Rarement la capitale des Samoa, Apia, n'avait connu une telle frénésie avec l'arrivée des champions du monde néo-zélandais pour un test-match historique avec l'équipe nationale ; le premier sur cette petite île.

Seulement 8 000 supporters ont réussi à décrocher leur billet pour cette rencontre prévue le mercredi 8 juillet à l'Apia Park. Mais plusieurs centaines de milliers d'autres regarderont le match sur de grands écrans ou bien à la télévision dans le monde entier.

Avec des gens tels que Richie McCaw, Dan Carter, Kieran Read, Keven Mealamu et Sonny Bill Williams en ville avec les All-Blacks, il était évident que l'escapade des Néo-zélandais n'allait pas passer inaperçue. On a pu voir les deux équipes dans des bus à étage saluer la foule rassemblée.

Fiers de leurs racines

L'émotion était particulièrement palpable pour deux des joueurs qui ont du sang samoan dans les veines : Mealamu et Williams.

« C'est assez émouvant pour nous qui avons un héritage samoan, qui avons des parents qui sont nés et qui ont grandi ici, aux Samoa », confiait Keven Mealamu (123 sélections). « Ils vont être très fiers de voir leurs enfants de retour au pays et avoir l'opportunité de jouer devant leur famille qui, en plus, n'auront jamais eu la chance de voir jouer les All-Blacks. Nous savons que nous allons entrer dans l'Apia Park comme on entre dans un chaudron, mais nous avons hâte d'y être. Nous avons hâte de jouer dans ce stade pour la première fois et d'y apporter le rugby All-Black. »

Williams jouera contre son cousin et par ailleurs coéquipier des Chiefs, Tim Nanai-Williams, qui fera ses premières foulées avec le maillot des Samoa. « Autant j'ai envie de jouer contre lui, autant je ne suis pas bien sûr de vouloir le plaquer. C'est quand même un sacré gabarit », souriait Sonny Bill Williams.

La dernière fois que les deux équipes se sont affrontées, c'était en septembre 2008. La Nouvelle-Zélande avait terrassé les Samoa 101-14 à Plymouth. Carter, Tony Woodcock et Jerome Kaino se trouvaient déjà sur le terrain.

Un match intense

Les deux équipes comptent en tout et pour tout six matchs ensemble. Dont six victoires pour les Blacks. Pour autant, le coach néo-zélandais Steve Hansen ne compte pas pêcher par excès de confiance à quelques semaines du coup d'envoi de la Coupe du Monde de Rugby en Angleterre.

« C'est assez excitant pour l'équipe de jouer cette première rencontre entre les deux équipes ici, à Apia et nous savons que ça ne va pas être facile », a-t-il expliqué. « Les Samoans sont des joueurs extrêmement physiques et ne rechignent pas pour aller au contact, surtout devant leurs supporters. Ce match promet d'être très intense et très physique. »

Son alter ego samoan, Stephen Betham, n'est pas moins enthousiaste à l'idée de jouer cette rencontre historique. Il a pourtant un œil aussi sur la Coupe des Nations du Pacifique, puis la préparation en vue de la Coupe du Monde de Rugby.

« Il y a eu beaucoup de candidats pour jouer contre les All-Blacks », a observé le coach samoan. « Malheureusement, nous n'avons pas pu choisir tout le monde pour ce match historique, mais nous avons sélectionné les joueurs qui nous paraissaient être les mieux placés pour affronter les champions du monde. Les All-Blacks, c'est une équipe à part. Et s'ils sont champions du monde, ce n'est pas un hasard. Nous savons que les espoirs placés dans les Manu Samoa sont immenses. Nous sommes prêts à les relever. Mais nous savons aussi que nous entrons dans une séquence difficile, avec un plan de voyage qui va nous amener en Amérique du Nord pour la Coupe des Nations du Pacifique. Après une courte pause, nous irons ensuite au Royaume-Uni pour deux matchs de préparation avant la Coupe du Monde. »