Lorsque Donna Kennedy a remporté sa 115e et dernière sélection pour l'Écosse lors de la Coupe du Monde de Rugby 2010, il s'agissait également de la dernière apparition de son pays sur la plus grande scène du rugby.
L'Écosse n'a pas réussi à se qualifier pour les tournois de 2014 et 2017, mais elle a remis les pendules à l'heure à Dubaï vendredi 25 février en battant la Colombie pour remporter le tournoi final de qualification.
Et personne ne pourrait être plus heureux pour elles que Donna Kennedy, qui a participé à cinq Coupes du Monde de Rugby consécutives, de 1994 à 2010, date de son départ.
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« D'un point de vue écossais, nous avons toujours été présentes lors des Coupes du Monde et nous avons toujours bien performé. C'était donc triste de ne pas voir de représentation depuis 2010 », dit-elle.
« Ces filles ont une immense opportunité. Jouer au rugby international pour son pays, dans le Tournoi des Six Nations et les Championnats d'Europe, c'est une chose, mais passer au niveau supérieur quand on participe à une Coupe du Monde, c'est autre chose.
« Pour une joueuse de rugby, à moins que vous ne soyez une joueuse à sept, c'est le summum. Vous êtes là pour que le monde entier vous voie.
« Il y a la camaraderie que vous ressentez dans l'équipe en étant ensemble pendant longtemps et vous avez l'occasion de jouer contre des équipes que vous n'auriez peut-être pas eu l'occasion de rencontrer autrement.
« L'ambiance est tellement bonne quand on y est et c'est une scène formidable. »
Face au HAKA EN 2006
L'un des plus beaux souvenirs que Donna Kennedy garde de la Coupe du Monde de Rugby est la fois où elles ont affronté la Nouvelle-Zélande - et le Haka - à Edmonton en 2006, l'Écosse donnant une leçon aux Black Ferns, 21-0.
Les joueuses actuelles auront aussi l'occasion de le faire, puisqu'elles ont été placées dans la poule A de la Coupe du Monde de Rugby 2021 avec le pays hôte, l'Australie et des adversaires plus familiers comme le Pays de Galles.
Mais le fait que le tournoi se déroule en Nouvelle-Zélande, selon Kennedy, lui donne encore plus d'attrait.
« Elles ont beaucoup de chance de jouer une Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande, c'est une nation d'amoureux du rugby.
« J'ai joué contre la Nouvelle-Zélande lors de précédentes Coupes du Monde, mais jamais dans ce pays, ce que j'aurais adoré faire.
« Lors de la Coupe du Monde 2006, je me souviens avoir fait face à la Nouvelle-Zélande et donc au Haka. Nous portions nos maillots blancs et elles étaient en noir. C'était une expérience à part entière ; cela fait partie de l'histoire du rugby.
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« On n'a pas souvent l'occasion de jouer contre des nations comme celle-là, alors quand on l'a, il faut la saisir à deux mains.
« C'était très serré en première période quand nous avons joué contre elles parce que je pense qu'elles nous ont sous-estimées. Mais ensuite elles ont sorti leurs gros canons et ont gagné 21-0.
« C'était une rencontre physique et j'ai été élue joueuse du match. Je m'en souviens très bien, c'était l'un de mes matchs préférés. »
L’Écosse a les armes pour être une menace
Aujourd'hui basée à Worcester, Donna Kennedy est entraîneure de rugby à temps partiel et garde un œil attentif sur les résultats de l'équipe actuelle.
« Elles ont définitivement progressé au fil des ans. Elles ont maintenant une attaque digne de ce nom, elles peuvent marquer des essais, et elles ont maintenant une bonne défense. Elles jouent un très bon rugby et constituent une véritable menace », affirme-t-elle.
« Elles ont réalisé de très bonnes performances et je pense qu'elles sont de plus en plus fortes.
« Je me souviens de beaucoup de ces filles quand je les entraînais en U20 - j'ai entraîné Jade (Konkel), j'ai entraîné Emma (Wassell)... et c'est formidable de les voir progresser, de voir Emma obtenir 50 sélections. Cela me donne un coup de vieux ! »
Donna Kennedy a eu 50 ans au début du mois et a pris sa retraite depuis longtemps, mais elle reste la dernière joueuse écossaise avoir marqué un essai lors d'une Coupe du Monde de Rugby.
La troisième-ligne aile a en effet marqué le seul essai de l'Écosse lors de la défaite 32-8 contre l'Irlande lors du match pour la septième place au Surrey Sports Park de Guildford.
En affrontant l'Irlande pour son dernier match international, Kennedy a bouclé la boucle, puisqu'elle avait fait ses débuts contre les mêmes adversaires lors du tout premier match international féminin de l'Écosse en 1993.
Après le coup de sifflet final de son match d'adieu, Kennedy a pensé à la carrière qu'elle avait menée, et non à la dernière participation de l'Écosse à la Coupe du Monde de Rugby.
« C'était un jour triste pour moi parce que je savais que c'était la dernière fois que je jouais sous le maillot de l'Écosse.
« J'en avais bavé pour en arriver là. Mon corps était assez cassé, j'avais déjà commencé à prendre ma retraite et j'y suis retourné. Mais je savais que c'était définitivement ma dernière fois, donc il y avait beaucoup d'émotion.
« C'était un jour triste pour moi et c'est triste pour le rugby écossais qu'ils ne se soient pas qualifiés après ça. »
Jusqu'à présent, en tout cas.
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