L'ancien international australien Joe Roff, qui a joué à l'aile pour les Wallabies lors de trois Coupes du Monde de Rugby en 1995, 1999 et 2003, s'est montré particulièrement élogieux à l'égard des Fidji après la victoire des îles du Pacifique sur l'Australie (22-15) lors d'une bataille titanesque à Saint-Étienne.
« Félicitations aux Fidji, c’était la meilleure équipe ce soir. Ce sont les Fidji nouvelle version, disciplinés, athlétiques et constants. Je ne serais pas étonné de les voir aller très loin dans cette compétition. Ils ont très bien joué, ils ont surclassé l’Australie ce soir », a-t-il confié dans les travées du stade Geoffroy-Guichard.
Cette défaite impose à l'Australie de faire un résultat contre le Pays de Galles à Lyon le dimanche 24 septembre si elle veut éviter de manquer la phase des matchs à élimination directe de la Coupe du Monde pour la première fois de l'histoire.
« L’Australie se retrouve dos au mur, mais c’est souvent à ce moment-là que la personnalité de cette équipe s’exprime le mieux », affirme Joe Roff. « On le sait, c’est une montagne qui se dresse devant nous maintenant. On peut dire en quelque sorte que le match de la semaine prochaine devient une rencontre à élimination directe. On commence dès maintenant la phase à élimination directe. L’équipe doit aller puiser dans ses ressources, mais je crois qu’elle a le caractère nécessaire pour y arriver. »
Pénalités et fautes grossières
« Ça va être un gros point noir, entre le nombre de pénalités concédées et les erreurs de base qui ont été commises, soit le fondement du jeu qui fait habituellement la fierté de l’Australie. Certains éléments de notre jeu se sont retrouvés sens dessus dessous et ça s’est répercuté sur le nombre de pénalités. Il va falloir repartir sur des bases saines très tôt dans la semaine, parce qu’on ne peut pas se permettre d’affronter le pays de Galles en affichant ce genre de statistiques. »
Non loin de Roff, au stade Geoffroy-Guichard, se trouvait l'ancien demi d'ouverture des Fidji et légende du rugby à sept, Waisale Serevi, qui a lui aussi participé à trois éditions du tournoi, en 1991, 1999 et 2003.
« Je suis sans voix, je suis tellement heureux. C’est génial. C’est vrai qu’en rugby à sept on gagne beaucoup, mais sur cette Coupe du Monde, pour les Fidji, on a eu du mal contre le pays de Galles et tout le monde était déçu. Je remercie Dieu d’avoir donné aux gars la force de gagner ici.
« On avait besoin d’une victoire parce que c’est une équipe forte, qui joue bien. On aurait été très déçus de repartir sans une victoire aujourd’hui », a-t-il confié. « Je suis tellement content. J’étais venu pour assister au match contre le pays de Galles, mais je suis resté pour soutenir les gars. Je suis tellement heureux ! »
La meilleure équipe des Fidji, selon Serevi
« Je crois que c’est la meilleure équipe [fidjienne] qui ait jamais participé à la Coupe du monde, parce que nous sommes en pleine ascension et maintenant nous avons cette victoire sur l’Australie. On a gagné un match et on est peut-être en route vers les quarts de finale, mais il nous reste quand même deux matchs. Vu le jeu qu’on a déployé aujourd’hui, on sait que l’équipe est capable de rivaliser à ce niveau. L’Australie est une bonne équipe, mais nos joueurs ont été meilleurs aujourd’hui.
« Ils ont respecté le plan de jeu, ils se sont appuyés sur leurs points forts. Ils ont fait ce qu’il fallait et ils ont été à la hauteur dans les phases statiques, ce qui ne fait pas vraiment partie du jeu habituel des Fidjiens.
« Avec l’équipe qu’on a, on peut aller en quart de finale et on a toutes les chances d’atteindre les demi-finales. Ce match montre qu’on peut y arriver. Il y a encore deux matchs à jouer. »
Même s'il a assisté à la rencontre en tant que supporter plus neutre, l'ancien arrière du XV de France, Aurélien Rougerie, estime lui aussi désormais que les Fidji pourraient faire une sérieuse entorse à la Coupe du Monde de Rugby 2023.
« C'était un excellent match, l'ambiance était formidable. C'est fantastique pour les Fidji. Je pense que l'Australie a eu un tas d'occasions de marquer, mais je ne sais pas pourquoi ils ont autant tapé au pied et donné tant d'opportunités de marquer aux Fidji. C'était peut-être leur plan de jeu. C'est difficile à expliquer, mais je suis heureux pour les Fidji. Ils ont une vraie chance de se qualifier pour les quarts de finale », assure-t-il.
Pour autant, ne comptez pas sur lui pour supporter une autre équipe que la France qu'il a mené sur les éditions 2003, 2007 et 2011. « J'espère qu'on va gagner cette Coupe du Monde ! J'espère d'abord qu'on sera capable de battre l'Italie », assure-t-il.
« J'espère que la France va gagner en jouant à la maison, c'est une bonne opportunité. »