L'entraîneure du Japon, l’ancienne internationale canadienne Lesley McKenzie, est convaincue que ses joueuses sont « faites pour réussir dans le XV » et l'équipe commence à le prouver.

Une partie de la mission de McKenzie avec le XV de Sakura est de mieux faire connaître le rugby à XV aux femmes du pays, et les récents résultats semblent indiquer que l'équipe est en passe d'atteindre cet objectif.

La tournée remarquée en Australie au mois de mai, au cours de laquelle elles ont remporté leurs trois matchs, dont des tests contre les Fidji et les Wallaroos, a été suivie d'un match nul contre l'Afrique du Sud à domicile le mois dernier.

Même la défaite lors du deuxième test contre les Springbok Women n'a pas entamé l'humeur positive du XV de Sakura, qui se prépare maintenant à une série de deux matchs contre l'Irlande, puis à la Coupe du Monde de Rugby 2021.

« L'un de nos objectifs... est de développer le profil du rugby à XV pour les femmes au Japon », explique Lesley McKenzie à World Rugby.

« Nous voulons que les gens voient à quel point elles peuvent être performantes. Elles sont certainement faites pour réussir. »

TRAVAILLER DUR LES UNES POUR LES AUTRES

Après avoir été privées de compétition internationale pendant deux ans à cause de la pandémie de Covid-19, les Sakura XV ont passé tout le temps qui leur était alloué à travailler ensemble sur le terrain d'entraînement.

Cela a contribué à renforcer le moral et à insuffler de la confiance à une équipe jeune. L'âge moyen de l'équipe qui a remporté le premier test contre l'Afrique du Sud le mois dernier était d’ailleurs inférieur à 24 ans.

La confiance n'a fait que se renforcer depuis que plusieurs membres de l'équipe ont quitté le Japon pour participer au English Premier 15s et au Super W australien, où elles ont connu un certain succès.

« C'est un groupe qui aime travailler les unes pour les autres et qui a gagné en confiance dans ses capacités à s'imposer dans le rugby international », assure McKenzie.

« C'est nouveau pour le Japon, et cela tient à la quantité du travail qu'elles ont fourni les unes pour les autres et pour elles-mêmes. Je pense qu'elles commencent à ressentir un peu l'influence qu'elles pourraient éventuellement avoir dans le futur du rugby ici.

« Nous avons de bonnes techniques pour faire circuler le ballon, nous avons un haut niveau de forme physique, nous sommes capables d'être précises quand nous jouons et je pense que ces choses sont attractives dans le rugby féminin en ce moment. Elles sont séduisantes dans n'importe quel match de rugby à l'heure actuelle. »

Dans le plan à long terme de McKenzie, même la défaite contre les Springbok Women est considérée comme une occasion d'apprendre et de se remettre en question avant la Coupe du Monde 2021.

« Cela va nous donner l'occasion de procéder aux ajustements dont nous avons besoin. Je pense qu'il serait bien pire de se sentir faussement en confiance dans ce que nous faisons sans avoir l'occasion de réfléchir sérieusement », dit-elle.

« Parce que nous sommes une jeune équipe et parce que beaucoup de choses sont encore nouvelles pour nous, disposer de plusieurs tests et certainement de plusieurs tests en un an, c'est tellement bon pour nous.

« J'hésite à trop en dire, mais [perdre] n'est pas un problème en soi si on voit plus large. Ce n'est pas vraiment une mauvaise chose du tout. Mais cela dit, perdre des tests, ça craint quand même. »

FAIRE MONTER L'INTENSITÉ

La prochaine étape pour le XV de Sakura sera une série de deux tests contre l'Irlande, qui débutera au Shizuoka Stadium Ecopa le 20 août.

L'Irlande n'est pas qualifiée pour la Coupe du Monde de Rugby 2021, mais elle a terminé quatrième du Tournoi des Six Nations féminin 2022 et a battu de justesse le Japon à Dublin en novembre dernier.

En tout cas, Lesley McKenzie estime qu'il s'agit d'une « tournée majeure ». « Le fait que nous puissions intéresser des équipes comme l'Afrique du Sud et l'Irlande, qui sont deux nations très bien établies, témoigne de l'évolution du rugby chez les filles », souligne-t-elle.

« C'est stimulant pour nous d'organiser ce genre d'événement pour montrer aux gens le niveau du rugby féminin ici. Je suis sûre que c'est également très intéressant pour l'Irlande, car ce n'est pas souvent qu'on a l'occasion de venir au Japon. »

« C'est probablement le bon match pour nous en ce moment. Nous savons que ce sera difficile. Nous savons qu'elles arrivent en pleine forme et qu'elles veulent prouver que leur programme est sur la bonne voie.

« Cela signifie qu'il y aura beaucoup d'émotions et d'intensité. Il y aura des joueuses qui montreront tout ce qu'elles ont pour revendiquer une place dans ce programme. Et c'est le genre d'intensité dont nous avons besoin pour nous préparer à une Coupe du monde, car on s’attend à la même chose là-bas. »

A la Coupe du Monde de Rugby 2021 en octobre 2022, le Japon a été placé dans la poule B aux côtés du Canada, des États-Unis et de l'Italie.

Le XV de Sakura n'a remporté qu'un seul match de poule en Coupe du Monde de Rugby, contre la Suède en 1994, mais McKenzie espère que ses joueuses pourront sensiblement faire mieux en Nouvelle-Zélande.

« Nous voulons gagner nos trois matchs », assure-t-elle. « Je suppose que toutes les équipes ont le même objectif, mais nous, nous le voulons vraiment.

« Avec le format à 12 équipes, la réalité est que parfois les statistiques peuvent vous priver d'une place en quart de finale.

« Mais... plutôt que de penser à une place en quart de finale, je préfère plutôt qu’on se concentre sur le fait de gagner quelques matchs de rugby, c'est probablement la meilleure façon de voir les choses. »