L'une des caractéristiques des tournois olympiques à sept de Tokyo 2020 a été les moments offerts par des athlètes qui n'étaient pas encore connus. Et nous ne parlons pas ici du petit robot qui apportait le ballon à chaque match !
Après six jours palpitants de rugby à sept olympique au Tokyo Stadium, nous nous penchons sur six joueuses et joueurs qui pourraient avoir bien refaire parler d’eux sur le World Series dans les mois et les années à venir.
CHLOE JACQUET (FRANCE)
À seulement 19 ans, Chloé Jacquet est une jeune femme qui a le monde du rugby à sept à ses pieds. La benjamine des Bleues, championne d’Europe à 7 avec l’équipe de France U18 il y a deux ans, a signé son premier contrat professionnel à 7 en septembre 2020. Elle a fait ses débuts lors du World Rugby Sevens Repechage en juin 2021 pour aider la France à se qualifier pour les Jeux olympiques avec deux essais en cinq sélections.
Chloé Jacquet a principalement été utilisée comme remplaçante à Monaco, et c'est ce rôle qu'elle a repris à Tokyo, en quittant le banc pour apporter plus d’impact lors de chacun des six matchs des Bleues.
Elle a prouvé qu'elle avait la capacité de faire basculer un match, en marquant les derniers essais lors des victoires de la France en phase de poule contre le Brésil et le Canada.
Lors du match pour la médaille d'or contre la Nouvelle-Zélande, Chloé est entrée en jeu à un peu plus de deux minutes de la fin, alors que la France était menée de deux essais. Elle a réalisé un plaquage qui a permis d’empêcher Portia Woodman de marquer dans le coin gauche, mais malgré tous ses efforts, elle n'a pas pu empêcher son équipe de s’incliner.
Chloé Jacquet va maintenant vouloir construire sur ses performances prometteuses à Monaco et à Tokyo en donnant rendez-vous sur le circuit mondial.
IGNACIO MENDY (ARGENTINE)
L'un des trois médaillés d'or des Jeux olympiques de la Jeunesse de la sélection argentine à Tokyo 2020 et le premier des deux sur cette liste, Ignacio Mendy restera dans l'histoire comme l'homme qui a assuré la médaille de bronze à son pays.
Au total, Ignacio Mendy a marqué quatre essais en six matchs, mais sa contribution à la campagne olympique de l'Argentine est allée bien au-delà de ses 20 points.
Contre l'Afrique du Sud en quart de finale - un match dans lequel l'Argentine a joué pendant plus de 11 minutes avec six joueurs seulement à la suite du carton rouge de Gaston Revol - Mendy n’a pas arrêté de courir et distribuer le ballon, entraînant derrière lui son équipe qui refusait alors de baisser les armes.
C'est grâce à lui que Marcos Moneta a pu marquer le deuxième essai de son équipe. C’est lui aussi qui a transmis une passe décisive au capitaine Santiago Alvarez en fin de seconde période.
Jusqu'à présent, il n'a participé qu'à un seul tournoi du World Series, à l'âge de 18 ans au Cap il y a trois ans, mais ce n'est sûrement qu'une question de temps avant qu'il ne devienne une star du circuit.
MARCOS MONETA (ARGENTINE)
Marcos Moneta avait laissé entrevoir son énorme potentiel lors de ses sélections sur le circuit mondial en 2019 et 2020, mais il n'a laissé aucun doute qu’on le reverrait après ses performances à Tokyo.
Comme son camarade Mendy, médaillé d'or aux Jeux olympiques de la jeunesse, Marcos Moneta a donné le coup d'envoi de ses Jeux avec un essai lors du premier match de l’Argentine contre l'Australie.
Aucun joueur n'a marqué plus d'essais que lui au Tokyo Stadium, et il les a inscrits à des moments cruciaux de la course à la médaille de bronze de l'Argentine.
Le meilleur exemple en est la contribution de Moneta à la victoire en quart de finale contre l'Afrique du Sud. L'Argentine était menée 7-0 par les Blitzboks lorsque Revol a reçu un carton rouge. Mais la tournure que devait alors prendre le match n'a pas semblé avoir d'impact sur la mentalité de ce joueur de 21 ans.
Son premier essai fut le fruit d'une course folle et son deuxième, deux minutes plus tard, témoigna de sa supériorité offensive lorsqu'il se plaça à la réception de son propre coup de pied pour passer outre Branco du Preez et aplatir.
Des essais contre les Fidji et la Grande-Bretagne ont suivi et les supporters argentins espèrent qu'il pourra transposer ses performances sur le World Series.
REAPI ULUNISAU (FIDJI)
Il n'y a pas si longtemps, Reapi Ulunisau était une joueuse de netball prometteuse, mais l'entraîneur fidjien Saiasi Fuli l'a convaincue de se lancer dans le sevens. A Tokyo, elle a su prouver au monde entier que son mentor ne s’était pas trompé.
Reapi Ulunisau était alors l'une des trois joueuses de l'équipe fidjienne sélectionnée par Fuli à n’avoir jamais joué à ce niveau avant le tournoi Oceania Sevens en juin, et au vu de ce qu'elle a montré au Tokyo Stadium, elle a un long avenir devant elle.
La joueuse de 26 ans a donné un aperçu de son potentiel en inscrivant deux essais lors de la victoire sur le Canada en phase de poule, mais c'est lors du match contre le Brésil qu'elle s'est véritablement révélée.
Aucun autre joueur des Fidji – qu’il soit homme ou femme - n'avait jamais réussi un triplé olympique avant le sien au deuxième jour du tournoi olympique féminin de rugby à sept à Tokyo. Ulunisau a fait mieux lors de la rencontre de la poule B, devenant ainsi la première joueuse d'une nation à franchir quatre fois la ligne aux Jeux.
Des essais en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande et dans le match pour la médaille de bronze contre la Grande-Bretagne ont achevé de nous convaincre.
JIUTA WAINIQOLO (FIDJI)
On dit souvent que les Fidjiens sont nés pour jouer au rugby à sept, et le dernier exemple en date à émerger est Jiuta Wainiqolo.
Trois-quarts robuste qui a représenté son pays chez les U20 et les seniors en rugby à XV, Wainiqolo a joué avant pour les besoins du tournoi olympique.
Comme Ulunisau, et deux de ses coéquipiers dans l'équipe fidjienne de Gareth Baber, Wainiqolo n'avait pas joué au sevens international avant l'Oceania Sevens à Townsville, mais il s'est révélé à Tokyo avec des essais dans chacun des trois matchs de la phase de poule de son équipe.
Son importance dans l’équipe des doubles champions olympiques a été soulignée lors de la demi-finale contre l'Argentine, lorsqu'il a choisi une ligne de soutien brillante pour recevoir une passe d'Iosefo Masi et courir pour marquer l’essai de la victoire depuis sa propre ligne des 10 mètres.
Wainiqolo a marqué son cinquième et dernier essai d'une olympiade exceptionnelle à la fin de la première mi-temps du match pour la médaille d'or, pour donner aux Fidji une avance de 14 points sur les All Blacks Sevens qu'ils ont rarement eu l'occasion de lâcher.
WANG WANYU (CHINE)
La Chine a été l'une des grandes vedettes du tournoi olympique féminin de rugby à sept de Tokyo 2020. Elle a fait mordre la poussière à la France et aux États-Unis (à deux reprises), tout en battant le Japon et l'équipe du Comité olympique russe (ROC) pour terminer à la septième place.
Wang Wanyu a été au cœur de tout ce que les Chinoises ont réalisé au Tokyo Stadium, marquant quatre essais, dont un dans chacun des deux matchs contre les États-Unis.
Dans le match pour la septième place contre le ROC, c'est Wanyu qui a donné le coup d'envoi de la remontée de la Chine. Elle a choisi une ligne merveilleuse pour recevoir une passe de Gu Yaoyao et exploiter une brèche qui s'était ouverte dans la défense adverse.
Cette action, révélatrice des performances de Wanyu tout au long des Jeux olympiques, a permis à la Chine de prendre le contrôle d’un match qu'elle allait remporter 22-10, après avoir été menée 10-0 juste avant la pause.
Wanyu avait disputé trois tournois du World Series avant les Jeux olympiques, remontant à 2018, et elle espère que ses performances au Tokyo Stadium pourront servir de tremplin à davantage de succès à l'avenir.