En démarrant à l'Eden Park contre l'Angleterre samedi 8 octobre, Vitalina Naikore a réalisé une performance qu'elle ne croyait pas possible il y a moins d'un an.

Naikore concède que participer à la Coupe du Monde de Rugby 2021 n'était pas dans ses projets avant d'être appelée dans l'équipe élargie des Fijiana Drua avant la première campagne de Super W de l'équipe.

Mais si accepter l'invitation de l'entraîneur Senirusi Seruvakula semblait être un pari à l'époque, c'est un pari qui s'est avéré payant pour la jeune ailière.

En quittant la maison familiale de l'île de Vanua Levu, où elle jouait au football et au rugby, pour rejoindre l'équipe à Suva, la capitale des Fidji, Vitalina s'est efforcée de tirer le meilleur parti de cette opportunité.

Elle a ensuite été sélectionnée dans l'équipe des Fijiana Drua qui a remporté le titre de Super W - marquant un triplé en finale et étant nommée Joueuse du Tournoi. Elle est devenue depuis un élément essentiel de l'équipe nationale.

Vitalina Naikore a marqué 40 points lors de la victoire des Fidji dans le Oceania Rugby Women’s Championship en juillet. Et, le week-end dernier, elle a été alignée sur l'aile gauche lors des débuts de l'équipe en Coupe du Monde de Rugby à Auckland.

Interrogée par World Rugby pour savoir si elle aurait pu envisager de jouer la Coupe du Monde de Rugby 2021 avant l'appel de Seruvakula, Naikore répond : « Non, car je jonglais avec les deux sports.

« Je jouais au rugby pour l'équipe féminine de Macuata et aussi pour l'équipe de football de Labasa. J'espérais simplement avoir une chance dans l'un ou l'autre sport. »

LA FORCE DE L’EQUIPE

Vitalina a saisi à deux mains l'opportunité qui s'est présentée à elle dans le rugby, devenant une joueuse essentielle des Fijiana Drua et de l'équipe nationale au cours des sept derniers mois.

À l'Eden Park, elle a parcouru 42 mètres ballon en main, avec seulement quatre ballons portés, et a réussi plus de rucks défensifs que n'importe quelle autre joueuse de son équipe.

Elle ne tient cependant pas à épiloguer sur ses exploits personnels. Lorsqu'elle évoque les trois essais qu'elle a marqués pour conduire les Fijiana Drua à une mémorable victoire 32-26 en finale du Super W contre les Waratahs en avril, Naikore rend hommage au collectif.

« Je veux juste remercier mes coéquipières », dit-elle. « Le triplé n'aurait pas été possible sans l'aide de mes coéquipières. »

« CE SERAIT UNE REUSSITE ENORME »

C'est bien sûr vrai, mais comme les téléspectateurs du brillant documentaire sur les coulisses, « Let's Play », le savent, les 32 membres de l'équipe des Fidji en Nouvelle-Zélande ont toutes dû surmonter des obstacles pour en arriver là.

Alors, à quoi Vitalina Naikore attribue-t-elle son succès sur le terrain de rugby en 2022 ?

« Mon engagement et mon dévouement au rugby alors que j'étais loin de chez moi », répond-elle. « J'ai laissé mes parents et mes frères et sœurs à Vanua Levu et je suis venue dans la capitale pour réaliser un rêve. »

Ce rêve se poursuivra pour elle et ses coéquipières fidjiennes dimanche 16 octobre, lorsqu'elles affronteront l'Afrique du Sud au Waitakere Stadium d'Auckland.

Comme seuls les deux meilleurs de chaque poule et les deux meilleurs troisièmes se qualifieront pour les quarts de finale, il s'agit d'un match décisif pour les deux nations qui tenteront de se qualifier pour les phases finales.

Selon Vitalina, le seul objectif que l'équipe s'est fixé sur l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande est de « travailler en équipe pour que l'aventure soit agréable et mémorable ».

Mais que signifierait une qualification pour les quarts de finale de leur toute première Coupe du Monde de Rugby ?

« Ce serait une réussite énorme », ajoute Naikore. « Comme lorsque nous avons remporté la finale du Super W en Australie. »