L'entraîneur principal des Tonga, Toutai Kefu, insiste sur le fait que son équipe ne se rendra pas à la Coupe du Monde de Rugby 2023 pour faire de la figuration.

La place des 'Ikale Tahi dans la poule B du tournoi de l'année prochaine a été confirmée samedi 23 juillet lorsqu'ils ont battu Hongkong 44-22 dans le barrage Asie/Pacifique 1 au Sunshine Stadium du Queensland, en Australie.

Avec l'Irlande, l'équipe numéro un du classement mondial masculin World Rugby présenté par Capgemini, comme premier adversaire à Nantes le 16 septembre, les Tonga n'auraient pas pu demander un départ plus difficile.

L'Écosse sera le deuxième adversaire des Tonga, à Nice le 24 septembre, avant de se rendre à Marseille une semaine plus tard pour un match contre l'Afrique du Sud, championne en titre.

Le dernier match de poule des Tonga - mais pas leur dernier match, espère Kefu - sera contre la Roumanie à Lille le 8 octobre.

« Les équipes sont vraiment difficiles, la poule est vraiment difficile, mais ce n'est pas grave », a indiqué Kefu à World Rugby, juste après le coup de sifflet final.

« Vous devez jouer contre de bonnes équipes si vous voulez passer à l'étape suivante. Si nous sommes vraiment compétitifs et que nous restons dans le match au milieu de la deuxième mi-temps, je pense que nous pouvons surprendre quelques équipes. »

Raté de peu en 2011

Les meilleures performances des Tonga en Coupe du Monde de Rugby ont eu lieu en 2007 et 2011, lorsqu'ils ont remporté deux matchs de poule dans chaque édition.

En 2011, les 'Ikale Tahi avaient débuté leur dernier match de poule contre la France avec la possibilité de se qualifier pour les phases à élimination directe, après avoir battu le Japon et obtenu un point de bonus défensif contre le Canada.

Bien qu'ils aient défié les pronostics en battant les Bleus 19-14, ils ont manqué de peu la qualification pour les quarts de finale, terminant à deux points de la tête.

Avec des joueurs du calibre de Charles Piutau et Malakai Fekitoa désormais à leur disposition, l'objectif est de franchir une nouvelle étape en France.

« Nous ne nous contentons pas de participer à la Coupe du monde. Nous voulons plus. Nous voulons gagner un ou deux matchs de poule et aller plus loin », a déclaré Toutai Kefu.

Les Tonga savent qu'ils devront améliorer leur performance contre Hongkong le moment venu. Car en réalité, le match aurait dû être plié en première période. Mais deux essais refusés et des imprécisions dans la « zone rouge » ont permis à Hongkong de revenir et au troisième quart-temps les Tonga se sont relâchés, encaissant deux essais coup sur coup dans les cinq dernières minutes.

Des manquements qui ont rappelé la campagne désastreuse de la dernière édition de la World Rugby Pacific Nations Cup où Tonga a fini dernier. « C’est ce qui n’a pas été pendant cette campagne : des erreurs bêtes, des erreurs d’appréciation, des mauvaises décisions, de la mauvaise communication, des actions mal exécutées… Contre de meilleures équipes, c’est dur de leur mettre la pression. Ce soir, c’était évident que ce n’était pas parfait non plus », a reconnu Toutai Kefu.

« Le principal message à la mi-temps était de garder notre calme. Nous savions que nous étions l'équipe la plus forte et nous devions simplement nous calmer et contrôler le rythme du match.

« Nous savions que si nous jouions à notre niveau, nous pourrions aller à la Coupe du monde.

« Hongkong n’a pas abandonné. Ils étaient engagés pendant les 80 minutes. Mais tout ce qui compte c’est le résultat. Nous sommes très contents avec. Maintenant on peut passer à autre chose et nous concentrer sur la Coupe du Monde de Rugby. »

« J’ai toujours considéré Eddie Jones comme un mentor »

Lors de la Pacific Nations Cup, Kefu avait précisé que l’important avait été avant tout de faire tourner son effectif. Et effectivement, il avait pu tester une petite trentaine de joueurs pour juger les performances des uns et des autres. Le résultat de la Sunshine Coast l’a conforté dans cette stratégie.

« Je pense vraiment que nous avons l’équipe pour aller plus loin. Ça dépend juste de comment on joue ensemble et du temps que l’on passe ensemble qui sera crucial pour nous », a-t-il insisté.

« Ce soir ce n’était pas notre équipe type, sans offenser les joueurs qui ont joué. Mais nous avons encore peut-être une dizaine de joueurs basés aux Tonga qui peuvent intégrer le groupe. Nous allons revoir tous les matchs attentivement, toutes les performances au microscope. Mais oui, on a encore pas mal de bons joueurs à intégrer. »

Cerise sur le gâteau, dans le public ce soir-là au Sunshine Coast Stadium se cachait une autre grande personnalité du rugby, Eddie Jones. La tournée de l’Angleterre terminée (avec une victoire 2-1 sur l’Australie), le sélectionneur était resté un peu plus longtemps dans son pays et avait voulu assister à cette rencontre, même si les Tonga ne seront pas un adversaire de l’Angleterre à France 2023.

« C’était très bien de se voir ce soir. Il a toujours été un mentor pour moi. On ne s’est jamais perdu de vue, il m’a pas mal conseillé quand il entraînait le Japon par exemple. C’est aussi un bon ami », a sourit Toutai Kefu qui prépare déjà la tournée de novembre des Tonga avec un objectif bien précis en tête.

« Nous allons considérer notre tournée de novembre comme une répétition générale de la Coupe du Monde de Rugby. Il n’y a qu’un joueur qui est à 50/50, mais tous les autres seront disponibles. »