Huit nations sont arrivées dans le sud de la France pour la Rugby Africa Cup 2022, dans l'espoir de revenir en France pour la Coupe du Monde de Rugby 2023.

Le coup d'envoi de la Rugby Africa Cup de cette année sera donné à Marseille vendredi 1er juillet, lorsque la Namibie affrontera le Burkina Faso au Stade Delort, avant que le Zimbabwe n'affronte la Côte d'Ivoire au même endroit.

Le tournoi se poursuivra à Aix-en-Provence samedi 2 juillet, où l'Ouganda jouera contre le Kenya et le Sénégal contre l'Algérie.

Les vainqueurs de ces rencontres se qualifieront pour les demi-finales du mercredi 6, qui détermineront l'identité des équipes qui se disputeront la finale du dimanche 10 juillet au Stade Maurice-David.

Avec une seule place de qualification automatique pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 en jeu en Provence, cela signifie que l'équipe victorieuse doit impérativement remporter trois matchs en moins de 10 jours pour prendre sa place dans la poule A en tant que Afrique 1 l'année prochaine.

Le vice-champion du tournoi aura encore une chance d'obtenir son billet pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 grâce au tournoi final de qualification.

Pas de seconde chance

Cependant, il n'y aura pas de seconde chance pour les équipes éliminées au stade des quarts ou des demi-finales, ce qui signifie que rien ne sera acquis pour aucune des équipes cette semaine.

Cela est d'autant plus vrai que seules deux nations - le Sénégal et le Zimbabwe - sont sorties invaincues de la phase de poule de la Rugby Africa Cup en juillet 2021.

La Namibie, qui cherche à participer à sa septième Coupe du Monde de Rugby consécutive cette semaine, s'est inclinée face à la Côte d'Ivoire, tandis que le Kenya, qui est la troisième plus forte nation en compétition au classement mondial masculin World Rugby présenté par Capgemini, a subi une défaite d'un point face au Sénégal.

« Cela change complètement l'état d'esprit car il n'y a pas de seconde chance. L'année dernière, nous avons été refroidis par le Sénégal lors du premier match et nous avons perdu d'un point, 20-19 [mais] heureusement, nous avions encore une deuxième chance », explique Paul Odera, l'entraîneur du Kenya, à World Rugby.

« Le fait que ce soit à élimination directe change complètement l'état d'esprit. L'objectif de l'entraînement est de faire en sorte que les joueurs fassent ce qu'ils sont censés faire la première fois.

« Parce que dans le cas d'une élimination directe, vous avez une erreur de la part du demi de mêlée, puis peut-être une erreur de la part de la deuxième-ligne et une autre de la part de la charnière et elles s'additionnent toutes. Si ces erreurs se produisent à des moments décisifs du match, vous pouvez en un rien de temps vous retrouver à courir après le score.

« C’est alors que vous êtes sous pression et que vous commencez à commettre encore plus erreurs. Et, avant même de vous en rendre compte, le match est terminé et vous êtes éliminé du tournoi.

« Donc, nous sommes très clairs sur le fait que nous devons allumer tous les voyants dès le début du match et pendant les 80 minutes. »

« Cela changerait le rugby pour toujours au Kenya »

Si le Kenya bat l'Ouganda samedi 2 juillet, alors les Simbas pourraient avoir une chance de prendre leur revanche contre le Sénégal, en cas de victoire l'Algérie dans le quatrième quart de finale.

La plupart des membres de l'équipe du Kenya sont ensemble depuis 12 semaines, ayant déjà représenté les Simbas en première division de la Currie Cup en Afrique du Sud. Ce groupe a été complété par des joueurs de rugby à sept, dont le vétéran Collins Injera.

Les Goshawks du Zimbabwe ont également participé à cette compétition, terminant à une place et six points des Simbas au classement. Pour autant, cette préparation a clairement été bénéfique à leur équipe nationale.

Le Zimbabwe s'est échauffé pour la Rugby Africa Cup avec une victoire 30-7 contre les Pays-Bas à Amsterdam le week-end dernier, ce qui l'a propulsé au 27e rang mondial.

La Namibie, quant à elle, a passé les dernières semaines à Stellenbosch en Afrique du Sud, le stage de préparation de l'équipe s'étant terminé par une défaite 43-21 contre l'Italie A vendredi 24 juin.

Les regards se tournent désrmais vers le sud de la France où une équipe africaine gagnera le droit d'affronter les Bleus, la Nouvelle-Zélande, l'Italie et l'Uruguay en France l'année prochaine. Paul Odera n'a aucun doute sur l'importance de la qualification pour le rugby kenyan.

« Je pense que cela changerait le rugby pour toujours au Kenya. Pas seulement en raison de l'intérêt et du financement accrus, mais aussi pour le pays, pour les joueurs et pour la base », ajoute-t-il.

« Notre équipe de rugby à sept s'est bien débrouillée, et elle a également placé Kenya Rugby dans une bonne position sur le plan commercial, les entreprises voyant dans l'équipe une nouvelle opportunité pour faire du business.

« Mais si les Simbas se qualifient pour la Coupe du Monde de Rugby en France l'année prochaine, cela changera le jeu pour le mieux au Kenya.

« Et je pense qu'à partir de là, le Kenya pourra s'appuyer sur ce résultat, et nous pourrons peut-être enfin réaliser le potentiel de Kenya Rugby pour rivaliser avec les équipes d'élite dans le monde du rugby.

« Ce serait énorme... Je suis ému aux larmes quand je pense à ce que cela pourrait changer. »