MARSEILLE, le 14 octobre - Dans une première période marquée par les fautes de main (6 de chaque côté), les Gallois ont été les premiers à dégainer.
Après une succession de temps de jeu, Dan Biggar trouvait George North, lancé plein champ. Le centre, au sol, parvenait à passer à Gareth Davies, qui fixait le dernier défenseur et remettait à son ouvreur, qui aplatissait entre les poteaux (7-0, 15e).
Biggar ajoutait peu après trois points sur pénalité (10-0, 21e).
Les Argentins, en proie à quelques difficultés en défense (61 % de plaquages réussis sur le premier acte), ont eu un peu de mal à exister. La fin de mi-temps sera plus favorable, avec enfin quelques actions tranchantes récompensées par le pied de Boffelli (39e, 40e+5). De quoi ramener son équipe à portée des Gallois, et promettre un second acte accroché (10-6 à la pause).
La deuxième période était dans la continuité de la fin de la première mi-temps : Boffelli enquillait rapidement deux pénalités (44e, 48e) qui faisaient passer les Pumas en tête pour la première fois (10-12).
Une grosse faute d'inattention en défense ruinait toutefois tous ces efforts. Tomos Williams, entré quelques minutes auparavant, n'avait qu'à contourner le ruck pour plonger sous les poteaux (17-12, 57e).
Le chassé-croisé pouvait reprendre. L'Argentine, qui avait tapé toutes les pénalités tentables jusque-là, choisissait désormais d'aller en touche. À raison : après trois pénaltouches et autant de ballons portés, le pilier remplaçant Joel Sclavi, en jeu depuis deux minutes, parvenait enfin à franchir la ligne (17-19, 68e).
Les Gallois, par l'intermédiaire de Louis Rees-Zammit en bout de ligne, étaient tout près de reprendre les devants (75e).
Au contraire, une minute plus tard, les Pumas portaient le coup de grâce. Nicolas Sanchez interceptait une passe dans le trafic de Sam Costelow et sprintait jusqu'à l'en-but pour valider la qualification de l'Argentine pour une nouvelle demi-finale de Coupe du Monde de Rugby, la troisième après 2007 et 2015.
Emiliano Boffelli, ailier et joueur du match Mastercard
À propos du match :
« C’était un match difficile. Je suis très content pour l’équipe. »
À propos de ce qu’a dit le sélectionneur Michael Cheika à la mi-temps :
« Il faut qu’on continue à avancer encore et encore, à un moment donné on va finir par trouver la faille. »
Julián Montoya, talonneur et capitaine
À propos de la qualification pour les demi-finales :
« Tout d’abord, permettez-moi de remercier tout le peuple argentin. C’est un honneur, je suis très fier d’être Argentin et de porter ces couleurs. Je suis très fier de notre équipe.
« Les Gallois sont vraiment bons, c’est une équipe solide, ça n’a pas changé. On savait que ce serait très serré. En tant qu’équipe, on se bat dans tous les domaines, on aime ça. C’était loin d’être parfait, mais maintenant, direction Paris. »
À propos de ce qui a permis à l’équipe de renverser la vapeur :
« Je crois que ça vient de notre personnalité et de la façon dont on s’entraîne. Ça fait longtemps qu’on se prépare pour ça. Ces deux dernières années, rien n’a été facile pour nous. On se fait mutuellement confiance. On est un groupe soudé. Bien sûr, vous ne voyez que les quinze qui sont sur le terrain, ou les vingt-trois, mais il y a derrière nous beaucoup de personnes qui sont incroyables. Ces gens travaillent jour et nuit. Nous, on a la chance de porter ce maillot, mais c’est vraiment un effort collectif.
« Dès le départ, on sait que ça ne sera pas parfait, rien n’est parfait dans la vie. Ce qui compte, c’est la façon dont on se saisit de l’instant présent et dont on se bat les uns pour les autres. C’est ça, le rugby. Encore deux semaines à passer avec cette équipe. J’ai envie que ça ne s’arrête jamais. Il va falloir qu’on s’améliore, qu’on soit d’une efficacité clinique dans un grand nombre de domaines. Je sais que je peux être assez exigeant, mais je suis très fier de cette équipe. »
Michael Cheika, sélectionneur
À propos de ce qu’il ressent après ce match :
« Je suis très heureux. Ces joueurs sont incroyables, sans être trop dans l’émotion. Ils ont travaillé extrêmement dur et je crois qu’on en a vu le résultat aujourd’hui en fin de match. Ils se sont battus pour gagner, ils voulaient cette victoire. Il a fallu fournir un énorme effort quand on était derrière au score. Les 23 joueurs du jour plus les 10 autres ont fourni un énorme effort. »
S’ils peuvent aller jusqu’au bout :
« Je ne sais pas si on peut tirer ce genre de conclusion. On va voir. On est très heureux d’aller à Paris, on n’y a pas encore joué pendant cette Coupe du Monde.
« On va regarder le match ce soir. Je sais qu’on ne sera pas favoris en demi-finale mais on va tout donner. »
Matías Moroni, trois-quarts centre
À propos de la qualification en demi-finales de la Coupe du Monde de Rugby 2023 :
« On va à Paris ! Il nous reste deux matchs. On va disputer le match le plus important de l’histoire des Pumas. »
À propos de sa course pour éviter l'essai du pays de Galles :
« J’ai couru avec mon club, ma famille, mes amis et tout ce groupe. Par chance, on a réussi à l’emporter. On savait que ça allait être un match très dur. On a fini par dominer et je ne vais pas trop parler de l'arbitre, mais il nous a sanctionnés à plusieurs reprises alors qu’on ne le méritait pas. On a gardé confiance en notre plan de jeu et on a réussi à arracher la victoire. »
Sur ce que signifie de disputer une demi-finale avec ce maillot :
« Ce maillot, c’est tout pour moi. Aujourd’hui, j’ai joué pour ce maillot, pour ma, famille, mon club et mes amis. On s’est offert le droit de disputer le match le plus important de l’histoire des Pumas. Demain on part à Paris, peu importe contre qui. »
Juan Cruz Mallía, arrière
À propos de la victoire :
« C’est un bonheur immense, surtout qu’on peut fêter ça avec nos familles, avec les amis qui ont toujours été avec nous, qui nous ont soutenus depuis notre enfance et nous accompagnent dans la réalisation de ce rêve qui est le nôtre à tous. Cette équipe a montré une fois de plus qu’elle était plus unie que jamais et qu’elle croit en ce qu’elle fait. Nous sommes très unis au sein du groupe et ça se voit sur le terrain. »
À propos du fait d’avoir joué ce quart de finale dans un stade où l’équipe avait entamé la Coupe du Monde de la pire des manières :
« Je l’avais dit, le rugby n’est pas injuste, il nous a offert une nouvelle chance. Il offre toujours la possibilité de se reprendre, et nous avons pu jouer ce quart de finale ici à Marseille après cette soirée face à l’Angleterre où nous étions passés à côté. On a commencé à progresser après ce match et aujourd’hui, on a montré qu’on avait franchi une nouvelle étape dans la réalisation de notre rêve. »
Santiago Carreras, demi d’ouverture
À propos des raisons de la victoire :
« La soif de vaincre était plus forte chez nous. Chaque fois qu’on leur a mis la pression, dans tous les rucks, même s’ils nous ont mis deux essais à cause d’un manque de connexion en défense. Mais on était constamment en train de guetter les incohérences et les erreurs chez eux. On a une équipe très unie, qui sait ce qu’elle veut et qui est restée constamment aux aguets pour aller chercher cette victoire. »
À propos du fait de faire partie de la génération de la RWC 2019, qui avait été éliminée en poule :
« À l’époque, je n’avais pas vraiment conscience de ce que j’étais en train de vivre. Aujourd’hui, avec la maturité, je vis ça de manière différente et c’est une expérience incroyable. Je suis reconnaissant à ma famille, à ma compagne, à mes amis, à ceux qui ont toujours été là, et je remercie les gens qui nous ont toujours soutenus et qui ont toujours été là pour nous. »
Warren Gatland, sélectionneur
Comment son équipe a perdu le contrôle du match :
« On a plutôt bien entamé le match et on a mené 10-0. On a concédé plusieurs pénalités. Les Argentins ont joué dur, ils se sont accrochés et il faut les féliciter. Ils n’ont rien lâché. On n’était peut-être pas à notre meilleur niveau et on a fait face à une équipe qui a su saisir toutes les occasions qu’elle a eues.
« Ils ont bien défendu. Ils étaient au bord de la rupture avant la mi-temps mais quelques pénalités les ont maintenus dans le match. C’est ce qui est décevant pour moi, ces fautes inutiles. Mais il ne faut retirer aucun mérite aux Argentins. Si on avait marqué après la percée de Rio Dyer, on aurait peut-être gagné le match. Mais félicitations à l’Argentine. »
Jac Morgan, capitaine
À propos de ce qui a mal tourné en seconde mi-temps :
« On savait qu’on allait affronter une équipe physique. L’indiscipline et quelques erreurs nous ont coûté le match. On les a laissés entrer dans notre camp et ils ont capitalisé à chaque fois. On leur a également laissé la possession et ils ont réussi à marquer.
« Je suis extrêmement déçu de ce résultat. »