Tapis rouge

S’attendant à ce que certains des ‘Flying Fijians’ en forme soient présents, le Rugby News Service a assisté à un point presse à Bordeaux, vendredi, et n’a été accueilli que par l’entraîneur de l’équipe, Nacanieli Cawanibuka, parce que les joueurs étaient « tous fatigués ». D’avoir un peu trop fêté leur victoire sur l’Australie dans la Poule C ? Non, « d’avoir rencontré le roi » plus tôt dans la journée, a assuré le sélectionneur.

Cawanibuka rembobine l’histoire : « C’était une expérience formidable. Nous avons formé une haie d’honneur pour lui et l’avons accompagné jusqu'à la sortie. Les garçons lui ont chanté des prières... C’est ce que les guerriers, chez eux, dans leurs villages, feraient pour protéger leur chef. C’était très fort.

« Avant qu’il ne monte dans sa voiture, les garçons ont entonné un chant de prière. Je ne suis pas sûr que le roi Charles ait compris les paroles, mais c’est ce qui fait la particularité de la culture fidjienne : nous chantons un cantique qui a une signification profonde. Il a eu l’air d’apprécier et les garçons étaient ravis.

« En tant que joueur de rugby, on n’imagine pas vivre ce genre d’expérience, mais cela vient récompenser le talent des garçons. C’était une belle expérience. »

Reconversion

Dale MacLeod, l’entraîneur de la défense des Tonga, n’a pas toujours travaillé dans le monde du rugby. Ingénieur automobile et maritime, il a participé à des courses de bateaux avant les tremblements de terre de 2011 à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

« J’étais à mon compte, j'avais 12 employés, s’est-il remémoré. Les relations que vous entretenez avec eux, la manière dont vous les traitez : ça n’est pas tellement différent par rapport à une équipe de rugby. Il faut être bien organisé et prévoyant. Je participais aussi à des courses de bateaux, c'était la même chose, tout devait être parfait.

« Tout ce que j'ai appris à l'époque, je peux donc m’en servir ici. Je dirais que ce sont les tremblements de terre de Christchurch qui m'ont poussé à faire un choix, car mes entreprises ont périclité suite à ça. J'ai commencé à travailler dans un club de rugby qui m'a dit : "On veut que tu travailles avec nous à plein temps". Je me suis attelé à trouver un nouvel emploi à mes employés, puis je me suis consacré au rugby.

« Voilà comment tout ça s’est passé. Sans cela, je ne sais pas ce que je ferais aujourd'hui. Je pourrais faire des courses de bateaux, continuer à travailler. Bon, le rugby est un travail, mais je ne le vois pas comme ça. »

Lowe tout sauf rasoir

Lors d’un entretien avec les journalistes à la veille du match décisif de la Poule B contre l'Afrique du Sud, l’ailier irlandais James Lowe s’est montré dans une forme étincelante.

Il a gentiment raillé son coéquipier Andrew Porter, assis à ses côtés, qui évoquait sa volonté de jouer 80 minutes contre les Springboks : « C’est un monstre, il peut faire 80 minutes ! Vous avez vu ses posts Instagram torse nu ?! »

Puis Lowe a été interrogé sur sa nouvelle moustache. « On m'a forcé à la garder, a-t-il déclaré. Ma femme n’était pas très contente ce matin quand on s’est parlé par Facetime. Elle fanfaronnait auprès des autres femmes de joueurs, en disant que son mari ne portait pas la moustache. Elle a été surprise quand je l'ai appelée, de voir cette moustache. Mais elle est là pour rester ! »

Les Springboks font peau neuve

PARIS, FRANCE - SEPTEMBER 23: Players of South Africa huddle prior to the Rugby World Cup France 2023 match between South Africa and Ireland at Stade de France on September 23, 2023 in Paris, France. (Photo by Matthias Hangst/Getty Images)

Non, vous n’avez pas rêvé : c’est bien avec un maillot inédit que l’Afrique du Sud a affronté l’Irlande le samedi 23 septembre. En effet, une situation peu commune s’est présentée lors de la désignation des maillots. Les deux équipes ayant le vert pour couleur principale, il était naturel que l’une évolue avec sa tenue initialement prévue pour les matchs « à l’extérieur ».

Il s’agit d’une situation courante, notamment en Europe où, durant le Tournoi des Six Nations, l’Écosse, l’Italie et la France doivent parfois troquer leur maillot domicile pour leur maillot secondaire quand elles s’affrontent, chacune ayant le bleu pour couleur principale.

Mais un problème est cette fois apparu. En effet, le maillot extérieur de l’Afrique du Sud pour cette Coupe du Monde de Rugby 2023 affiche une dominante blanche mais est paré de motifs bleu turquoise, des motifs occupant une place si importante qu’ils offrent à cette tenue un rendu trop proche du vert irlandais. Ainsi, les Springboks ont été contraints de demander à leur équipementier de leur concevoir un troisième maillot reprenant les lignes du maillot extérieur mais dépourvu des fameux motifs. Attention, amis collectionneurs, il s’agit là d’une pièce historique !

Luc Alphand voit la France « le faire, avec ou sans Dupont »

Si Luc Alphand, vainqueur du classement général de la coupe du monde de ski en 1997 puis vainqueur du Dakar en 2006, n’a jamais joué au rugby à haut niveau, ses deux seuls matchs lui ayant valu une côte cassée et un doigt fracturé quand il était jeune, il connaît les secrets de la victoire. Et il n’a aucun doute sur le fait que Les Bleus soulèveront la Coupe Webb Ellis, le 28 octobre.

« On a l’état d’esprit, on a le public, on le sent bien. Les Français le sentent bien. »  Tels étaient les mots de Luc Alphand après le match entre l’Argentine et les Samoa à Saint-Étienne, vendredi. « Avec ce public et ces joueurs, on peut le faire. Antoine Dupont ne fait pas l’équipe, il ne peut pas gagner seul. On a l’équipe et la mentalité pour aller au bout. »

L’ancien skieur a également été surpris par l’un des aspects de son nouveau sport préféré.

« Cet impact physique, c’est fou. On entend les chocs depuis les tribunes. C’est dur, mais j’adore ça. Quand on fait de la descente, il faut être dur au mal pour encaisser les chutes et tout. J’adore, personne ne se plaint. »