Après 25 mois d'absence, les équipes nationales masculines de Nouvelle-Zélande et des Samoa font enfin leur retour sur le HSBC World Rugby Sevens Series à Singapour ce week-end.

Aucune des deux équipes n'a disputé de match depuis le HSBC Canada Sevens à Vancouver en mars 2020 en raison des effets du Covid-19 et elles seront prêtes à tout pour revenir sur le terrain après une si longue absence.

« Il suffit de parler à quelques-uns des garçons pour constater qu'ils sont très impatients », affirme l'ancienne star néo-zélandaise du rugby à sept, devenue commentateur des HSBC World Rugby Sevens Series, Karl Te Nana.

« Quand les frontières se sont ouvertes en Nouvelle-Zélande, ils sont allés aux Fidji et ont fait un tour là-bas.

« Passer du terrain d'entraînement à des matchs en vrai est quelque chose qui leur manquait depuis un certain temps.

« Je sais que beaucoup d'entre eux ont regardé les Sevens Series pendant qu'elles se déroulaient et ils mouraient d'envie d'y aller.

« Ils ne se font pas d'illusions : ça va être dur », ajoute-t-il. « Car pour être bon au rugby à sept, il faut jouer au rugby à sept.

« Les Kiwis devront se mettre rapidement au diapason des tendances qui se dessinent si rapidement dans le rugby à sept. »

L'héritage de Eric Rush se perpétue

Singapour sera le point de départ de la préparation de la Nouvelle-Zélande pour les Jeux du Commonwealth et la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2022 plus tard dans l'année. C’est pourquoi l'entraîneur Clark Laidlaw a sélectionné un mélange de joueurs expérimentés et de jeunes dans son équipe.

Parmi les cinq débutants, citons Leroy Carter, le rapide Moses Leo de North Harbour, le jeune Caleb Tangitau, Kitiona Vai d'Auckland et Brady Rush de Northland, le fils de la légende des All Blacks Sevens Eric Rush.

L'équipe compte également sept médaillés d'argent des Jeux olympiques de Tokyo : Sam Dickson, Dylan Collier, Andrew Knewstubb, Tone Ng Shiu, Akuila Rokolisoa, Regan Ware et Joe Webber.

Karl Te Nana a joué avec Eric Rush pendant de nombreuses années et il a hâte de voir comment son fils évolue.

« Je connais Brady depuis qu'il est tout petit et je sais qu'il travaille dur pour atteindre cet objectif depuis très longtemps », explique Karl, médaillé d'or aux Jeux du Commonwealth et à la Coupe du Monde de Rugby à Sept. 

« Dès que j'ai vu la composition de l'équipe, je lui ai passé un coup de fil et je l'ai félicité. J'ai hâte de le voir en live et en personne.

« Brady est un talent aux multiples techniques. Il a une excellente passe, il est grand, fort et rapide, et il est vif et tout jeune.

« Il peut jouer à plusieurs postes dans l'équipe à sept, il sera donc intéressant de voir comment il s'acclimate au niveau international, mais je ne pense pas que cela prendra beaucoup de temps, car c'est quelqu'un de rationnel.

« Son père et Waisele Serevi sont probablement les deux meilleurs joueurs à avoir joué au rugby à sept, alors suivre ses traces et revêtir le maillot noir représente beaucoup pour lui, son père et sa famille. Ce sera un week-end important pour la famille Rush. »

L'Argentine, un défi de taille

La Nouvelle-Zélande a été placée dans la poule C avec l'Argentine, l'Écosse et le Pays de Galles.

Après avoir remporté trois médailles de bronze et une d'argent, l'Argentine est deuxième au classement général des World Series, derrière l'Afrique du Sud.

« L'Argentine est difficile, c'est une bonne équipe », indique Te Nana.

« Quand les Kiwis ont joué contre eux aux Jeux olympiques, ils ont eu beaucoup de chance.

« L'entraîneur Santiago Gomez Cora est un bon ami à moi, c'est un type intelligent et il sait comment motiver ces gars.

« La Nouvelle-Zélande et l'Argentine se livrent toujours à des affrontements difficiles. Ils ont toujours été physiques et vifs, et l'Argentine s'aligne toujours bien contre nous parce qu'ils aiment la zone de contact, ils sont très compétents dans ce domaine.

« L'Écosse et le Pays de Galles ont déjà des joueurs qui jouent au plus haut niveau, ils ont donc des kilomètres sous le pied.

« En rugby à sept, si vous faites une erreur et que quelques rebonds du ballon se retournent contre vous, vous pouvez être en difficulté. Les Kiwis devront donc être précis contre toutes les équipes. »

Le retour des Samoa

Les Manu Samoa Sevens devaient participer aux deux dernières étapes en Espagne, à Málaga et Séville en janvier, mais ont dû se retirer à la dernière minute en raison du Covid-19.

Cette première équipe de retour sur le circuit comprend neuf débutants, avec Melani Matavao, Vaafauese Apelu Maliko et Vaovasa Afa Sua nommés comme co-capitaines.

« Il sera intéressant de voir comment ils se complètent », souligne Te Nana. 

« Beaucoup de leurs grands joueurs jouent dans le Super Rugby en Nouvelle-Zélande, c'est donc l'occasion pour certains des jeunes joueurs de l'île d'avoir une chance. J'espère qu'ils se débrouilleront bien. »

Les Samoa sont dans la poule B avec l'Australie, l'Angleterre et l'Espagne.

Le HSBC Singapore Sevens a été disputé pour la dernière fois en 2019, lorsque l'Afrique du Sud a battu les Fidji 20-19 dans une finale brillante.

L'Angleterre a remporté la finale de bronze contre les États-Unis, tandis que les Samoa ont devancé la Nouvelle-Zélande pour la cinquième place.

Le tournoi de Singapour est le cinquième des neuf tournois des HSBC World Rugby Sevens Series 2022 chez les hommes, et l'Afrique du Sud possède actuellement une avance de 18 points en tête du classement après avoir remporté tous les titres à sa disposition.

Cependant, la présence de la Nouvelle-Zélande et des Samoa renforce la compétition. Les Blitzboks sauront qu'ils devront être au sommet de leur art s'ils veulent rencontrer l'une ou l'autre de ces équipes dans la phase à élimination directe.