Au cours d'une période difficile pour le rugby gallois dans son ensemble, les équipes masculine et féminine de rugby pour sourds et malentendants du pays sont revenues victorieuses d'Argentine.
Les deux équipes ont remporté leur tournoi respectif lors de la Coupe du Monde du Rugby à Sept pour sourds et malentendants à Cordoba.
Les Gallois ont battu l'Australie 20-5 pour conserver le trophée et remporter trois Coupes du monde sur trois, après avoir remporté les deux éditions précédentes (la version à XV a été jouée lors du tournoi inaugural de 2002, avant que le tournoi ne passe au sevens en 2018), tandis que les Galloises ont battu l'Angleterre 32-0 lors de la première finale de leur histoire.
Llongyfarchiadau anferthol to @WalesDeafRugby on winning both the men’s and women’s World Cups for the first time in their history❤️
— Welsh Government Culture and Sport (@WGCulture) April 11, 2023
They've won every World Deaf event they've ever entered! 🏴 https://t.co/sMGEi6saFn
Huit équipes se sont affrontées dans le tournoi masculin, réparties en deux poules, et quatre dans le tournoi féminin.
Pour être éligibles, les joueurs devaient présenter une perte auditive moyenne d'au moins 40 décibels dans les deux oreilles. Des tests auditifs aléatoires sont effectués lors du tournoi.
Le Pays de Galles et l'Angleterre étaient têtes de série, en vertu de leur participation à la dernière finale, et ont donc été séparés lors des phases de poule.
Le Pays de Galles est tombé dans la poule A avec le Japon, les Fidji et les Barbarians, tandis que la poule B était composée de l'Angleterre, de l'Australie, de l'Afrique du Sud - entraînée par l'ancien sélectionneur des Springboks, Pieter de Villiers - et de l'Argentine, pays hôte.
L'Angleterre, l'Australie, le Pays de Galles et les Barbarians se disputaient le titre chez les femmes.
« C'était une très bonne journée, dimanche dernier », a déclaré le manager de l'équipe du Pays de Galles, James Savastano, enseignant de profession, impliqué dans le rugby sourd du Pays de Galles depuis 2017.
« C'est incroyable que nous ayons gagné, mais si nous pouvons donner envie à une demi-douzaine ou une douzaine de personnes de venir nous rejoindre, c'est plus important pour nous en guise d'héritage. »
Relever le défi
L'équipe féminine du Pays de Galles avait déjà battu l'Angleterre en phase de poule, 19-0, avant d'améliorer ce score en finale, avec une victoire 36-0 sur l'Australie et une promenade contre les Barbarians, ce qui a permis de faire un sans-faute.
« Pour être tout à fait juste, les filles ont scrupuleusement respecté le plan de jeu. Ça aide quand on reçoit le ballon dès le coup d'envoi et qu'on marque dans les 30 premières secondes, ça a calmé tout le monde et ça a été un festival à partir de cet instant », a expliqué Savastano, à propos de la finale.
« C'était la première fois que les filles avaient l'occasion de jouer à ce niveau et elles l'ont vraiment saisie. »
Privés de leur pilier habituel, Shaun Miles, pilier de la Welsh Premiership de Llandovery, pour des raisons familiales, les joueurs du Pays de Galles ont tout de même pu compter sur des éléments de qualité comme Ben Fulton, joueur de l'armée britannique, et Sam Jukes.
Ils ont abordé le tournoi en tant que favoris et ont tenu leurs promesses, conservant leur statut d' « Invincibles » dans le monde du rugby pour sourds et malentendants.
« Lors des deux tournois à Sydney et maintenant en Argentine, l'équipe masculine n'a jamais perdu une seule rencontre. Nous avons disputé 11 matchs de poule et six matchs à élimination directe et nous les avons tous remportés », a indiqué Savastano.
« Nous espérons que nous pourrons être ceux qui apportent la bonne nouvelle et que nous pourrons enfin débloquer les choses pour le rugby gallois dans son ensemble. »