Il n’y a qu’à voir les résultats des dernières étapes pour se convaincre que les Bleus vivent une de leurs plus belles saisons. France 7 a gagné plus de points au cours des quatre derniers tournois, soit depuis Sydney (59) fin janvier, que sur les quatre premiers tournois de la saison (53). Ils sont même repartis médaillés sur les deux dernières étapes : l’argent à Vancouver et le bronze à Hongkong.
Mais jamais encore ils n’ont réussi à enchaîner trois médailles consécutives depuis 2016, année où le bronze s’est invité sur le podium.
Singapour peut-il conjurer le sort ? Le passif ne plaide pourtant pas en ce sens car, traditionnellement, le HSBC Singapore Sevens n’est pas favorable aux Français. Ils n’ont en effet jamais réussi à se qualifier pour les quarts de finale ici lors des quatre derniers tournois organisés. Leur dernier quart remonte à 2016.
Un style de jeu propre
Le jeu des Français pourrait être qualifié à la fois de clinique et d’opportuniste. Clinique car à Hongkong, ils n’ont eu besoin que de 16 essais pour finir avec une médaille. Il n’y a que l’Irlande qui avait fait moins (15) à Dubaï.
Opportuniste car c’est l’équipe qui a marqué le plus d’essais cette saison (40) après des ballons récupérés. Cinq, rien qu’à Hongkong. Que ce soit les deux fois à Hongkong cette année ou à Vancouver, ils ont à chaque fois su capitaliser sur les erreurs de leurs adversaires pour marquer (25 et 32% à Hongkong et 32% de leurs essais à Vancouver.
Depuis le début de la saison, France 7 est connu pour avoir un jeu au pied limité. Seulement 15 coups de pied cette saison. C’est la deuxième équipe titulaire du circuit qui en compte aussi peu. Pourtant, les Français ont un pied efficace dans le sens où ils ont gardé la conservation du ballon 40% des fois où ils l’ont botté.
Un jeu avec le feu
De même, les Bleus ont une capacité phénoménale à faire vivre le ballon, notamment en multipliant les offloads quitte à défier les Fidjiens sur leur style de jeu favori avec une moyenne de 6,3 offloads par match. Varian Pasquet à lui seul en compte 51 ! En revanche, seuls 35% mènent à des essais.
Une capacité à faire vivre le ballon qui n’empêche pas les erreurs, bien au contraire. Rien que le week-end précédent à Hongkong, France 7 en totalisait 17, soit le troisième ratio le plus élevé des équipes ce week-end là (avec les États-Unis).
De quoi donner des frayeurs dans les rangs. Souvent malmenés, les hommes de Jérôme Daret arrivent néanmoins souvent à s’en sortir. Menés à la pause à trois reprises depuis Vancouver, ils en sont sortis vainqueurs après une remontada impressionnante.
C’était notamment le cas contre le Kenya qu’ils joueront une fois de plus dans la poule C de Singapour. France 7 compte 10 victoires sur 12 rencontres depuis le début de la saison 2019, dont les trois deniers matchs.
Contre l’Uruguay, France 7 a également déployé toute sa palette en les supplantant littéralement avec un score cumulé de 76-10 sur leurs deux premières rencontres cette saison, même si le 17-14 du week-end précédent était le plus faible écart entre les deux équipes depuis Las Vegas 2012. Joseph Jefferson Lee avait alors fait la différence.
Si bien que le gros adversaire de la poule sera les USA que les Français n’ont plus joué à ce stade de la compétition depuis Las Vegas 2019. Les neuf dernières rencontres étaient soient des matchs à élimination directe, soit des matchs de classement… dont les quarts de finale à Hongkong en novembre et la finale de bronze à Hamilton. Sachant que les Français n’ont plus battu les Américains en poule depuis Paris 2016, ce sera à coup sûr le match à ne pas manquer et celui qui décidera de la suite.
Avec 17 fautes sifflées à Hongkong, les Américains devront à tout prix se corriger face à une équipe qui a cette fâcheuse tendance à se nourrir des fautes de ses adversaires.