L'ancien capitaine de l'équipe de rugby à sept de l’Angleterre, Ollie Phillips, estime que la présence du rugby aux Jeux olympiques de Tokyo de cet été est « plus importante que jamais ».
C'est en 2009 que Phillips, alors Joueur de Rugby à Sept de l’Année aux World Rugby Awards, a été appelé pour la première fois pour que soit intégré le format court du rugby pour les Jeux de Rio 2016.
Son rêve de devenir olympien lui-même ne s'est toutefois pas réalisé après qu'une blessure au mollet subie lors de la Coupe du Monde de Rugby à Sept 2013 a vu sa carrière de joueur prendre fin prématurément à l'âge de 30 ans.
Renouvelé à la tête de l'équipe galloise de rugby à sept féminin, tout en gérant sa propre entreprise, il assure qu'il est « essentiel » pour la croissance du sport que le rugby masculin et féminin continue de faire partie du programme olympique.
« C'est le summum de la carrière de tout sportif », affirme-t-il. « L'opportunité d'être un olympien et de faire partie du plus grand événement sportif au monde, de jouer aux Jeux olympiques, ne fait qu'amener le sport à un autre niveau.
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— England Rugby (@EnglandRugby) May 24, 2021
Back in 2009 it was England who beat New Zealand in a thrilling final at @Twickenhamstad 🙌🏆
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« Étant donné le contexte de ce qui se passe dans le monde et compte tenu du fait que le rugby est un sport spectaculaire, je pense que sa présence aux JO est plus importante que jamais. Les fédérations et les clubs ont tous du mal et souffrent partout dans le monde. Le rugby a énormément souffert, en particulier au niveau des jeunes et dans le milieu amateur.
« Notre vision et mon objectif étaient de jouer à Rio 2016 et de prendre ma retraite sportive après les Jeux. Bien que j'aurais bien sûr aimé en faire partie en 2016 mais que je n’ai pas pu, je suis quand même heureux d'avoir contribué à faire en sorte que le rugby fasse partie des Jeux. »
Après avoir imaginé « des stades pleins et une ambiance de fête » aux Jeux de Rio 2016 - où les Fidji et l'Australie ont remporté la médaille d’or, respectivement sur le tournoi masculin et sur le tournoi féminin - Ollie Phillips pense que la compétition de cette année (26-31 juillet 2021) offrira sans aucun doute « des scènes très différentes », même s’il n’est toujours pas sûr que les supporters nationaux puissent assister aux matchs au Tokyo Stadium.
Néanmoins, après s'être rendu au Japon pour assister à la Coupe du Monde de Rugby 2019, le coach des féminines du Pays de Galles s'attend à ce que les Japonais adoptent le rugby à sept avec le même enthousiasme et pense que cet engouement pourra même contribuer à développer les programmes de rugby au Japon pour les années à venir.
« Les Jeux olympiques vont être très différents de ce à quoi ils ressemblent habituellement », poursuit Ollie Phillips, « mais le fait que vous ayez les Jeux à Tokyo ne fera qu'élever le niveau du jeu. Cela renforce le fait qu’il est primordial de faire partie des Jeux olympiques et que le rugby a autant besoin des Jeux olympiques que les Jeux olympiques ont besoin du rugby.
« Je pense que le monde du rugby a pu découvrir à quel point le Japon était un beau pays en 2019 et à quel point il était incroyablement pittoresque. Les gens en ont fait une Coupe du Monde spéciale au-delà de ce qui s'est joué sur le terrain. Les Jeux olympiques allaient être la cerise sur le gâteau pour le Japon.
« Malheureusement, le Covid a interrompu cette vision, ce qui fait que tout va être différent désormais. La priorité est de proposer des Jeux sûrs. On peut se dire que c’est dommage, mais aussi que c’est une opportunité incroyable de célébrer le fait qu'ils ont réussi à y arriver. »
Sans pouvoir compter sur le soutien qu’elles rencontrent habituellement chez elles, Ollie Phillips pense que les joueuses devront saisir l'opportunité quelles que soient les circonstances. Il espère que le tournoi servira une fois de plus de tremplin à certaines des nations émergentes du rugby, à commencer avec le tournoi de repêchage olympique de ce mois-ci (19-20 juin 2021) à Monaco qui permettra aux deux dernières équipes féminines et à la dernière équipe masculine de se qualifier pour les Jeux.
« L'intérêt du repêchage est qu'il vous donne une dernière chance de devenir une nation olympique », rappelle Ollie Phillips. « Je pense que la réalité est que vous allez toujours voir l'une des équipes du HSBC World Sevens Series se qualifier, mais c'est toujours une chance incroyable de faire partie des Jeux Olympiques et de jouer à un sport qui continue à prospérer dans votre pays.
« Je ne sais pas à quoi ressembleront ces Jeux olympiques et si les fans pourront y assister. Mais c'est ce qui va justement les rendre si particuliers. Car les Jeux olympiques continueront d’offrir la plus grande audience au monde. »