Roigard, du volant à l’ovale

Cam Roigard, le demi de mêlée de la Nouvelle-Zélande, a fait forte impression vendredi soir contre la Namibie en inscrivant deux essais et en contrôlant le jeu lors de la victoire 71-3 des All Blacks. D’après Scott McLeod, l’entraîneur de la défense, Roigard doit sa précision et sa vista dans les moments les plus intenses à son expérience... de pilote automobile !

Roigard a fait ses débuts à l’âge de dix ans au Huntly International Speedway,  un circuit automobile à proximité d’Auckland, et joue au rugby en parallèle. Ce n’est qu’en 2021 qu’il se décide pour une carrière professionnelle dans le rugby après avoir reçu une proposition de contrat des Hurricanes, en remplacement d’un joueur blessé.

L’année suivante, il prolonge avec le même club. McLeod est impressionné par la vista de Roigard : « Ce qui me frappe, c’est qu’il a toujours l’air d’avoir tout le temps qu’il veut ballon en main. Tout se produit presque au ralenti pour lui, il n’est jamais pressé et il prend de très bonnes décisions, son exécution est parfaite dans ces moments-là.

« Sur l’essai de Damian McKenzie, il franchit la ligne, il évalue la situation et il se contente de modifier l’angle de son buste pour donner le ballon dans l’espace. Je ne sais pas si c’est dû à son expérience de pilote et de devoir tout faire vite dans les moments décisifs. Il paraît très à l’aise. »

Prêtez l’oreille à Nick Frost

Nick Frost n’est pas dur d’oreille, et il le regrette peut-être aujourd’hui. Dimanche, le deuxième ligne australien, longtemps considéré comme l’héritier naturel de la légende John Eales, entrera sur le terrain contre les Fidji en croisant les doigts pour que son oreille droite reste en place. 

Fin juillet, le joueur de 23 ans s’est déchiré le haut de l’oreille contre la Nouvelle-Zélande. Depuis, il a connu quelques problèmes franchement désagréables qu’il évoque avec un flegme admirable : « Pour l’instant, j’essaie de me protéger l’oreille, parce que la blessure s’est rouverte plusieurs fois. C’est un sport de contact, et chaque fois qu’il y a un contact avec le côté de ma tête, la blessure se rouvre. » 

On lui a posé trois fois des points de suture. Après un séjour de 24 heures à l’hôpital à la suite d’une infection, Frost a été aperçu à l’entraînement avec un bonnet de water-polo sur la tête. Mais comme le règlement interdit ce genre de coquetterie sur le terrain, Frost devra se contenter d’un casque de rugby classique, ou d’un bandage... en espérant que ça tienne. 

Parce que ça lovo bien

La réputation de la cuisine française n’est plus à faire, mais les Fidjiens ont décidé d’y apporter leur propre touche dans leur camp de base près de Bordeaux. Le lovo est un four souterrain (et, par extension, le plat traditionnel qui y est préparé) utilisé dans la cuisine traditionnelle fidjienne à l’occasion des grands festins. Après avoir obtenu l’autorisation de creuser un trou dans un parc local, les Flying Fijians se sont attelés à en fabriquer un.  

« On a cuisiné un lovo pour l’équipe », confirme l’entraîneur adjoint Graham Dewes. « La direction a mis la main à la pâte et l’a préparé avec certains membres du staff. »

Difficile de savoir exactement ce que contenait le plat, qui peut être à la viande ou aux légumes traditionnels, mais Isoa Nasilasila et Eroni Mawi ont confirmé que c’était « très bon ». Si l’équipe s’impose dimanche face à l’Australie dans le choc de la poule C, il y aura peut-être un autre barbecue souterrain au programme... 

Bons vœux de rétablissement

Allister Coetzee, le sélectionneur de la Namibie, a révélé un geste louable de l’équipe néo-zélandaise à l’égard de Le Roux Malan, qui avait quitté le terrain sur une civière vendredi soir au début du match de la poule A entre les deux équipes.

Malan a été opéré à la cheville après le match et a dû déclarer forfait pour le reste de la Coupe du Monde. 

« Ce qui est bien, et j’espère que ça va l’aider, c’est le geste des All Blacks, qui lui ont remis un maillot dédicacé, un maillot avec le numéro 12 et signé par toute l’équipe », a expliqué Allister Coetzee aux journalistes samedi matin.

« Cela en dit long sur la sportivité qui domine dans cette Coupe du monde, c’est un bon geste de la part des All Blacks.

« C’est bien beau de parler de l’éthique du rugby, de la culture et de ses valeurs, mais c’est encore mieux quand on peut le vivre concrètement et le ressentir. Pour moi, c’est incroyable de la part des All Blacks de faire quelque chose comme ça. »

Moitié roumain, moitié français, 100 % gastronome

Thomas Crețu, le pilier roumain natif de Paris, a fait profiter ses coéquipiers de sa connaissance intime de la culture française.

Il a évoqué ses racines : « Ma mère est originaire de Guadeloupe, c’est mon lien avec la France, et mon père est un Roumain arrivé en France à l’âge de 17 ans. Et c’est là qu’il a rencontré ma mère. J’ai donc grandi en France, mais je passais tous mes étés en Roumanie, chez mes grands-parents. Je ne parle pas beaucoup le roumain, mais je progresse de plus en plus. Mes frères le parlent un peu mieux. »

Il était en tout cas idéalement placé pour aider ses coéquipiers à se familiariser avec la cuisine et la culture françaises : « Oui, bien sûr, que ce soit la cuisine, le vin, la culture ou la langue, ils ont envie d’apprendre. Jusqu’ici, on a découvert pas mal de plats français. »

Crețu a ajouté que sa mère serait présente au stade dimanche pour voir son fils affronter l’Afrique du Sud.