Le 25e duel entre la France et l’Italie – et le premier en Coupe du Monde de Rugby - a très vite tourné en faveur des Bleues qui ont battu les Italiennes 39-3 en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2021.
L’Italie ne pensait pas à une entrée en jeu aussi frappante au Northland Events Centre de Whangārei. Le toss lui avait permis de jouer avec le vent fort dans le dos, mais ceci ne semble pas avoir dérangé les Françaises qui ont ouvert le score dès la deuxième minute de jeu par une belle course folle de l’arrière Emilie Boulard pour servir la septiste Joanna Grisez qui marque sous les poteaux. Un essai transformé par Caroline Drouin (7-0).
Le match s’annonçait serré entre la 4e (la France) et la 5e (l’Italie) équipe au classement mondial féminin World Rugby généré par Capgemini. Chacun avait encore en tête le souvenir cuisant de la dernière rencontre lorsque l'Italie avait remporté la victoire 26-19 à Biella le 9 septembre en match de préparation à la Coupe du Monde de Rugby, mettant fin à une série de trois défaites consécutives contre la France.
Cette première historique – pour une équipe féminine comme pour une équipe masculine – l’Italie ne voulait pas la laisser passer. En contenant les attaques des Françaises, elles ont résisté tant qu’elles ont pu en première période, remerciant le vent d’avoir dévié une pénalité de Caroline Drouin à la fin du premier quart temps.
Les Françaises mettent beaucoup de vitesse, gagnent tous leurs duels, mais font preuve de précipitation et manquent beaucoup d’occasions. En face, les rares fois où l’Italie pénètre dans les 22 tricolores (deux entrées en première période), les Azzurre présentent une vraie menace. Il suffira d’un rebond à un mètre de la ligne pour éviter un premier essai à la 34e minute et d’un lancer pas droit sur une touche à cinq mètres de l’en-but pour que les Françaises puissent se dégager de cette pression.
Cette fin de première période met les Françaises à l’épreuve. Les Italiennes permettent de transformer leur deuxième prometteuse visite dans les 22 par une pénalité trois minutes avant la pause (7-3). Suite à un carton jaune sur l'ailière Maria Magatti, Caroline Drouin a l’opportunité de marquer une pénalité juste avant le retour au vestiaire, comme maigre consolation après avoir passé la majeure partie de la première période dans le camp italien (10-3).
« On marque rapidement sur une première occasion et puis derrière on a beaucoup d'occasions dans la zone des 22, mais on n'arrive pas à les conclure », remarque l’entraîneur Thomas Darracq. « Des petites fautes, beaucoup d'impatience pour pouvoir aller marquer ces essais. On sent bien que physiquement on peut les marquer. Mais des petits détails sur une volonté de vouloir aller un peu trop vite... Il faut qu'on reste patientes. »
Deux essais refusés
En sortie de mêlée, après avoir battu trois défenseuses, la numéro huit Charlotte Escudero voit son essai refusé juste au début de la seconde période pour avoir laissé échapper le ballon dans l’en-but. Une occasion manquée de prendre un peu de distance tant que la France était en supériorité numérique. Seule Caroline Drouin aura permis de rajouter trois points à la 50e (13-3).
A l’heure de jeu, un nouvel essai tricolore est refusé suite à un en-avant survenu au début du mouvement concrétisé par Emilie Boulard consécutif d’une belle transmission de Caroline Drouin. Mais deux minutes après, l’Italie est doublement sanctionnée par un essai de pénalité et d’un carton sur la pilier Silvia Turani (20-3).
Piquée au vif, la France ne va plus rien lui laisser lui échapper. Le troisième essai arrive juste après par la talonneuse remplaçante Laure Touyé qui aplatit après un beau ballon porté emmené par Céline Ferer (27-3), récompensant la domination des Françaises dans ce début de seconde période.
Libérées et délivrées, les Bleues déroulent avec le deuxième essai de Joanna Grisez à la 67e (32-3), puis son troisième à la 70e (39-3) après un offload de Linda Queyroi permettant à Safi N’Diaye de remettre dans l’axe. Le banc fait vraiment la différence.
Le score en reste là, la mission est remplie et le séjour de la France sur l’Ile du Nord est assuré d’être prolongé jusqu’à la fin du tournoi.
La France a terminé dans les quatre premières places lors des cinq dernières Coupes du Monde de Rugby, et lors de sept des huit précédentes depuis 1991.