Le souvenir qui restera
Après la victoire 45-24 contre la Roumanie sur la pelouse de Lille, on a eu le plaisir d’assister à des scènes touchantes quand les enfants des joueurs sont venus s’amuser sur le terrain, un moment qui incarne bien le côté familial de la Coupe du Monde de Rugby.
L'essai mémorable
Quand « Big Ben » Tameifuna décide de charger, ça peut faire mal. On l’a vu contre l’Écosse au Stade de Nice. Le grand Richie Gray et son coéquipier Kyle Steyn ont eu beau tenter d’arrêter de tank tongien à deux, rien n’y a fait. Mais cet essai a permis à Tameifuna de montrer qu’il savait faire mieux que foncer tout droit, tant sa course était réalisée selon le timing parfait et dans un angle optimal pour que la défense ne puisse rien faire.
Standing ovation méritée pour le capitaine Ben Tameifuna#RWC2023 | #RSAvTGA pic.twitter.com/wdccMNyRjC
— Rugby World Cup FR 🇫🇷 (@RugbyWorldCupFR) October 1, 2023
La citation à retenir
« J’ai réussi à offrir aux joueurs sélectionnés une excellente expérience. La meilleure chose à faire dans le rugby international, c’est d’effectuer des tournées ensemble. Même s’ils ont perdu trois matchs, les joueurs ont vécu les meilleurs moments de leur vie. »
Ces mots sont ceux du sélectionneur Toutai Kefu, dont l’aventure à la tête des Tonga s’est terminée sur la victoire contre la Roumanie.
Le joueur phare
Solomone Kata. À 28 ans, le tonique ailier de Leicester a inscrit un essai contre l’Écosse et a participé à celui marqué par Tameifuna lors de ce match. Pour conclure, il a planté deux essais de plus contre la Roumanie, terminant meilleur marqueur de son équipe.
La révélation de l'équipe
Kyren Taumoefolau. Le longiligne arrière de 20 ans ne pèse que 80 kg, soit à peine un peu plus de la moitié du poids de Ben Tameifuna, mais il peut enflammer n’importe quel stade avec sa pointe de vitesse et son sourire. Son essai contre la Roumanie a été sublime. Après seulement quatre minutes passées sur le terrain, il s’est lancé au-delà des 22 pour marquer son premier essai en Coupe du Monde de Rugby en coin. « Sa vitesse fait qu’on dirait qu’il glisse quand il court, disait Salesi Piutau après le match. J’ai hâte de suivre la suite de sa carrière. »
Petit côté
« Le tremblement de terre de Christchurch a fait couler ma boîte. » Dale MacLeod, entraîneur en charge de la défense des Tonga, expliquait comment il s’était lancé dans le rugby après cette tragédie. Ingénieur automobile et marin de profession, il a vu son entreprise fermer après ce drame en 2011. Il a alors décidé de mettre ses forces au service d’autre chose.
« J’étais à mon compte et j’avais 12 employés, explique MacLeod. La façon dont tu interagis et traite ces personnes ressemble à ce que tu fais dans une équipe de rugby. Il faut de la planification et de l’organisation. Je faisais des courses nautiques avant, c’était pareil. Tout devait être parfait. À l’époque je faisais du rugby et le club m’a demandé si je voulais bosser avec eux à plein temps. Après avoir trouvé une reconversion pour tous mes collaborateurs, je me suis lancé dans le monde du rugby. Tout ce que j’ai appris avant, je le mets en application aujourd’hui. »
La stat qui impressionne
« Mes joueurs viennent de plus de 20 championnats différents : le Top 14, la Premiership anglaise, l’URC, l’ITM Cup, et même la deuxième division au Japon. On a des joueurs disséminés un peu partout. Regardez l’Irlande : 95 % des joueurs sélectionnés proviennent d’une seule et même équipe. » Si l’affirmation de Toutai Kefu est quelque peu exagérée, elle met en exergue une forme de vérité. Les entraîneurs tongiens ont peu de temps pour mettre en place et travailler leurs systèmes de jeu, tandis que l’Irlande peut s’appuyer sur une grande partie des joueurs du Leinster.
Le verdict
La mission des Tonga était compliquée avant même le début de la compétition, l’équipe s’étant retrouvée dans la même poule que les champions du monde en titre, l’Afrique du Sud, le n°1 du classement mondial, l’Irlande, et le n°5, l’Écosse. Si des joueurs du calibre de Piutau ou Malakai Fekitoa ont élevé leur niveau, Kefu, champion du monde avec l’Australie en 1999, n’a pas réussi à qualifier les Ikale Tahi pour leurs premiers quarts de finale. Les Fidji et les Samoa l’ont déjà fait, et ce sera à un nouveau sélectionneur de tenter de faire sortir la troisième nation du Pacifique des poules.