Depuis sa médaille de bronze à Hong-Kong China pour le premier tournoi de la saison et malgré un coup de mou à Cape Town, France 7 a affiché une belle régularité lors de sa tournée en Océanie avec une 4e place à Hamilton et la même chose une semaine plus tard à Sydney.

Si bien qu’à Los Angeles, les 25 et 26 février, les garçons de Jérôme Daret seront premiers de leur poule, la poule D, dans laquelle ils affronteront l’équipe de Grande-Bretagne, l’Argentine (médaille d’or à Hamilton) et l’Espagne.

Avec 68 points après cinq tournois – il en reste six pour finir la saison – France 7 se classe à la 4e place, ex-æquo avec les Samoa, troisièmes, à huit points de l’Afrique du Sud (2e) et 17 de la Nouvelle-Zélande (1re).

Cette place, les Français l’ont chèrement gagnée et ne sont pas prêts à la lâcher. C’est du moins l’objectif principal de la saison pour l’entraîneur Jérôme Daret. Car même si à l’instar des autres équipes la France n’a pas besoin de finir dans le top 4 mondial pour garantir sa place aux JO de Paris 2024 – l’équipe étant qualifiée automatiquement en tant que pays hôte – la motivation des tricolores reste intacte pour rester dans le haut du tableau.

« Déjà, le premier enjeu, en toute humilité, c’est de rester dans ce niveau-là. C’est à dire que l’année prochaine il y a quand même quatre descentes, quatre équipes qui sont éliminées du circuit », rappelle à World Rugby Jérôme Daret en référence au nouveau format du HSBC World Rugby Sevens Series qui entrera en vigueur en 2024.

Éviter la relégation

La future version des Sevens World Series comprendra en effet sept manches, dans sept destinations emblématiques dans le monde, sur une période de sept mois, avec un coup d'envoi en décembre 2023. Le circuit mondial sera intégralement combiné et paritaire pour les hommes et les femmes, le nombre d'équipes masculines passant de 16 à 12, conformément au modèle olympique de compétition.

« On passe à douze. Donc il faut rester dans ce schéma et il faut commencer déjà à anticiper le fait qu'on soit dans ces douze, c'est à dire exister dans ces douze puisqu’on a la mission d'être performant pour les JO, de gagner une médaille olympique », assure Daret.

Et pour ce faire, le plan est simple et à portée des Bleus : viser les équipes du top trois mondial en permanence.

« C'est battre de manière régulière des équipes dites expérimentées du rugby à sept. Pour ne pas les citer : Fidji, Samoa, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud qui ont l'habitude d'être dans le top quatre mondial. Nous sommes en train, on est dans le rétroviseur, on est dans la roue. Et maintenant il faut qu’on attrape l’aspiration et qu'on arrive à doubler de manière un peu consolidée ces équipes-là à certains moments », assure le coach.

Pourtant, plus le temps passe, plus les équipes sont performantes et présentent de vrais dangers pour les équipes historiques. Ainsi l’Uruguay par exemple qui, dès sa première saison, s’est offert un quart de finale à Cape Town, après 22 ans d’absence sur le circuit !

« Sur 18 matchs, on en a perdu quatre. Donc on en a gagné quatorze et pas des moindres », détaille Jérôme Daret. « L'Australie, l’Afrique du Sud… on a fait de belles perf. Les Samoa, qui étaient premiers des Series, ça fait huit fois qu'on les joue, huit fois qu’on les gagne. J’espère que l’histoire se répétera. On a fait une médaille de bronze déjà à Hong-Kong, on sait qu'on peut faire. Maintenant, il faut qu'on arrive à mettre de la stabilité dans notre équipe pour aller chercher une performance. Parce que la clé, c'est celle-là. »

Objectif 2024 et après

Pour y arriver, France Rugby a travaillé de longs mois avec la Ligue Nationale de Rugby pour acter la liste « Objectif 2024 » « afin d’amener France 7 au sommet du Rugby à 7 mondial ». Cette liste permet la mobilisation des joueurs de clubs professionnels en équipe de France de rugby à 7, sur le modèle du XV de France masculin.

Cette convention permet de mieux intégrer les joueurs dans le projet à 7 en respectant un équilibre avec leur engagement avec leur club.

« Ces joueurs-là sont intégrés en club et sont à 80% pour nous », explique Jérôme Daret qui rappelle les autres engagements au-delà de cette convention. «  Ils sont développés en partenariat avec nous via les structures clubs mais aussi via l'équipe de France Développement et via l’Académie Olympique et les rassemblements. Comme Jean-Pascal Barraque, Pierre Boudehent, Thomas Carol, ils sont dédiés à l'équipe de France, en fonction des disponibilités, mais avec une priorité étalée sur l'année et de manière intelligente et calibrée.

« Pour nous c'est une richesse, ça fait un vrai pool de joueurs. Mais il s’agit aussi de ne pas fermer la porte. C'est à dire travailler aussi avec des jeunes joueurs pour préparer l'après 2024 ; il faut regarder ce qui se passe derrière la montagne. En préparant l’après 2024, on va trouver des pépites aussi. C'est un moyen pour nous aussi d'alimenter aussi la performance de l'équipe de France et de donner un peu d'expérience à certains moments sur ces joueurs là. »