Simon Middleton considère que c'est un honneur d'avoir été désigné Entraîneur World Rugby de l'Année 2021. Il reconnaît que le fait de devenir le premier entraîneur d'une équipe féminine à remporter ce prix est « surréaliste ».

Middleton a appris la nouvelle lors d'un appel téléphonique avec le directeur de la performance de la Rugby Football Union (RFU), Conor O'Shea. Puis l'entraîneur de l'équipe féminine d'Angleterre a partagé un moment plein d’émotion avec sa famille.

« Lorsque Conor m'a appelé pour m'annoncer la nouvelle et qu'il m'a lu la lettre au téléphone, ma fille était dans l'autre pièce », raconte Simon Middleton à World Rugby.

« Évidemment, ils savaient que j'avais été nommé, et elle est venue directement à la porte parce qu'elle pouvait entendre la conversation et elle a regardé et a dit : "Tu l'as ?" J'ai juste levé mon pouce et j'ai pu voir les larmes monter dans ses yeux.

« Ensuite, je l'ai dit à ma femme quand elle est arrivée et elle n'est pas du genre à faire des sentiments, mais elle m'a dit : "Wow, c'est incroyable !"

« Et puis j'en ai parlé à mon fils, qui a 16 ans. Il est vraiment à fond dans son sport et il a juste dit : "Je le crois pas, c'est incroyable... Je suis tellement fier de toi".

« Quand vos enfants vous disent qu'ils sont fiers de vous, ça signifie beaucoup. »

« JE ME SUIS ENTOURÉ DES BONNES PERSONNES »

Ce prix est la reconnaissance d'une belle année au cours de laquelle Simon Middleton a mené les Red Roses à un quatrième titre de championnes du Tournoi des Six Nations féminin de son mandat et a enregistré deux victoires record consécutives contre les Black Ferns, championnes du monde.

L'Angleterre a terminé l'année 2021 sur une série de 18 matchs gagnés et a assuré sa place en tête du classement mondial féminin World Rugby | Capgemini.

Middleton, qui entraîne l'Angleterre depuis 2014, a également reçu un MBE pour services rendus au rugby dans la liste d'honneur de l'anniversaire de la reine en juin dernier. Mais l'homme de 55 ans tient à partager ses réussites avec sa famille, ses collègues et ses joueuses.

« C'est agréable de regarder en arrière parce que pas mal de choses se sont passées cette année », dit-il.

« Je ne suis pas croyant, mais je crois que les choses arrivent pour une raison. D'un point de vue personnel, c'est incroyablement satisfaisant. Mais du point de vue de l'équipe et de la sélection, et de tous ceux avec qui je travaille, en particulier maintenant en Angleterre, ça a autant de valeur pour eux que pour moi.

« Cela rejaillit sur eux, car dans le rôle d'entraîneur, vous n'êtes rien sans le staff autour de vous et sans les joueuses. Votre travail consiste à leur donner à tous et à toutes l'occasion de s'exprimer.

« Il faut leur faire confiance, croire en eux, croire en elles et s'assurer d'avoir les bonnes personnes autour de soi. Et c'est probablement la chose la plus satisfaisante de ce travail : je me suis entouré des bonnes personnes et nous avons construit une très bonne équipe.

« C'est comme les prix de Joueur et Joueuse de l'Année et autres choses du genre, ils seront les premiers à dire que vous n'êtes rien sans votre équipe et que vous n'êtes rien sans vos collègues de travail - et c'est vrai à 100% pour moi.

« Cela nous concerne tous en Angleterre, ainsi que ma famille et tous ceux qui nous soutiennent, car il est impossible de faire ce que l'on fait sans leur soutien.

« Je suis donc éternellement reconnaissant à tous ceux qui m'ont soutenu, et j'espère qu'ils en profiteront autant que moi. »

La RWC 2021, le Graal

Middleton se dit « immensément fier » d'entraîner les Red Roses et reconnaît que les performances de l'équipe cette année peuvent leur valoir l'étiquette de favoris sur la route de la Coupe du Monde de Rugby 2021, qui se jouera en 2022.

Toutefois, le coach est conscient de la nécessité de garder les pieds sur terre. L'Angleterre avait en effet battu les Black Ferns à Rotorua il y a quatre ans, avant de s'incliner face à elles en finale de la Coupe du Monde de Rugby 2017, deux mois plus tard.

« Vous êtes toujours en progression. Vous avez une vision dans votre esprit de ce que vous voulez obtenir et de ce à quoi vous voulez que votre équipe ressemble », explique-t-il.

« Nous nous rapprochons de cet objectif, nous ne sommes certainement pas au point et nous ne voulons pas encore l'être. Nous pensions en quelque sorte y être en 2017 avant la dernière Coupe du Monde et, en fait, nous étions probablement prêtes un peu trop tôt. Nous avons laissé nos meilleurs éléments derrière nous lorsque nous sommes allés en Irlande pour la Coupe du Monde. »

Middleton ajoute : « L'une des plus grandes réussites de cet automne a été le développement du leadership au sein du groupe, à la fois sur et en dehors du terrain. »

Sans surprise, il se réjouit à l'idée de mener l'Angleterre vers un troisième titre de Coupe du Monde de Rugby féminin en Nouvelle-Zélande l'année prochaine. « C'est le Graal, n'est-ce pas ? », interroge-t-il.

« Vous ne cachez pas vos ambitions parce que vous le voulez, vous voulez que tout le monde sache que vous voulez gagner ce titre et que c'est votre objectif.

« Les autres nations auront la même attitude, la France, la Nouvelle-Zélande. Donc, oui, nous avons vraiment hâte d'y être. »