait un doublé devant le public de sa ville natale, après avoir été très active dans le jeu au sol. Elle parcourait d'abord 30 mètres pour marquer sur un ballon de récupération.

Une percée d'Iritana Hohaia menait au deuxième essai de Jenkins, l'engagement de la Nouvelle-Zélande à distribuer le ballon en largeur se poursuivant du début à la fin du match. Paul concluait les débats en inscrivant son troisième essai à la fin du temps réglementaire, plongeant dans le coin et portant le score à 70-7.

C'est exactement ce dont avait besoin la Nouvelle-Zélande pour relancer sa campagne du WXV 1. Les Néo-Zélandaises se rendent maintenant à Auckland pour disputer le titre à l'Angleterre.