L'Italie n'aurait pas pu trouver mieux pour conclure sa préparation à la Coupe du Monde de Rugby 2021.  

Le 9 septembre, les Azzurre ont remporté la cinquième victoire de leur histoire contre la France, rebondissant de manière spectaculaire avec une victoire 26-19 après avoir perdu le premier match d'une double confrontation avec leurs voisines transalpines. 

Cette victoire à Biella n'a pas seulement renforcé la confiance d'une équipe ambitieuse, elle a également permis à l'Italie de se hisser à la cinquième place du classement mondial féminin World Rugby présenté par Capgemini - le meilleur classement de son histoire.

La trois-quarts centre Michela Sillari figurait parmi les marqueuses d'essais au Stadio del Rugby ce jour-là, mais elle insiste, dans un entretien avec World Rugby, sur le fait que les joueuses gardent les pieds sur terre.

« Bien sûr, gagner votre dernier match de préparation pour la Coupe du monde vous donne un peu plus de motivation », dit-elle.

« Mais nous savons que chaque match a sa propre histoire. Nous devons être satisfaites de ce que nous avons fait, mais conscientes du fait que nous devons continuer à bien jouer lors des matchs de poule, qui seront très difficiles. »

OBJECTIF : LE DERNIER CARRE

Elle a raison. L'Italie a été versée dans la poule B, qui est sans doute la plus difficile à départager des trois.

Elle affrontera d'abord les États-Unis - l'équipe qu'elle a doublée au classement après avoir battu la France - le 9 octobre.

Les Azzurre affronteront ensuite le Canada, numéro trois mondial, qui a gagné un match de préparation en juillet entre les deux équipes sur le score de 34-24, le 16 octobre, et enfin le Japon le 23 octobre.

Les deux premières équipes de chaque poule seront qualifiées pour les quarts de finale, ainsi que les deux meilleures équipes classées troisièmes, et Sillari est déterminée à aller loin dans le tournoi.

« L'objectif serait d'atteindre les demi-finales, même si le chemin est compliqué », affirme-t-elle.

« Je pense que notre poule est équilibrée ; nous n'avons pas de matchs faciles, mais pas non plus des matchs impossibles.

« Nous devons tirer le meilleur parti de notre poule pour passer et nous mettre en bonne position. Nous avons toutes les caractéristiques nécessaires pour bien faire, nous devons juste être précises et concentrées sur le terrain. »

Le tournoi en Nouvelle-Zélande, qui a été retardé d'un an en raison de la pandémie de Covid-19, marque la cinquième participation de l'Italie à la Coupe du Monde de Rugby.

Si l'objectif de Sillari d'atteindre le dernier carré est réalisé, il s'agirait de la meilleure performance de l'histoire de son pays dans le tournoi - son meilleur résultat précédent était un parcours jusqu'aux demi-finales du tournoi inaugural de 1991.

FURLAN RETROUVERA-T-ELLE SON NIVEAU A TEMPS ?

Cet objectif ambitieux est le reflet d'une période faste pour le rugby féminin italien.

Depuis la Coupe du Monde 2017, l'Italie n'a jamais été aussi bien classée que lors du Tournoi des Six Nations féminin 2019 et n'a quitté qu'une seule fois les quatre premières places de ce tournoi annuel très compétitif.

C'était cette année, où les Italiennes n'ont certes remporté que deux rencontres, mais ont terminé derrière le Pays de Galles et l'Irlande à la différence de points.  

Dans les moments les plus importants, la sélection s'est illustrée en terminant en tête d'un format « round robin » (où chaque équipe rencontre chacun de ses adversaires) à quatre équipes en septembre dernier, obtenant ainsi une qualification directe pour la Coupe du monde devant l'Écosse, l'Irlande et l'Espagne.

Mais tout n'est pas rose. L'Italie a subi un coup dur lors de son premier match de préparation contre la France, lorsque la capitaine et machine à marquer Manuela Furlan s'est gravement blessée au genou.

L'internationale, qui a été sélectionnée à 88 reprises, a tout de même été retenue dans le groupe d'Andrea Di Giandomenico après que les « évaluations positives du staff médical » ont laissé entendre qu'elle pourrait se remettre à temps pour jouer.

Mais pour l'instant, Elisa Giordano a pris le rôle de capitaine, avec Sillari et Melissa Bettoni comme adjointes.

« C'était une mauvaise nouvelle à laquelle personne ne s'attendait. Dans notre sport, les blessures peuvent arriver, mais à l'approche d'une Coupe du monde, c'était un coup dur pour nous et pour elle », estime Sillari. 

« Espérons qu'elle sera rétablie d'ici la fin du tournoi. Notre équipe va essayer d'aller le plus loin possible pour lui permettre de revenir. »

UN COMMENCEMENT

Sillari, 29 ans, compte 70 sélections, un nombre que seules quatre joueuses de l'équipe d'Italie peuvent égaler, et elle cherchera à utiliser chaque once de cette expérience pour pousser son pays à saisir sa chance en Nouvelle-Zélande.

« C'est un tournoi qui n'a lieu que tous les quatre ans, donc il est plus important que le Tournoi des Six Nations », rappelle-t-elle.

« Il a une saveur particulière, des attentes différentes, car il faut se qualifier. Toute la préparation que nous avons faite pour les qualifications a été très importante, alors c'est génial d'y arriver enfin.

« Cela ne doit pas être un aboutissement mais un commencement. Notre objectif n'est pas seulement de participer, mais de jouer toutes nos cartes aussi bien que possible pour passer la phase de poule. »