Avec 42 579 billets vendus pour assister à la finale de la Coupe du Monde de Rugby 2021 à l’Eden Park d’Auckland, Nouvelle-Zélande, le rugby féminin avait battu record de fréquentation le 12 novembre 2022. Pour battre le prochain, il ne faudra pas attendre la finale de la Coupe du Monde de Rugby 2025 en Angleterre. Le prochain record d’affluence sera battu le samedi 29 avril 2023.

Plus de 53 000 billets ont en effet été vendus pour ce qui s’annonce comme la finale du Tournoi des Six Nations féminin 2023, un Crunch ultra attendu entre l’Angleterre et la France.

Forte du parcours des Red Roses qui, comme les Françaises, bénéficient de contrats professionnels à temps plein depuis plusieurs années, la fédération anglaise a su toucher progressivement un public de plus en plus large.

Jusqu’alors, l’Angleterre recevait au Stoop, à Doncaster, à Gloucester, à Leicester. Cette dernière destination battant le record local de 15 836 spectateurs en 2022. Pour le pays, c’était déjà beaucoup. A Twickenham, ce sera plus du triple.

« Personne n'a connu ce genre de stade, on ne peut rien dire parce que ça va être la surprise pour tout le monde », prévoit déjà la trois-quarts centre Gabrielle Vernier qui s’attend à une ambiance jamais vécue auparavant.

« On sait qu'il va y avoir beaucoup de monde et on sait que ça va être un gros évènement pour le rugby féminin », ajoute la troisième-ligne Romane Ménager. « Après, on ne se focalise pas trop là-dessus. Nous, on se focalise surtout sur la perf sportive du week-end, mais on sait que ça va être un gros match. On a envie d'être sur la continuité du tournoi, continuer à progresser et à prendre beaucoup de plaisir. Et après tout ce qu'il y a autour, ça sera du bonus. »

Remettre le rugby féminin en avant

En France aussi le rugby féminin attire de plus en plus depuis de nombreuses années. En témoigne le dernier record en date battu le 23 avril dernier au Stade des Alpes de Grenoble pour le match France – Pays de Galles auquel ont assisté 18 604 spectateurs. Un nouveau record d’affluence dans l’histoire du Tournoi des Six Nations Féminin. Cette rencontre, comme la précédente à Vannes (10 044) s’est jouée à guichets fermés.

« Que ce soit à Vannes ou à Grenoble où on n’entend pas ce qu'on se dit sur le terrain parce qu’il y a tellement de monde sur le côté », confie Gabrielle Vernier. « On doit trouver des manières de se connecter, que ce soit dans des stades de 20 000 personnes ou de 50 000. Dans tous les cas, on ne s'entend pas et il faut trouver d'autres manières de communiquer. »

Le précédent record avait déjà été atteint en France à Grenoble avec 17 440 spectateurs pour la victoire des Bleues face aux Anglaises lors du Tournoi des Six Nations Féminin 2018, année du Grand Chelem pour les tricolores.

« Je pense qu'il y aura un effet Coupe du monde en Angleterre », pressent Laura Di Muzio, consultante en rugby féminin pour France Télévisions.

« Là, à Grenoble, on était 18 000, ce qui était proche du record de la dernière fois où on était quasiment à ce chiffre-là. Donc on est en France, on est dans la continuité.

« Mais je ressens aussi l’effet Coupe du Monde dans la médiatisation, dans la prise en compte de la compétition, dans le nombre de contenus avant et après match. On le voit dans les audiences aussi. Sur les premiers matchs, on était à 1,6 million ; le dernier à 2 millions. C'est énorme, vraiment.

« Je pense que la Coupe du monde a surtout aidé à remettre le rugby féminin en avant. Grenoble, on l'aurait rempli, quoi qu'il arrive parce qu’historiquement, c'était déjà le cas. Mais il y a quand même une étape qui a été franchie. Et là, 53 000 billets à Twickenham, c'est énorme. Et je pense que c'est dans la continuité de Eden Park qui avait été à guichets fermés. Le fait que des grands stades aient été nommés pour les phases finales de la Coupe du monde, ça oblige tout le monde à s'aligner. »