Il ne reste plus que quatre équipes dans la course au trophée de la Coupe du Monde de Rugby 2021 alors que la compétition est de retour à l'Eden Park pour les demi-finales de ce week-end.

L'Angleterre, la Nouvelle-Zélande, le Canada et la France - les quatre premières équipes du classement mondial féminin de World Rugby généré par Capgemini - disputeront les demi-finales à Auckland samedi 5 novembre.

Mais quels enseignements avons-nous tiré des quarts de finale disputés au Northland Events Centre et au Waitakere Stadium ?

GRISEZ ET WOODMAN FONT VIBRER LE PUBLIC DE WHANGĀREI

A l'approche de la demi-finale entre la France et les Black Ferns, samedi 5 novembre, les capacités défensives des Bleues seront certainement mises en avant.

La France n'a concédé que 21 points lors de ses quatre matchs en Nouvelle-Zélande jusqu'à présent, soit moins que toute autre nation concurrente, et comme elle l'a montré contre l'Angleterre dans la poule C, elle peut arrêter les offensives les plus féroces.

C'est ce qu'elles devront faire à l'Eden Park si elles veulent se qualifier pour leur première finale de la Coupe du Monde de Rugby, car elles affronteront Portia Woodman, Ruby Tui et leurs coéquipières.

Cependant, contre l'Italie en quart de finale, Joanna Grisez a prouvé que les hôtes n'étaient pas les seules à disposer d'un solide triangle arrière.

Grisez a marqué un triplé à Whangārei, mettant en évidence sa capacité de finition qui a incité le staff français à l'inclure dans sa sélection pour la Coupe du Monde de Rugby 2021, aux dépens d’autres joueuses plus établies.

La star du rugby à sept n'avait pas été sélectionnée avant le tournoi, mais elle compte désormais quatre essais en trois sélections en Coupe du Monde de Rugby et a enregistré des statistiques impressionnantes lors de la victoire de son équipe en quart de finale.

Grisez a parcouru 202 mètres en 14 ballons portés, a cassé quatre plaquages et a effectué un franchissement, tout en offrant deux passes décisives. La France aura besoin qu'elle soit dans la même forme ce week-end.

« Joanna Grisez est vraiment là pour être un impact player parce qu'on connaît ses qualités de vitesse, d'agressivité », a déclaré l'entraîneur Thomas Darracq.

« Elle a fait une très, très grosse saison avec l'équipe France 7 féminin et aujourd'hui elle a montré toutes ses qualités de puncheuse et de vitesse pour marquer les essais. Je suis très heureux qu’aujourd’hui elle ait pu montrer qu'elle avait toute sa place ici et j'en suis très, très satisfait. »

Marine Ménager et Emilie Boulard ont également impressionné à Whangārei et si Darracq conserve le même triangle arrière pour la demi-finale, les fans devraient être comblés.

Les Black Ferns Tui et Woodman ont été parmi les stars du tournoi jusqu'à présent, tandis qu'Ayesha Leti-I'iga ne pourra que profiter de ses 53 minutes contre le Pays de Galles.

Si l'on ajoute à cette équation les capacités de meneuses de jeu que sont Theresa Fitzpatrick et Stacey Fluhler, toutes deux excellentes lors de la victoire en quart de finale, la défense française devra être plus engagée que jamais à l'Eden Park.

Wayne Smith, l'entraîneur des Black Ferns, espère certainement que Woodman pourra maintenir sa forme phénoménale, après avoir marqué deux fois contre le Pays de Galles pour établir un nouveau record en Coupe du Monde de Rugby de 20 essais - en seulement huit sélections.

« Quand on voit les noms qui sont sur cette liste - Jonah Lomu, Sue Day, Bryan Habana... ce sont des légendes du rugby en soi, alors se voir en quelque sorte au même niveau qu'eux, je trouve ça assez incroyable. Ce n'est pas quelque chose dont on pense qu'on vivra un jour. C'est un moment incroyable, mais tout le mérite en revient à l'équipe », a-t-elle déclaré.

L'ANGLETERRE CLINIQUE ET DE GOEDE MONTRE L'EXEMPLE

Si l'on se fie à ce qui s'est passé sur le terrain ce week-end, il faudra davantage que de la pluie pour mettre fin à la série de 29 victoires consécutives de l'Angleterre.

Le Waitakere Stadium a subi un véritable déluge lors du quart de finale des Red Roses contre l'Australie, dimanche 30 octobre, et les supporters présents se sont réfugiés sous des ponchos et des abris.

Une telle pluie persistante peut parfois s'avérer être un facteur décisif, mais l'Angleterre a magnifiquement profité de ces conditions, dominant la possession du ballon et jouant une grande partie du match dans la moitié de terrain des Wallaroos.

À la fin de la rencontre, elles avaient bénéficié de 66 % de possession, de 59 % d'occupation et de 12 entrées dans les 22 australiens, tout en n'en concédant que trois.

La rigueur des Red Roses lorsqu'elles ont en vue la ligne d'en-but a été mise en évidence par le fait qu'elles ont transformé en essais sept de leurs 12 possessions offensives.

« Notre gestion du jeu était absolument remarquable », a souligné l'entraîneur Simon Middleton. « Nous avons parlé de jouer dans les bonnes zones du terrain, d'être patients, de saisir les opportunités et de ne pas en donner à l'Australie.

« Nous nous étions mis d'accord pour jouer dans les bonnes zones du terrain, être patients, saisir les opportunités et ne pas en donner à l'Australie. Nous avons bien botté, nous avons bien chassé, nous avons fait beaucoup de plaquages défensifs et nous avons mis beaucoup de pression sur elles.

« Tout a fonctionné, et surtout nos phases statiques ont été phénoménales aujourd'hui, comme elles l'ont été tout au long du tournoi. Nous avons montré aujourd'hui que même si les conditions sont parfois épouvantables, nous pouvons marquer 40 points contre une très bonne équipe. »

Le Canada rencontrera l'Angleterre lors de la première demi-finale samedi 5 novembre à l'Eden Park. Les Red Roses constitueront le défi le plus difficile pour les Nord-Américaines depuis le début de la Coupe du Monde de Rugby 2021.

L'entraîneur Kevin Rouet a insisté sur le fait que ses joueuses n’éprouvaient pas de pression particulière à l'approche de ce match. « Nous savons que nous ne sommes pas les favoris de ce tournoi, donc nous sommes juste heureux et nous allons montrer que nous pouvons gagner, et je pense que nous allons montrer quelque chose contre l'Angleterre. J'espère que ce sera une grande demi-finale », a-t-il rappelé dimanche.

Les Canadiennes ont été excellentes en Nouvelle-Zélande jusqu'à présent et la victoire 32-11 contre les Etats-Unis a été le fruit d'un véritable travail d'équipe, avec d'énormes performances sur tout le terrain qui ont permis de renverser la vapeur après un rapide départ des Etats-Unis.

Mais si Karen Paquin, Paige Farries et Alysha Corrigan ont toutes été excellentes, et qu'Elissa Alarie s'est distinguée à l'arrière, c'est la capitaine Sophie de Goede qui a montré la voie.

Aucune joueuse de la Coupe du Monde de Rugby 2021 n'a fait autant de ballons portés que De Goede et la numéro 8 a encore fait des siennes à Auckland, parcourant 94 mètres en 17 courses, ballon en main.

Ce faisant, elle a cassé six plaquages, offert une passe décisive et ajouté 12 points au pied pour montrer l'exemple.

« Nous nous améliorons à chaque match et à chaque fois que nous entrons sur le terrain, nous faisons notre analyse et nous devenons plus intelligentes », a déclaré De Goede dimanche.

« Nous savons déjà que nous sommes athlétiques, mais il nous faut améliorer notre gestion du jeu, notre conscience tactique et nous nous améliorons à chaque match.

« Nous sommes les outsiders de ce match contre l'Angleterre, mais c'est une position dans laquelle nous aimons être en tant que Canadiennes. Nous sommes impatientes de nous battre. »