L'attente pour le Tournoi des Six Nations féminin 2022 prendra fin samedi, lorsque l'Angleterre, championne en titre, affrontera l'Écosse à Édimbourg.

L'Angleterre n'a pas connu la défaite dans le Tournoi depuis près de quatre ans et a remporté 18 matchs toutes compétitions confondues, ce qui lui donne une avance de 7,68 points en tête du classement mondial féminin World Rugby présenté par Capgemini.

L'entraîneur Simon Middleton et la capitaine Sarah Hunter espèrent que les Red Roses pourront maintenir leur forme à moins de sept mois de la Coupe du Monde de Rugby 2021, qui aura lieu en 2022, mais elles auront fort à faire au cours des cinq prochaines semaines.

La France, qui affrontera l'Angleterre dans la poule C de la Coupe du Monde de Rugby 2021, a été battue de justesse en finale du Tournoi des Six Nations féminin la saison dernière et souhaite remporter un premier titre de champion depuis 2018.

Pendant ce temps, l'Écosse, l'Italie et le Pays de Galles mettront à profit le Tournoi pour renforcer la cohésion et la profondeur de leur équipe en vue de la Nouvelle-Zélande, tandis que l'Irlande est au début de ce qu'elle espère être une nouvelle ère prometteuse.

L'Irlande est au début de ce qu'elle espère être une nouvelle ère brillante. Tout ceci revient à dire qu'il y a beaucoup à jouer d'ici la fin du mois d'avril, alors que les meilleures joueuses du continent entrent sur le terrain dans une fenêtre indépendante pour la deuxième saison consécutive.

« Nous voulons développer le rugby féminin car c'est une grande opportunité, la Coupe du Monde », a déclaré la capitaine française Gaëlle Hermet.

« Chaque équipe va vouloir progresser et montrer qu'elle est prête pour la Coupe du monde - surtout nous ! »

« Une équipe pleine de joueuses de classe mondiale »

La deuxième-ligne anglaise Zoe Aldcroft a été omniprésente lorsque les Red Roses ont enchaîné le titre du Tournoi des Six Nations féminin de 2021 avec une nouvelle victoire sur la France, des victoires historiques consécutives sur la Nouvelle-Zélande puis des victoires contre le Canada et les États-Unis.

Sa performance lui a valu d'être sacrée Joueuse World Rugby de l'Année 2021, en association avec Mastercard, mais à l'aube de huit mois qui pourraient être décisifs, Aldcroft refuse de se laisser emporter.

« J'entends les commentateurs tout le temps qui parlent de Joueuse mondiale [de l'année] et j’en ai un peu assez », confie Zoe Aldcroft.

« J'essaie simplement de jouer, je suis juste comme toutes les autres joueuses de l'équipe. Nous avons une équipe pleine de joueuses de classe mondiale qui auraient pu remporter ce prix, [mais] c'est moi qui ai été élu, en fait.

« Il y a tellement de joueuses dans cette équipe qui sont absolument incroyables. Alors j'essaie de ne pas trop y penser. »

Selon Zoe Aldcroft, la motivation au sein de l'équipe anglaise pour remporter un autre Tournoi des Six Nations féminin reste « très élevée », mais les discussions au sein du stage de préparation n'ont pas été plus loin que la première journée de samedi au DAM Health Stadium.

« Nous avons parlé de construire sur nos performances des tests d'automne et de ne pas regarder en arrière », ajoute-t-elle. « Reprendre là où nous nous sommes arrêtées lors du premier match contre l'Écosse. »

Les Ecossaises abordent le Tournoi sur une vague d'euphorie après avoir été la 12e et dernière équipe à décrocher sa place pour la Coupe du Monde de Rugby 2021 à Dubaï le mois dernier.

La qualification a dominé les pensées des Ecossaises pendant une grande partie des six derniers mois, mais la capitaine Rachel Malcolm insiste sur le fait qu'elles n’ont pas eu de mal à se concentrer sur le Tournoi des Six Nations féminin.

« Maintenant que nous n'avons plus ce poids sur les épaules, c'est presque agréable d'avoir quelque chose de nouveau sur lequel travailler », dit-elle.

« Pour être honnête, je me sens vraiment revigorée, excitée et concentrée. Cela peut paraître naïf, mais je pense en fait que nous sommes plus que jamais en mesure de relever un nouveau défi. »

Renforcer le moral de l'équipe

L'Italie avait coiffé l'Écosse et l'Irlande au poteau pour la qualification automatique à la Coupe du Monde de Rugby 2021, en remportant le tournoi de qualification européen à Parme en septembre.

Les Azzurre reviendront deux fois au stade Sergio Lanfranchi au cours des cinq prochaines semaines et la trois-quarts centre Beatrice Rigoni affirme que ses coéquipières sont pleines de confiance à l'approche de la Nouvelle-Zélande.

« Nous allons essayer de gagner autant de matchs que possible et ce qui se passera, se passera », affirme-t-elle.

« [Le Tournoi] est essentiel car il nous donne l'occasion non seulement de tester de nouveaux systèmes de jeu, mais aussi de donner aux nouvelles joueuses, qui intègrent actuellement l'équipe, l'occasion de jouer et d'acquérir de l'expérience dans des matches aussi importants. »

L'Irlande a raté une place dans l'avion pour la Nouvelle-Zélande, mais le Tournoi 2022 représente le début d'une nouvelle ère sous la direction de l'entraîneur Greg McWilliams.

Neuf joueuses non sélectionnées ont été retenues dans la première équipe de McWilliams et la nouvelle capitaine Nichola Fryday a révélé comment les joueuses avaient tissé des liens en dehors du terrain, notamment en apprenant l'irlandais.

« C’était très amusant », explique-t-elle. « Greg met l'accent sur les techniques et le temps de jeu.

« Nous sommes exposées à des techniques de haut niveau et lorsque nous sommes sur le terrain, nous jouons au contact, nous nous entraînons à tout ce qui doit être répété.

« Je pense que c'est très amusant et c'est l'élément qui revient, le plaisir, mais aussi le meilleur de nous-mêmes en tant que joueuses.

« Nous sommes unies en tant que groupe, donc nous profitons du temps que nous passons ensemble et la préparation de ce Tournoi des Six Nations est passionnante.

« Je crois que cette excitation se répercute sur l’ensemble du groupe et que sur le terrain, on est très impatientes de reprendre. »

Quoi qu'il arrive d'ici au 30 avril, l'avant-dernier match du Tournoi entre la France et l'Angleterre est un match qui a déjà fait battre le cœur des supporters.

Le stade Jean Dauger de Bayonne devrait être rempli de supporters désireux de savoir si les Bleues parviendront à mettre fin à une série de neuf défaites consécutives contre les Red Roses. La dernière fois qu'elles ont battu l'Angleterre, en 2018, elles ont remporté le Grand Chelem.

« C'est l'un des matchs les plus attendus du Tournoi », reconnaît Gaëlle Hermet.

« C'est le dernier, donc il y aura beaucoup d'enjeux sur ce match. Nous voulons faire de ce Tournoi un grand succès. »

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