Les Galloises sont attendues avec impatience au Stade des Alpes de Grenoble par le XV de France féminin pour l’avant-dernière journée du Tournoi des Six Nations féminin 2023 dimanche 23 avril. Jamais encore l’arbitre italienne Clara Munarini n’a officié sur une telle confrontation, même si ce sera son 6e match de Tournoi.
C’est également la première fois que les deux équipes joueront au Stade des Alpes, un stade qui a tant porté chance à la France où elle a remporté quatre de ses cinq derniers tests (deux victoires contre l’Angleterre, une contre l’Italie et une contre la Nouvelle-Zélande). C’est également là que la France avait battu un record d’affluence, attirant 17440 spectateurs en 2018 (victoire face à l’Angleterre). Dimanche, on attend encore énormément de monde pour ce deuxième match à domicile.
« C'est un vrai coup de boost », confirme la pilier Assia Khalfaoui. « C'est vraiment un bonus d'avoir autant de public à nos côtés. C'est galvanisateur, ça nous pousse encore plus à nous donner. On joue pour l'équipe de France et jouer pour l'équipe de France, c’est aussi jouer pour son public. On prend leurs forces pour se donner encore plus sur le terrain. »
Elles seront quatre du FC Grenoble Amazones à jouer sur leurs terres : Alexandra Chambon (titulaire à la mêlée à la place de Pauline Bourdon, forfait après avoir été touchée au genou contre l’Ecosse), ainsi que les remplaçantes Manaé Feleu, Emeline Gros et Ambre Mwayembe.
« Je trouve que de jouer là-bas, c'est vraiment trop bien parce que le public est hyper proche de toi. On est vraiment complètement entouré par le public », indique Manaé, trop heureuse de jouer devant les siens.
Découvrez qui est la bible du rugby féminin selon @Ibanez_Raphael 😉#ÂmesSoeurs S02E03 : 𝐿’𝑎𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑠𝑒 𝑝𝑟𝑒́𝑝𝑎𝑟𝑒 𝑎𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑑’𝘩𝑢𝑖
— France Rugby (@FranceRugby) April 21, 2023
📺 https://t.co/09FxxR4Ua6#NefaisonsXV #XVdeFrance pic.twitter.com/3LdF6jxVsb
« La France a eu de gros scores ici, c'est sûr que ça nous fait plaisir. Mais ces gros scores reflètent aussi le travail qu’on y met sur le terrain. Je pense que si on ne mettait pas autant d'énergie, d'agressivité et de travail là-dedans on n'aurait pas des scores aussi larges. Donc ça montre aussi que, peu importe l'équipe qu'on a en face de nous, on donne le meilleur de nous-mêmes. »
LA DER A DOMICILE DE JESSY TREMOULIERE
Pour cette 28e confrontation entre les deux équipes (la France mène 24 victoires à 3), les Tricolores sont l’équipe en forme du moment étant sur une série de six victoires de rang face au XV du Poireau (depuis 2016). Les Françaises ont marqué en moyenne 33 points par match pendant cette série (plus de 50 en trois occasions dont les deux dernières fois à domicile) tandis que les Galloises n’ont pu en passer que 11 sur les six dernières rencontres. De plus, le Pays de Galles n’a encore jamais battu la France chez elle.
Pour cette édition 2023, la France pointe à la deuxième place du classement derrière l’Angleterre après trois victoires en trois rencontres alors que le Pays de Galles a été reléguée à la troisième après avoir subi une lourde défaite 59-3 face à l’Angleterre lors de la deuxième journée.
« L’équipe que l’on va rencontrer dimanche est très massive et a posé de gros soucis à l’équipe d’Angleterre (pendant les 25 premières minutes, ndlr) », prévient Gaëlle Mignot, la co-sélectionneure. « C’est quand même un signal fort car le match ne va pas se gagner à la 2e minute. Il va falloir certainement user cette équipe galloise pour pouvoir les faire lâcher à la fin. Il faut que l’on soit confiant, mais surtout réaliste que le match va se jouer sur 80 minutes. Il est fort probable qu’à la mi-temps le score soit très serré et c’est tout à fait normal car c’est un match de très haut niveau. »
Si les Galloises n’ont plus aucune chance de remporter le Tournoi 2023, au moins ont-elles une chance de se qualifier pour le WXV, la nouvelle compétition internationale lancée par World Rugby à l’automne, en terminant dans le trio de tête à l’issue du Tournoi. Pour se donner toutes les chances, le staff a décidé de ne pas rentrer tout de suite au pays en prenant la route de l’Italie pour une semaine de préparation intensive, histoire de conclure son Tournoi en beauté contre l’Italie le 29 avril.
Quant à la France, un simple nul ou une victoire contre le Pays de Galles les qualifiera d’office dès ce week-end, en même temps que l’Angleterre.
Pour y parvenir, le duo Mignot-Ortiz a renouvelé la paire Marine Ménager – Gabrielle Vernier. Pour la 40e sélection de sa sœur jumelle, Romane (55 sélections) vivra sa première titularisation du Tournoi 2023, récompense de son essai contre l’Ecosse alors qu’elle était remplaçante. Elle jouera en numéro 8 alors que Charlotte Escudero (10 sélections) jouera troisième-ligne aile.
C’est la première fois depuis la finale de bronze de la RWC 2021 que les sœurs Ménager vont débuter ensemble ; lors de la victoire contre le Canada, Marine avait marqué deux essais.
Parmi les autres faits notables de cette sélection, la demie de mêlée du Stade Rennais Margaux Duces pourrait vivre sa première sélection si elle entre en jeu. A l’autre bout se trouve Jessy Trémoulière (76 sélections), positionnée une fois encore à l’ouverture, qui vivra là le dernier match international de sa carrière en France.
Affichant peu de réussite au pied face à l’Ecosse une semaine plus tôt, Jessy n’est plus qu’à 12 points de battre le record des 282 points marqués dans le Tournoi des Six Nations, détenu jusqu’alors par Estelle Sartini (90 sélections entre 1995 et 2006). Jessy est également pour le moment la deuxième marqueuse d’essais française de toute l’histoire du Tournoi (16 réalisations) derrière Catherine de Villiers (19 essais entre 2002 et 2006).
« Aujourd’hui, que ce soit le XV majeur ou les finisseuses, les filles sont capables de maintenir le niveau là où on le souhaite. L’idée est de pouvoir garder cette émulation à chaque fois en changeant en fonction des profils, des équipes et des stratégies, mais à la marge tout en maintenant le niveau global. L’objectif est de n’installer personne », martèle David Ortiz, co-sélectionneur.
« On est en train de construire des bases solides pour notre aventure », poursuit Gaëlle Mignot. « On avait axé notre premier bloc sur des parties défensives et aujourd’hui c’est quelque chose qui est plutôt positif ; on n’a pas encaissé d’essai sur les deux derniers matchs et on a corrigé quelques failles. C’est vraiment une construction. »