Après avoir été bloqué à 99 sélections pendant près de trois ans, Lasha Malaguradze a finalement obtenu sa 100e sélection avec la Géorgie samedi 4 février 2023.

Ce faisant, il rejoint David Kacharava, Merab Kvirikashvili, Alexander Todua et Giorgi Chkhaidze dans le club sélect des joueurs affichant 100 sélections minimum pour la Géorgie.

« C'est un grand honneur de représenter son pays 100 fois sur la scène internationale, passer autant de temps avec plusieurs générations de rugbymen géorgiens est précieux », dit-il.

« Je considère que j'ai beaucoup de chance d'avoir cette opportunité de jouer pour l'équipe nationale de Géorgie.

« Ce n'est pas une opportunité donnée à tout le monde et c'est un grand bonheur pour moi sur le plan personnel.

« Mais je pense qu'il est plus difficile de garder sa place dans l'équipe plutôt que d'avoir simplement la chance d'y arriver. Ça nécessite un travail et un engagement énormes. »

Malaguradze, 36 ans, a obtenu sa première cape contre le Portugal en 2008, en remplaçant Kvirikashvili - le premier joueur géorgien à atteindre les trois chiffres en février 2017 - lors de la victoire 31-3 à Tbilissi.

Kacharava était sur le terrain lorsque Malaguradze a fait ses débuts en sélection et les amis d'enfance ont joué ensemble à de nombreuses reprises depuis, en tant que pièces maîtresses des Lelos.

« Nous avons grandi ensemble dès le début. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, j'avais sept ans », raconte-t-il.

« Ensuite, lorsque nous sommes arrivés dans l'équipe nationale, nous étions compagnons de chambre dans tous les stages et nous nous sommes retrouvés ensemble sur le terrain à de nombreuses reprises. »

LA PATIENCE RECOMPENSEE

Le capitaine actuel Merab Sharikadze étant presque assuré de sa place au poste de premier centre depuis un certain temps, Malaguradze a dû travailler dur pour intégrer l'équipe.

Mais il ne pouvait pas imaginer que moins de trois ans s'écouleraient entre sa 99e cape, contre le Portugal, et sa 100e contre l'Allemagne.

Ce match si symbolique devait avoir lieu contre la Russie lors du Rugby Europe Championship 2020, mais le Covid-19 est apparu.

Bien que frustré d'être sur la touche, Malaguradze dit qu'il ne s'est jamais senti exclu.

« Lorsque j'étais prêt à jouer mon 100e match, la pandémie venait de nous frapper et une longue période sans aucun rugby a commencé. Je suis tellement heureux d'avoir enfin eu l'occasion de jouer mon 100e match », affirme-t-il.

« C'est toujours difficile lorsque vous n'êtes pas dans une équipe et qu'elle continue d'exister sans vous ; mais, ça ne s'est manifesté que par le fait que je ne pouvais pas aller sur le terrain. En dehors du terrain, je me sentais toujours comme un membre de l'équipe, car je suis en contact permanent avec mes amis et mes coéquipiers. »

En 15 ans de carrière internationale, Malaguradze a participé à trois Coupes du Monde de Rugby (2011, 2015 et 2019) et estime que la victoire contre les Tonga à Gloucester en 2015 est le point culminant de sa carrière... après ses débuts.

« C'était le match le plus important de ma vie, jouer pour l'équipe nationale », confie-t-il.

« J'étais très nerveux lorsque je suis entré sur le terrain comme remplaçant et je me disais que je devais faire de mon mieux sur le terrain. Finalement, j'étais heureux de faire de bons débuts. »

Malaguradze vient d'une famille de rugbymen - son père a été son premier entraîneur - et il est ravi d'avoir vu comment le sport s'est développé en Géorgie pendant son passage dans l'équipe nationale.

« Le rugby géorgien a beaucoup progressé depuis que j'ai commencé à jouer au rugby.

« Lorsque je faisais mes premiers pas, nous n'avions même pas de terrain standard pour nous entraîner. C'était une période difficile.

« Mais aujourd'hui, la nouvelle génération a la chance de disposer d'une infrastructure d'une telle qualité, ce qui se reflète vraiment sur les résultats de l'équipe nationale et sur les (équipes) jeunes aussi.

« Aujourd'hui, le rugby est un sport professionnel en Géorgie".

Crédit photo : Levan Verdzeuli