Malgré le fait que la Géorgie a dominé le Rugby Europe Championship ces dernières années et qu'elle avait remporté ses 20 derniers matchs dans la compétition avant le dimanche 6 février, le Portugal a été légèrement déçu de n'avoir fait qu'un match nul à Tbilissi. Cela montre bien le chemin parcouru ces derniers temps.
Cette rencontre, qui s'est déroulée au stade Mikheil Meskhi, a permis de clôturer la première journée du Rugby Europe Championship de cette année, après la victoire de la Roumanie sur la Russie et celle de l'Espagne sur les Pays-Bas, dimanche.
Un essai du centre portugais José Lima, transformé par le demi de mêlée Samuel Marques, a mis le Portugal sur le point de remporter une importante victoire à l'extérieur à l'heure de jeu.
Mais la Géorgie est revenue au score et son numéro huit, Tornike Jalagonia, s'est bien sorti d'un plaquage et a transformé l'essai de Tedo Abzhandadze, qui leur a permis de concéder le nul 25-25.
« C'était un sentiment doux-amer », reconnaît Manuel Cardoso Pinto, l'arrière portugais de 23 ans qui a réalisé une grande course pour marquer un essai dans la rencontre.
« D'un côté, quitter Tbilissi avec deux points est quelque chose qui n'était pas arrivé depuis des années dans ce tournoi, mais d’un autre, nous voulions gagner et pendant le match on pensait bien que c'était à notre portée.
« L'essai que j'ai marqué correspond tout à fait à la façon dont nous aimons jouer. Nous aimons pratiquer un rugby rapide, imprévisible et technique.
« Au cours de la semaine précédant le match, nous avons exécuté ce mouvement au moins 20 fois à l'entraînement et cela en valait la peine. J'étais très heureux du résultat de cette action.
🏉 This went down to the wire!@GeorgianRugby and @PortugalRugby could not be separated after a brilliant @rugby_europe Championship tussle in Tbilisi pic.twitter.com/skiLUuRcLR
— World Rugby (@WorldRugby) February 7, 2022
« Comme je l'ai dit, nous voulions quitter Tbilissi avec la victoire et après l'essai de José, nous savions que cet objectif était plus proche que jamais et c'est exactement ce que notre capitaine [Tomas Appleton] nous a dit. Mais nous n'avons tout simplement pas pu tenir le coup.
« Maintenant, l'équipe est plus unie et plus confiante que jamais. Nous prenons chaque match de cette année comme une finale pour le grand objectif pour lequel nous travaillons depuis trois ans maintenant, depuis que nous avons été promus dans le Championship, et qui est d'aller à la Coupe du Monde de Rugby l'année prochaine. »
Les points du classement du Rugby Europe Championship 2022 étant ajoutés à ceux de l'année dernière pour déterminer les deux équipes qui se qualifieront automatiquement pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France - ainsi que l'équipe qui participera au tournoi final de qualification - de grands matchs sont prévus dans les semaines à venir.
Les yeux rivés sur le prochain match
Et l'un d'entre eux aura probablement lieu ce samedi 12 février, lorsque la Roumanie accueillera le Portugal au stade Arcul de Triumf à Bucarest (17h30 heure locale, 15h30 GMT). L'entraîneur des Os Lobos, Patrice Lagisquet, a qualifié ce match de « décisif ».
La Roumanie est deuxième au classement des qualifications pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 avec 18 points et le Portugal est quatrième avec 16 points.
Lorsqu'ils se sont rencontrés à Lisbonne en mars dernier, la Roumanie a arraché une victoire 28-27 à la fin.
Cardoso Pinto, qui a grandi à Lisbonne et joue maintenant pour Agronomia Rugby, commente : « C'était une défaite difficile dans les dernières minutes contre la Roumanie la dernière fois, mais nous avons appris de nos erreurs et nous ne voulons pas les refaire.
« Maintenant, il est temps de répondre à cette défaite à Lisbonne et de quitter Bucarest en ayant fait un pas de plus vers l'objectif final de participer à la Coupe du monde.
« Nous nous attendons à un match très difficile avec une Roumanie très physique qui est également capable de nous surprendre en défense. Ce sont les défis que nous aimons et qui nous donnent de plus en plus envie de revenir sur le terrain et de jouer pour notre pays.
« Depuis son arrivée au Portugal, notre entraîneur Patrice Lagisquet a changé l'état d'esprit de l'équipe nationale.
« Il nous a vraiment fait prendre conscience que notre rugby a beaucoup de qualité et de potentiel pour se développer. La façon dont il veut que nous jouions est justement la façon dont nous aimons jouer, c'est donc la combinaison parfaite.
« Il y a trois ans, nous venions d'être promus dans le Championship et aujourd'hui, nous sommes proches de la qualification pour la Coupe du Monde. Je pense que cela en dit long sur le travail qui a été fait par le staff et par l'équipe.
« Un capitaine doit être un exemple, mais aussi intégrer les nouveaux joueurs et contribuer à la bonne ambiance de l'équipe et Tomas Appleton le fait mieux que quiconque.
« Il est le premier à nous dire de nous concentrer sur l'entraînement, mais aussi le dernier à quitter la table du repas après avoir raconté de bonnes histoires. C'est pour cela qu'il est un grand capitaine. Il parvient à imposer le respect nécessaire sur le terrain tout en étant une personne formidable en dehors du terrain. Il n'a qu'un seul défaut - il doit mieux jouer aux cartes ! »
La Coupe du Monde de Rugby 2023 - un rêve
Le Portugal, actuellement 17e au classement mondial masculin World Rugby présenté par Capgemini après le tirage au sort en Géorgie, n'a participé qu'une seule fois à l'épreuve reine, lors de la Coupe du Monde de Rugby 2007.
Alors, que signifierait pour Cardoso Pinto, qui a fait ses débuts internationaux en 2017, d'aller en France en 2023 ?
« Pour moi, ce serait un rêve », dit-il sans hésiter.
« Ce ne serait pas seulement l'un des plus grands moments de notre rugby, mais de notre vie aussi, surtout avec le groupe que nous avons ; nous sommes tous très mobilisés et amis sur et en dehors du terrain. »
« Après quelques mois difficiles, je me sens en très bonne forme et prêt à faire la différence sur le terrain. »
Le Rugby Europe Championship 2022 se déroulera jusqu'au dimanche 20 mars et les matchs auront lieu les mêmes week-ends que le Tournoi des Six Nations 2022, ce qui signifie que ces deux mois seront importants pour le rugby masculin en Europe.
(Photo : Luis Cabelo)
