Le souvenir qui restera
Les couleurs et le bruit qui ont entouré le tout premier match de l’histoire du Chili en Coupe du Monde de Rugby. C’était à Toulouse, contre le Japon, et tout le monde, les spectateurs comme les téléspectateurs, s’en souviendra. Après un hymne national à vous prendre aux tripes, Los Cóndores ont envoyé leurs 10 000 et quelques supporters au septième ciel en inscrivant le premier essai après six minutes de jeu. Le rugby dans tout ce qu’il a de plus beau.
L’essai mémorable
Cet essai inscrit par le demi d’ouverture Rodrigo Fernández – l’un des quatre essais chiliens dans le tournoi – restera dans les mémoires, mais l’essai inscrit par le talonneur remplaçant Tomás Dussaillant, lors de leur dernier match dans la Poule D, reflète d’autant mieux l’effort abattu par le collectif. Toute l’équipe s’est jointe à la poussée dans le maul pour porter le ballon derrière la ligne adverse sur la pelouse du Stade de la Beaujoire de Nantes. Le public a alors explosé plus fort que sur n’importe lequel des huit essais de l’Argentine.
La citation à retenir
Hearts & minds. Chile winning both during an open training session at their base on the Brittany coast today. Felt like the whole town of Perros-Guerec turned up. Those World Cup memories that live longest. England V Chile, Saturday @ITVRugby pic.twitter.com/DeissrGpvp
— Nick Mullins (@andNickMullins) September 19, 2023
Le capitaine et troisième ligne Martín Sigren a impressionné à chaque prise de parole, mais il a parfaitement résumé l’expérience vécue par son équipe durant cette compétition après le match contre les Samoa, à Bordeaux, le 16 septembre : « Quand je suis au cœur de tout ça, je me sens vivant. »
Le joueur phare
Impossible de ne pas citer Sigren, là encore. Désigné très tôt capitaine par le sélectionneur Pablo Lemoine, il a mené ses coéquipiers d’une main de maître, leur a donné confiance et les a emmenés jusqu’à leur première Coupe du Monde de Rugby. Il n’a que 27 ans et devrait être encore là dans quatre ans.
La révélation de l'équipe
Arrière polyvalent capable de buter, Matías Garafulic, 23 ans, n’a peut-être pas eu la chance de jouer aux côtés de son frère Nicolás, blessé juste avant le début de la compétition en France, mais il a prouvé qu’il faisait partie des jeunes sur lesquels l’équipe pourra compter en vue d’une qualification en 2027.
Petit côté
Comment oublier l’accueil réservé à l’équipe du Chili par la ville bretonne de Perros-Guirec ? Des milliers de personnes étaient là pour assister à l’entraînement ouvert au public avant le match contre l’Angleterre. Tous les habitants se sont ensuite réunis pour dire au revoir à l’équipe avant son retour au Chili.
La stat qui impressionne
Le Chili affichant une domination territoriale et une faible possession, il n’est pas surprenant de voir les Chiliens en tête du classement des plaqueurs – 529 plaquages, plus que n’importe quelle autre équipe. Pour autant, ils n’ont jamais perdu leur appétit, comme l’a montré Domingo Saavedra face à Lucio Cinti lors du match contre l’Argentine.
Mais le chiffre qui incarne le mieux la campagne du Chili, c’est le 4 – comme le nombre de fratries présentes dans la liste de 33 de départ, parmi lesquelles le duo Diego et Alfonso Escobar.
Le verdict
Avec l’aide de Sudamérica Rugby et de World Rugby, Pablo Lemoine, qui a participé à deux Coupes du Monde en tant que joueur et à une en tant que sélectionneur avec l’Uruguay, a permis au Chili d’intégrer le gotha du rugby mondial. Après avoir conquis les cœurs lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023, les Chiliens espèrent faire le retour dans quatre ans, Lemoine ayant renouvelé son contrat et la plupart des joueurs présents cette année ayant de fortes chances d’être là pour la prochaine édition.