LYON, le 6 octobre - L'équipe de France rejoint les équipes d'ores et déjà qualifiées pour les quarts de finale, grâce à sa victoire sur l'Italie, ce vendredi 6 octobre à Lyon (60-7).

Annoncée comme un véritable huitième de finale, car les deux équipes pouvaient se qualifier en cas de succès, cette rencontre a vite tourné à l'avantage des Bleus, dominateurs en mêlée fermée, toujours aussi précis dans leurs coups de pied de dépossession, efficaces au sol et bien plus disciplinés que leurs adversaires (16 pénalités à 6).

À la manière de la Nouvelle-Zélande, qui avait tué dans l’œuf tout espoir italien, capitaine Ollivon et ses partenaires n'ont pas mis longtemps à prendre le large.

Damian Penaud désertait son aile pour créer le surnombre côté gauche et rejoindre Vincent Clerc au classement des meilleurs marqueurs d'essais français (7-0, 2e).

Puis Louis Bielle-Biarrey, touché par une passe au pied de Penaud, marquait son 4e essai de la compétition (14-0, 13e).

Moins de dix minutes plus tard, c'était au tour de Thomas Ramos, par ailleurs impeccable au pied (7/8 face aux perches), de profiter d'une nouvelle offrande de Penaud (21-0, 22e).

La furia française retombait une fois passée cette entame tonitruante, et les 22 mètres bleus ressemblaient un peu moins à une terre inconnue pour les Italiens.

La première incursion transalpine naissait d'une percée plein champ d'Ioane, relayé par Capuozzo puis Allan. Mais l'ouvreur de Perpignan ratait sa passe, bien gêné par le retour de Bielle-Biarrey (26e).

La deuxième semblait la bonne : une longue séquence de pick and go à 5 mètres de la ligne mettait à mal la défense française, et le pilier Simone Ferrari posait le ballon dans l'en-but. Mais l'essai était finalement refusé par l'arbitrage vidéo pour un plaquage dangereux de... Ferrari sur Lucu. (33e).

L'Italie avait laissé passer sa chance sur cette première période. Les Bleus reprenaient la main et Penaud, sur un spectaculaire service au pied de Jalibert (38e), marquait un deuxième essai pour dépasser Clerc et se rapprocher de la légende Serge Blanco (35 contre 38) et porter le score à la pause à 31-0.

On repartait sur les mêmes bases après le repos. Matthieu Jalibert naviguait dans la défense des Azzurri pour se frayer un chemin jusqu'à l'en-but (38-0, 47e).

Juste avant de céder sa place, Peato Mauvaka se détachait du maul pour plonger en dame et marquer le 6e essai français (45-0, 54e).

Le coaching précoce de Fabien Galthié (les huit changements faits à l'heure de jeu) n'altérait d'ailleurs pas la dynamique bleue. Yoram Moefana était ainsi le premier "finisseur" à visiter l'en-but italien (52-0, 63e). Le centre futunien doublait même la mise à cinq minutes du terme (57-7, 75e).

Comme face aux All Blacks, les Italiens passaient au travers mais parvenaient tout de même à sauver l'honneur. Manuel Zuliani résistait à trois défenseurs pour effacer cette bulle au tableau d'affichage (52-7, 71e).

La messe était dite depuis longtemps et les Italiens, qui rêvaient d'accéder aux quarts de finale après leurs deux victoires inaugurales face à la Namibie et l'Uruguay, ont pu mesurer tout l'écart qu'il leur reste à combler sur les meilleures nations.

La France, elle, peut se projeter vers la phase finale avec gourmandise, après cette deuxième démonstration consécutive, après le 96-0 infligé à la Namibie.

Grégory Alldritt, Joueur du Match Mastercard

À propos de la qualification pour les quarts de finale :

« On a franchi la première étape. On va bien profiter du week-end, parce que c’était un match engagé aujourd’hui. L’objectif sera de récupérer avant de commencer notre préparation pour ce quart de finale. »

À propos de sa remarquable performance :

« Ça veut dire beaucoup pour moi après un mois sans jouer. Je suis content de la performance de l’équipe. C’était un match à 23 joueurs aujourd’hui et je suis heureux pour tout le monde. »

Charles Ollivon, capitaine

Sur les bons automatismes de l’équipe :

« On avait beaucoup d’automatismes, on se connaît très bien entre nous. Sur le terrain, c’est assez facile, on s’entraîne et on joue beaucoup ensemble. Ça fait quatre ans qu’on est ensemble. Effectivement, on se trouve assez facilement, on est bien dispatchés sur le terrain. Ça nous permet d’avoir des repères dans les moments compliqués et ça peut faire des différences. »

Sur sa satisfaction en tant que capitaine :

« Quatre matchs, quatre victoires, c’était un match éliminatoire pour nous, on n’avait pas le droit à l’erreur. On a voulu mettre de l’intensité et on l’a mise, on l’a tenue pendant 80 minutes. C’est très positif et ça nous emmène vers la suite. On a vraiment envie d’y être.

« On est préparés pour ça, on travaille pour. On sait que ça va être dur, mais on a envie d’emmener tout le monde avec nous. Tout le monde a poussé fort derrière. On va tout lâcher. »

Fabien Galthié, sélectionneur

Sur ce qu’il retient de la victoire :

« On a pris le match de la meilleure des manières avec le ballon, le score, beaucoup d’âpreté défensive quand ils avaient la possession, des bonnes conquêtes, ce qui nous permis de jouer avec le ballon pendant les 20 premières minutes et de tuer le match en vingt minutes. Ensuite, la problématique qu’on peut avoir nous, les Français, les Latins, c’est qu’on relâche un peu l’intensité, on recule le ballon et on peut déjouer, du moins jouer moins juste. Mais globalement, sur la partie, on termine avec 60 points. C’est le sixième match notre mandat contre les Italiens et c’est notre meilleur score. »

Sur l’intensité :

« Dans ces matchs, il faut se préparer à monter très haut dans l’intensité, la vitesse, l’intensité combattue, l’intensité courue, la justesse des choix, la justesse du placement et du replacement, que ce soit en défense, en attaque. C’est ce qu’on a rappelé à la mi-temps. Ça a été globalement toujours bien géré par l’équipe avec aussi le coaching, qui a maintenu ce niveau et cette qualité dans le jeu. »

« Un mot sur Louis Bielle-Biarrey sur une aile. Des potentiels comme Louis... Son club de Bordeaux, les U20 avec qui il a fait le Tournoi. On travaille avec eux depuis quatre ans et on l’a vu venir, comme d’autres joueurs. La différence, c’est qu’il a profité de la place qui lui était laissée. Il est venu chercher le maillot. L’émulation en équipe de France, si on peut la densifier, l’augmenter sur certains postes, c’est tout bonus pour notre équipe de France et pour la performance de l’équipe. »

Kieran Crowley, sélectionneur

À propos de son dernier match avec l’Italie :

« Il suffit de voir tout le soutien que la France a reçu. Ils étaient trop bons. On a concédé beaucoup de pénalités en début de match et nous n’avons pas réussi à entamer une dynamique parce qu’on n’a pas assez été assez performants dans les rucks. L’exécution laisse parfois à désirer, mais c’est comme ça.

« Ils étaient tout simplement trop physiques, trop puissants pour nous. »

À propos de son expérience avec la Squadra Azzurra :

« Ces garçons mourraient sur le terrain pour vous. Ils ont beaucoup de fierté. J’espère simplement qu’on va commencer à les respecter un peu plus. Pour le cycle jusqu’à la prochaine Coupe du Monde, de nombreux joueurs auront déjà 50 ou 60 sélections derrière eux, ce qui va aider. »

Federico Ruzza, vice-capitaine, deuxième ligne

À propos de ce qui a manqué à l’Italie contre la France :

« Beaucoup de choses. Tout d’abord, la discipline... il y a beaucoup de choses qui n’ont pas fonctionné. En début de match, on a été dominés dans le défi physique et on a concédé trop de pénalités, donc c’était facile pour eux de pénétrer dans nos 22 mètres.

« Ils sont très bons ballon en main, il y a une grande qualité technique chez eux. Quand on leur concède des pénalités qui leur permettent de venir dans nos 22, c’est difficile de les empêcher de marquer. »

À propos du fait que le match ne reflète pas les capacités de l’Italie :

« Au dernier match [contre la France], on avait été bien meilleurs. Il y a certaines choses qui n’ont pas fonctionné. On doit se poser beaucoup de questions. On doit faire mieux. On est dans le dur. Il faut qu’on s’améliore. »