Après le film « Le miracle de Brighton », voici qu'un autre exploit inattendu fait son entrée au cinéma.
L'ascension de l'équipe de rugby de la Queens University, partie de nulle part et devenue championne nationale, n'a peut-être pas eu lieu lors d'une Coupe du Monde de Rugby comme la victoire héroïque du Japon contre les Springboks à Brighton (Angleterre) en 2015, mais elle reste remarquable en soi.
Produit par Square Zero Films et réalisé par Thomas Morgan, acclamé par la critique, SCRUM raconte les coulisses de la façon dont l'entraîneur Frank McKinney a rassemblé un groupe multiethnique de joueurs, non-rugbymen, pour affronter et battre certaines des meilleures équipes du rugby universitaire américain.
« On m'a confié un programme de lancement et il n'y avait pas de protections, pas de maillots, pas de planning, pas de joueurs. J'avais une cabine (de travail), un bureau et un rêve », raconte Frank McKinney, revenant sur le moment où il a été nommé premier entraîneur de rugby de Queens en 2017.
This a movie about the team I coach. The movie comes out this Fallhttps://t.co/HYYLbtHcfO
— Frank Mckinney (@beingveryFrank) October 1, 2021
Promouvoir la diversité
McKinney, un joueur de type « crash-ball » - surnommé « The Black Hole » (le trou noir) parce que le ballon voyait rarement la lumière du jour une fois qu'il l'avait entre les mains - a entrepris de constituer une équipe qui mise sur la diversité, et non sur l'expérience.
« Dans le rugby américain, on ne voyait pas beaucoup de diversité. On ne voyait pas de Noirs, pas d'Asiatiques, pas de Latinos... rien de tout cela », souligne-t-il. « Je détestais le fait que le sport que j'aimais ne comptait personne qui me ressemblait.
« Dans mon esprit, si je pouvais créer une équipe composée de tous les types de personnes - de différents milieux socio-économiques et de différentes couleurs - ce serait vraiment intéressant.
« Nous avons fait appel à 15 joueurs, dont quatre lutteurs qui n'avaient jamais joué au rugby auparavant et un autre qui était la mascotte du collège. Il a joué 20 minutes en première ligne.
« La première année a été un grand défi car nous essayions de jouer des matchs compétitifs avec des joueurs qui n'avaient aucune expérience du rugby. »
RESTER CONCENTRÉ
Un an plus tard cependant, les signes de progrès étaient visibles pour tous. Les Royals, comme on appelle les Queens, ont accédé au dernier carré du championnat national de la division II masculine de USA Rugby en 2018.
🏆 Men's D2 National Champions 🏆
— USA Rugby (@USARugby) December 8, 2019
Queens University 🥇#FallCollegeChamps #CollegeRugby #Champions pic.twitter.com/80TB7QmImd
« L'année suivante, nous savions quel était l'objectif. L'objectif était de le gagner », affirme McKinney.
Mais tout ne s'est pas passé comme sur des roulettes, et SCRUM en rend compte, sous tous ces aspects.
Au cours de la troisième saison de McKinney à la tête de l'équipe, les esprits s'échauffent lors d'un match contre l'Université de Virginie du Sud, alors que l'équipe laisse filer une avance importante, et tout est filmé. L'avenir même du programme de rugby est en danger.
« L'école nous a interrogés sur la bagarre, et je me suis adressé à l'équipe en disant que les écoles se débarrassaient ainsi des programmes sous prétexte de leur mauvais comportement. Cela a été un déclic pour nous. À partir de là, nous nous sommes mis au diapason et nous n'avons fait que travailler, les gars étaient vraiment concentrés. »
À partir de là, les Royals ont entamé une série de victoires, dont une victoire précieuse sur l'équipe multi-décorée de l'Université de Norwich, qui les a menés jusqu'en finale, où ils ont rencontré l'Université du Wisconsin-Whitewater (UWW).
Les Queens ont été à la hauteur de l'événement et ont effacé avec force leur défaite de la saison précédente contre l'UWW avec une victoire retentissante de 74-8, pour devenir les champions nationaux 2019 de la division II masculine de USA Rugby.
« Au coup de sifflet final, tous les joueurs m’ont aspergé d’eau et c'est à ce moment-là que j'ai été submergé par l'émotion et que je suis tombé à genoux », se souvient-il.
« Je savais que j'étais le premier entraîneur noir à remporter un championnat national à l'université ; je savais d'où je partais - je n'avais absolument rien ; je savais que je devais prouver à l'école que c'étaient de bons jeunes ; j'étais dans une relation depuis 13 ans qui a changé, et vous le verrez dans le film. Toutes ces émotions m'ont frappé en même temps. C'était un sentiment incroyable, incroyable. »
Des leçons de vie
Voir le trophée exposé à Queens est évidemment une source de grande fierté personnelle et collective pour tous ceux qui participent au programme de rugby, mais McKinney prend un énorme plaisir à rappeler comment ce succès a été obtenu.
« Si vous me demandez quelle est la première chose dont vous êtes fier, ce sont les résultats et la diversité », affirme-t-il.
« Gagner un championnat, c'est bien, mais avoir des jeunes gens qui sont de bons jeunes gens, c'est encore plus important pour moi.
« Notre composition raciale est probablement de 20 à 25 % de minorités, 20 à 25 % d'internationaux et 50 % d'Américains.
« Pour moi, avoir des gars qui ont l'air différents, qui se rassemblent et s'embrassent quand ils marquent un essai ou font quelque chose de bien, c'est ce que j'envisageais quand je les entraînais, mais ce n'était pas nécessairement quelque chose que j'avais quand je jouais.
« Pour moi, le rugby est un sport formidable, il enseigne tellement de leçons de vie. Il y a un lien et une fraternité, il y a tellement de choses à son sujet qui sont géniales, et je souhaite que d'autres personnes puissent en faire l'expérience, peu importe d'où elles viennent. »
SCRUM est disponible en téléchargement dès maintenant et une partie des recettes générées par les ventes permettra de financer des stages d'été organisés par McKinney pour les enfants défavorisés du sud-est de l'Amérique. Saisissez WORLDRUGBY lors de l'achat pour bénéficier d'une remise de 2 dollars.