Argentine (défaite 44-6 face à la Nouvelle-Zélande)

« C’est très loin du niveau qu’on voulait montrer. Je suis extrêmement déçu », a déclaré, dépité, le capitaine argentin Julian Montoya tout de suite après la défaite en demi-finale face à la Nouvelle-Zélande.

Armée des meilleures intentions, l’Argentine s’est appuyée sur les avancées du pilier Thomas Gallo et du troisième ligne aile Marcos Kremer. Le flanker a réalisé 15 courses avec ballon, le record de son équipe sur ce match, permettant aux siens de jouer dans le camp des All Blacks. Avec 151 courses, l’Argentine a établi son record dans cette compétition. Ce chiffre montre que la lourde défaite au Stade de France n’est pas le fruit de la peur de l’adversaire. Les Pumas avaient d’ailleurs battu la Nouvelle-Zélande à Christchurch l’année dernière.

Le problème, c'est qu'en dépit de ses efforts admirables, l’Argentine n’a pas su faire fructifier sa possession, son occupation et ses phases de jeu face à une équipe qui a ajouté une défense de fer à son attaque de rêve.

Les hommes de Michael Cheika ont pénétré neuf fois dans les 22 mètres de leurs adversaires, soit seulement une fois de moins que les triples champions du monde. Les 42 phases de jeu développées dans les 22 adverses ne se sont traduites que par deux pénalités d’Emiliano Boffelli. Les Argentins n’ont pas réussi à franchir la ligne néo-zélandaise.

Le contraste avec les vainqueurs pourrait difficilement être plus significatif. Les All Blacks ont été sept fois plus efficaces sur leurs attaques. Ils ont inscrit 44 points en 10 incursions dans les 22 mètres adverses. Will Jordan a signé un triplé sur les sept essais de son équipe.

Si les chances de victoire de l'Argentine reposaient sur la concrétisation de ses occasions, elles tenaient également au fait de ne pas perdre de ballons et de ne pas rater trop de plaquages. Or, les Argentins n'ont pas réussi à élever leur niveau de jeu dans ces domaines. Ils ont perdu 14 ballons, ce qui correspond à leur moyenne de la compétition, et les 50 plaquages manqués, contre 26 pour les All Blacks, en disent long.

Ce secteurs de jeu seront au centre des préoccupations de l’Argentine en vue de la finale de bronze face à l’Angleterre, ce vendredi.

Angleterre (défaite 16-15 face à l’Afrique du Sud)

Les chiffres révèlent rarement toute l’histoire, et parfois ils n’en révèlent qu’une infime partie. Mais ce sont bel et bien les petits détails qui ont fait que l’Angleterre, que l’on pensait voir gagner, allait finalement s’incliner en demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023 face à l’Afrique du Sud.

« Ça a été un des secteurs clés. » Tels sont les mots du sélectionneur Steve Borthwick au sujet de la mêlée, au lendemain du match. On pourrait même dire qu’il s’agit du secteur clé, tant les piliers remplaçants Vincent Koch et Ox Nche, entrés à sept minutes d’écart en seconde mi-temps, ont fait basculer le match en faveur de l’Afrique du Sud.

Titulaire, le pilier Steven Kitshoff, a déclaré : « On a de la chance que notre banc et notre ‘bomb squad’ aient récupéré toutes ces pénalités pour que l’on retrouve l’occupation et que l’on finisse par gagner. »

L'Angleterre a perdu deux mêlées sur sa propre introduction, une première depuis son entrée en lice, dont une à l’heure de jeu alors qu'elle menait 15-6 et se trouvait dans le camp adverse. Le pilier Kyle Sinckler a été sanctionné, ce qui a permis à l'Afrique du Sud de se dégager.

Lorsque l’Afrique du Sud est revenue à moins de trois points, l’autre pilier remplaçant anglais, Ellis Genge, a été pénalisé pour avoir perdu ses appuis après l’introduction des Springboks. C’est à ce moment que Handre Pollard a fait passer les siens devant au tableau d’affichage.

Jusqu’ici, les statistiques offensives peu flamboyantes de l’Angleterre faisaient partie d’un plan de jeu exécuté à la perfection : 93 % de coups de pied sur ses possessions et une vitesse de libération du ballon dans les rucks la plus lente de la compétition (6,73 secondes de moyenne).

Une fois derrière au score, il fallait un plan B. Si l’Irlande et la France ont été menaçantes et progressaient quand elles ont tenté en vain d’inscrire un essai face à la Nouvelle-Zélande ou l’Afrique du Sud en quarts de finale, l’Angleterre n’a pas pu les imiter.

Les hommes de Borthwick n’ont pas réussi à franchir la défense des Boks, et sont devenus, par la même occasion, la seule équipe à ne réussir aucun franchissement dans un match lors de cette Coupe du Monde de Rugby 2023.