L’Angleterre remporte son Crunch contre la France 7-13 dans ce match de la Poule C de la Coupe du Monde de Rugby 2021. Mais la France repart de cet affrontement difficile avec le point de bonus défensif et la démonstration d’une performance majuscule capable de faire douter une équipe d’Angleterre favorite pour le titre mondial.

C’était le 51e France v Angleterre mais seulement le deuxième Crunch dans une Coupe du Monde. Un match de poule très attendu entre la première et la quatrième équipe au classement mondial féminin World Rugby présenté par Capgemini.

L’engagement des deux équipes était à la hauteur de la tension qui a régné sur le terrain de Northland Events Centre, Whangārei pendant toute la durée de la rencontre.

L’entame avait été symbolique avec l’entrée sur le terrain de Marjorie Mayans, seule, pour sa 50e sélection ; la troisième-ligne aile devenant ainsi la cinquième joueuse du groupe France pour la Coupe du Monde de Rugby 2021 à avoir atteint ce cap. Un symbole. Mais loin de la 137e sélection de la capitaine de l’Angleterre Sarah Hunter qui ainsi égale son ancienne coéquipière Rochelle « Rocky » Clark au rang de joueuse la plus capée de l'histoire du rugby féminin.

Dès le début les deux équipes ont été bien présentes en attaque comme en défense, engagées et précises. De cet engagement féroce d’un côté comme de l’autre, l’exceptionnelle demie de mêlée Laure Sansus en fera les frais, tombée à la 10e minute sur blessure au genou gauche et remplacée par Pauline Bourdon. Un coup dur pour l’équipe.

Six minutes plus tard, après une accélération du jeu des Anglaises, c’est Romane Ménager qui subit également le défi physique anglais, provoquant l’entrée en jeu de Gaëlle Hermet, tout juste remise d’une entorse du genou, entraînant une réorganisation du pack.

Les Bleues ne plient pas face aux attaques des Red Roses (81 plaquages français contre 14 pendant le premier quart temps), Hermet et Sochat les empêchant de marquer un premier essai à la 18e minute.

Il faudra attendre la 24e minute pour que les Anglaises ouvrent le score après avoir pilonné la ligne tricolore pendant de longues minutes. La trois-quarts centre Emily Scarratt croisant pour aplatir avant de transformer son essai. Avec une pénalité juste avant la pause, Scarratt a offert une belle avance de dix points à son équipe.

Avec 127 plaquages en première mi-temps, la France n’a pas chômé et a montré toute sa résilience. « C'est vraiment énorme ce que les filles sont en train de produire, on sait que c'est un gros combat », glisse l’entraîneur Thomas Darracq à la pause. « Malheureusement, on a eu deux blessures assez rapidement mais on voit que les filles sont vraiment dans un énorme état d'esprit. Maintenant, il faut vraiment qu'on arrive à jouer un peu plus chez les Anglaises pour pouvoir se donner des occasions pour revenir dans le match. »

Au retour des vestiaires, les Anglaises se déchaînent encore plus et Emily Scarratt pénalise une nouvelle fois les Bleues par une nouvelle pénalité. Pourtant, les Françaises sont loin d’abdiquer et relancent leur jeu grâce à un magnifique coup de pied de Caroline Drouin que récupère Joanna Grisez qui, malgré un plaquage près de l’en-but anglais, parvient à transmettre le ballon à Gaëlle Hermet qui plonge pour marquer. Les deux points supplémentaires de Drouin permettent aux tricolores de rester dans le match.

De quoi enrayer la belle mécanique des Anglaises invaincues en 26 matchs ? Du moins les faire douter, ce qui transpire dans leur nervosité. L’exceptionnelle défense de l’équipe de France perturbe chaque envolée des filles de Simon Middleton. Les dix dernières minutes sont intenables et l’exploit est à portée. La France résiste et empêche l’Angleterre d’avancer. Le score en reste là : 7-13 avec beaucoup d’espoir pour la suite.