A mesure que le compte à rebours jusqu'à la Coupe du Monde de Rugby 2023 s'accélère, la première phase des matchs internationaux de juillet nous a donné les dernières indications sur la situation des équipes à 15 mois du grand tournoi en France.

De toutes les home nations, le Pays de Galles est probablement la seule équipe satisfaite de son week-end, même s'il y aura plus qu'un peu de regret d'avoir échoué de si peu à battre les Springboks dans leur propre jardin pour la première fois de l'histoire, avec une défaite crève-cœur de 32-29.

Pour l'Angleterre, l'Irlande et l'Écosse, le deuxième week-end des tests de juillet sera l'occasion de se racheter après leurs défaites contre l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Argentine.

Les deux autres pays du Six Nations, la France et l'Italie, ont tous deux renversé la tendance en s'imposant respectivement au Japon et en Roumanie, lors d'un week-end où les qualifications pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 pour l'Afrique sont devenues un peu plus claires et où la World Rugby Pacific Nations Cup 2022 a également débuté.

Le rugby est bien meilleur avec le public en tribune

Pour l'Afrique du Sud, l'Argentine et les Fidji, ce n'est peut-être pas une coïncidence si leurs premiers matchs à domicile devant de vrais supporters depuis la pandémie de Covid-19 ont tous été gagnés.

Certes, les 51 762 spectateurs du Loftus Versfeld ont été réduits au silence lorsque l'Afrique du Sud a été menée 18-3 par un Pays de Galles en pleine renaissance. Mais le retour en force des Springboks en deuxième mi-temps, couronné par la pénalité de Damian Willemse, a entraîné la cacophonie.

Pendant ce temps, l'Argentine a marqué son premier test à domicile depuis près de trois ans en battant l'Écosse 26-18 au stade 23 de Agosto à Jujuy.

En raison des restrictions imposées sur les déplacements pendant la pandémie de Covid-19, l'Argentine n'avait pas pu jouer à domicile depuis sa défaite contre l'Afrique du Sud à Salta en 2019 et son retour s'est fait à guichets fermés dans la petite ville de province.

De leur côté, les Fidji ont fait un retour gagnant à l'ANZ Stadium de Suva, ouvrant leur campagne de la World Rugby Pacific Nations Cup 2022 sur une victoire, à la grande joie des supporters locaux, avec une victoire 36-0 contre les Tonga.

Les champions savent garder leur calme

L'Afrique du Sud a livré une performance inégale contre le Pays de Galles, mais, tout à leur honneur, ils ont tout de même réussi à s'imposer 32-29.

Les Springboks ont mené pendant exactement trois minutes du match lorsque l'arbitre géorgien Nika Amashukeli a couru sous les poteaux à la 75e minute pour leur accorder un essai de pénalité après que le Pays de Galles ait illégalement arrêté un autre puissant maul.

Mais le Pays de Galles a remarquablement réagi malgré sa réduction à 13 joueurs, le talonneur Dewi Lake égalisant le score à 29-29 avec le troisième essai de son équipe à la 78e minute.

Si la transformation de Dan Biggar était passée au-dessus, le Pays de Galles aurait pu reprendre l'avantage, mais elle est passée à côté et les Springboks ont gardé leur calme dans le peu de temps qui leur restait pour obtenir le bon résultat.

L'Eden Park est décidément une forteresse imprenable

L'Irlande s'est rendue à Auckland pour le premier des trois tests contre les All Blacks avec l'espoir réel de faire ce que très peu d'équipes ont réussi dans l'histoire : gagner à l'Eden Park.

Pendant les cinq à dix premières minutes, une première victoire contre les All Blacks en Nouvelle-Zélande, peu importe le lieu, semblait possible, puisque Keith Earls donnait aux touristes une avance méritée avec un essai bien travaillé.

Mais cela n'a fait que galvaniser les All Blacks et, après un premier quart-temps poussif, ils se sont réveillés juste avant la mi-temps en marquant 21 points sans relâche.

Au final, les All Blacks se sont imposés de manière convaincante (42-19), réaffirmant la réputation de l'Eden Park comme étant l'endroit le plus difficile au monde pour une équipe de battre les All Blacks.

En 90 tests dans cette enceinte depuis 1921, les All Blacks n'ont perdu que 10 fois et leur pourcentage de victoire est de 86 %.

Depuis leur défaite 23-20 contre la France en 1994, les All Blacks ont éliminé 45 adversaires, avec seulement deux nuls, contre l'Afrique du Sud (18-18) en 1994 pour commencer la série et les British and Irish Lions (15-15) en 2017.

La France a du talent en réserve

Avec des talents tels que Antoine Dupont, Joueur World Rugby de l'année 2021, le numéro 8 Gregory Alldritt et d'autres grands noms laissés au repos après leurs exploits lors du Grand Chelem du Six Nations 2022 et une longue saison française, les Bleus se sont rendus au Japon avec ce que certains commentateurs appelleraient une équipe « bis ».

Cependant, la force et la profondeur du rugby français à l'heure actuelle indiquent qu'il y a au moins un, voire deux joueurs capables d'entrer en jeu à pratiquement tous les postes si le sélectionneur Fabian Galthié le demande, ce qui a été souligné lors du premier match contre le Japon samedi 2 juillet.

Le numéro huit Yoan Tanga, qui a fait ses débuts dans l'équipe, a montré pendant les 65 minutes qu'il a passées sur le terrain lors de la victoire 42-23 de la France qu'il était un digne successeur d'Alldritt.

Avec 18 plaquages, le deuxième meilleur total derrière le Toulousain Thibault Flament, et plusieurs ballons portés, le joueur de 25 ans a joué un rôle majeur dans la neuvième victoire consécutive des Bleus.

Les Fidji peuvent aussi bien défendre qu'attaquer

Tout le monde parle, à juste titre, du flair des Fidji lorsqu’ils ont le ballon en main, mais leur défense a été tout aussi impressionnante ce week-end. Les Fidji ont en effet éliminé une équipe tongienne dotée d'un grand talent offensif et ont donné le coup d'envoi de leur campagne pour le titre de la World Rugby Pacific Nations Cup 2022 par une victoire 36-0.

Les Tonga sont arrivés à Suva renforcés par la présence notable de Malakai Fekitoa et de Charles Piutau, entre autres, dans leur ligne arrière, mais les 'Ikale Tahi n'ont pas réussi à marquer le moindre point, ce qui a dû plaire à l'entraîneur des Fidji, Vern Cotter, tout autant que les cinq essais marqués.

Avant ce week-end, la dernière fois que les Fidji avaient « tué » leurs adversaires, c'était lors de leur victoire 60-0 sur les Samoa en juillet 1996.