L'entraînement pendant le confinement a mis au défi les entraîneurs et les joueurs de tous les coins du monde, et cela n'a pas été différent à Hongkong.

Même si les équipes masculine et féminine ont bénéficié d'un accès aux installations de l'Institut du sport de Hongkong pour préparer le tournoi de qualification olympique de Monaco, rien n’a pu remplacer l’environnement des compétitions.

Paul John et Iain Monaghan, les deux Celtes chargés de préparer leurs équipes respectives pour les JO de Tokyo, ont dû trouver des solutions innovantes pour inciter les joueuses et les joueurs à ne pas décrocher.

S'adressant à World Rugby à 50 jours de la finale olympique du tournoi féminin de rugby à sept le 31 juillet, l'Écossais Iain Monaghan a révélé qu’il avait en quelque sorte envoyer ses joueuses dans un voyage métaphorique à travers le monde.

« Nous avons imaginé l'entraînement autour de l'ascension des sept sommets du monde (Everest, Aconcagua, Denali, Kilimandjaro, Elbrus, Mount Vinson et Carstensz Pyramid). Inutile de dire que je n'étais pas l'entraîneur le plus apprécié à ce moment-là parce qu'elles ont été physiquement très sollicitées », sourit-il.

« Mais tout ça nous a permis de découvrir les différentes cultures des équipes que nous allons jouer et d'où elles viennent, ainsi que l'histoire de leur sport.

« Nous avons défini des exercices comme faire des passes sur une distance équivalente à celle qu'il faudrait pour gravir l'une des montagnes. Nous avons aussi campé et appris à cuisiner différents plats nationaux. Nous en avons appris aussi plus sur leurs communautés et leurs valeurs et comment nous pouvions intégrer toute cette expérience dans notre environnement de haute performance. Et de fait, tout ça a conduit à une orientation différente à l'entraînement. »

Du temps pour les joueuses

Même si « escalader des montagnes » n'était qu'une analogie, le travail accompli par l'équipe pour se perfectionner a été très réel.

« Elles ont eu beaucoup de temps pour réfléchir sur elles-mêmes parce qu’elles n'ont pas pu participer à des tournois », concède Iain Monaghan.

« Nous avons pu prendre le temps de réfléchir à notre jeu et à nous-mêmes, que l’on soit entraîneurs ou joueuses. Cela a été rendu possible pendant toute cette période car en temps normal nous n’aurions pas eu le temps de le faire s’il avait fallu voyager tout le temps pour jouer.

« Nous sommes des bêtes de compétition, notre place est sur le terrain et dans des tournois. Mais grâce à cette méthode nous avons assez vite évacué la déception de ne pas avoir pu nous qualifier tout de suite. Cela nous a poussé à nous améliorer afin d’avoir une chance à Monaco. »

Les équipes féminine et masculine ont en effet été à une victoire de se qualifier directement pour les Jeux de Tokyo, après avoir atteint la finale du tournoi de qualification Asia Rugby en 2019.

Les filles ont été bien battues par la Chine 33-0, mais les garçons ont subi une défaite très serrée contre la Corée.

Rien n’est impossible

En tant habitués du HSBC World Rugby Sevens Series, la France et les Samoa seront les favoris pour remporter la dernière place disponible aux Jeux olympiques chez les hommes.

Mais Paul John, demi de mêlée à l'époque où il était joueur, a l'habitude des coups, comme la fois où il a battu le Pays de Galles à la Coupe du Monde de Rugby à Sept en 2009.

Les Hongkongaises n'ont remporté que deux de leurs cinq matchs lors du dernier tournoi de repêchage à Dublin il y a cinq ans où elles n’avaient pas pu aller plus loin que la poule. Les garçons quant à eux s’étaient qualifiés pour les quarts de finale de Cup mais une défaite face aux Samoa avait mis fin à leur rêve.

L'équipe de Paul John jouera dans la poule A avec la France, le Chili, l'Ouganda et la Jamaïque.

« Hormis les équipes du World Series de cette compétition - Samoa, France et Irlande - nous avons joué contre tout le monde de manière régulière, que ce soit sur le HK Sevens ou le Challenger Series, et chaque match a été très compétitif et très serré. La nature même du rugby à sept signifie que rien n'est impossible. Chaque point comptera », rappelle le coach, comme une évidence.

« Après la déception de ne pas participer aux Jeux olympiques la première fois, nous avons maintenant une chance de corriger cela. »

Aucune des équipes ne manquera d'expérience en repêchage grâce aux piliers que sont Natasha Olson-Thorne, Melody Li et Nam Ka Man qui reviennent pour une nouvelle chance de qualification chez les filles ; tandis que les hommes pourront compter sur l’expérience du capitaine Max Woodward, de Jamie Hood et des frères McQueen, Alex et Tom.

ATTITUDE POSITIVE

L'équipe féminine se retrouve dans la même poule que la France, Madagascar et la Colombie. Les deux meilleures équipes et les deux meilleurs troisièmes des trois poules poursuivront vers les phases finales.

Iain Monaghan veut se baser sur leur dernière grosse perf contre le Canada en octobre 2019 comme référence.

« Il faut être réaliste ; nous avons beaucoup de respect pour la Russie et la France. Le Kazakhstan peut montrer qu'il peut rivaliser avec n'importe quelle équipe, et c'est la beauté du sept. C'est la même chose pour nous », a déclaré Monaghan.

« Nous avons affronté le Canada dans le cadre de notre préparation pour la qualification olympique et nous avons été assez compétitifs.

« C'est une équipe très difficile à affronter en termes de physique, d'habileté et de vitesse et en plus elles sont médaillées de bronze olympiques. Mais nous avons surmonté le décalage horaire et nous avons tenu bon. »

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