Après une interruption d'un an, la compétition internationale européenne de rugby à sept, hommes et femmes, fait son grand retour le week-end du 5-6 juin, sous une nouvelle dénomination.

Ce qui s'appelait autrefois le Rugby Europe Grand Prix Series sera désormais connu sous le nom de Rugby Europe Championship Sevens Series, avec les divisions Trophy et Conférence 1 placées sous sa coupelle.

La première manche du championnat masculin et féminin mettra en action respectivement huit et neuf équipes venues de tout le continent et se déroulera à Lisbonne, au Portugal, dans le même week-end.

Le deuxième manche aura lieu à Moscou, en Russie, à la fin du mois de juin. Le tournoi féminin sera disputé les 25-26 juin et le tournoi masculin les 26-27 juin.

La Russie, championne en titre, cherchera à conserver sa couronne chez les femmes, de même que l'Allemagne chez les hommes.

Pour Damian McGrath, l’entraîneur de l'Allemagne, le Rugby Europe Championship Sevens Series annonce le début d'une nouvelle ère, pour lui à titre personnel, comme pour l'équipe.

McGrath a signé un contrat de cinq ans comme entraîneur de l’équipe nationale de rugby à sept Hommes d’Allemagne en octobre 2019. Mais en raison de la pandémie de Covid-19, l'Anglais d’origine n'a pu diriger son équipe que sur deux tournois à ce jour : les étapes chilienne et uruguayenne du tout premier World Rugby Challenger Séries. Les Allemands avaient remporté la première et avaient été éliminé en quart de finale de la deuxième.

Désormais, après l'annulation de la saison 2020 dans son intégralité, l'Allemagne est prête à reprendre le terrain, mais avec des modifications apportées au sein de l'équipe qui a triomphé il y a 18 mois.

« L'équipe qui a remporté les Championnats d'Europe et l'équipe que j'ai emmenée en Amérique du Sud l'année dernière et qui a remporté le World Challenger Series arrivent maintenant au bout de leur aventure. La plupart des joueurs ont 30 ans. La difficulté pour nous maintenant est de trouver une génération plus jeune. C'est la fin de cette génération et nous cherchons à en reconstituer une autre », explique Damian McGrath.

Un récent match amical avec l'Espagne – que McGrath considère comme l’un des principaux challengers de l'Allemagne – leur a également coûté trois joueurs importants.

« En deux minutes, Bastian Himmer s'est cassé la pommette, Ben Ellermann - une puissance incroyable - s'est blessé au coude et Niki Koch, qui est policier à Hanovre, s'est gravement blessé aussi », déplore-t-il.

« Pour des pays comme le nôtre, il y a beaucoup de très bons joueurs, mais ce qu'ils n'ont pas et ce que nous n'avons pas, c'est suffisamment de profondeur. »

L'ESPAGNE EST L'ÉQUIPE À BATTRE

D’un côté positif, Carlos Soteras Merz, qui a mené l'équipe à la victoire au Chili, s'est remis de sa blessure à temps pour mener l'équipe à Lisbonne où l'Allemagne jouera contre le Portugal, la Géorgie et la Lituanie. L'Espagne, l'Italie, la Russie et la Pologne composeront la poule B.

Les adversaires européens habituels, l'Irlande et la France, seront absents en raison de leur participation au tournoi de qualification olympique. Il n’y aura pas non plus l’Angleterre, ni l’Écosse, ni le Pays de Galles en raison de la participation de la Team GB aux JO de Tokyo.

« Nous allons à ces nouveaux championnats d'Europe en tant que champions, mais je pense que l'Espagne sera favorite. Ils jouent sur le World Series et nous avons organisé un stage avec eux il y a environ un mois.

« Vu le nombre de joueurs qu'ils ont, et la qualité des joueurs qu'ils ont, il va vraiment falloir faire attention à eux sur ce tournoi, d’autant que je sais que ça les embête d'avoir manqué la dernière Coupe du Monde à Sept et cette fois-ci les Jeux olympiques.

« Ils ont beaucoup investi dans leur programme à sept et le rugby en général progresse beaucoup en Espagne. Ils vont chercher à se démarquer et à faire savoir à tout le monde qu'ils sont l'une des meilleures équipes du monde. »

Une chance à saisir

L'Allemagne est prête à retrousser ses manches et si elle doit abandonner son titre, ce ne sera pas sans se battre.

« Je ne sais pas grand-chose de la Lituanie ou de la Géorgie, mais le Portugal a un héritage à sept lui aussi », explique McGrath. « Il n'y a pas si longtemps, lorsque j'entraînais les Samoa, nous les avons affrontés sur le World Series. Je sais donc qu'ils auront une équipe de qualité et, ayant l'avantage de jouer à domicile, je suis sûr qu'ils voudront réaliser une bonne performance.

« Nous manquons peut-être de vitesse en tant que telle et nous n'avons pas de gros gabarits. Le fait que l'Irlande, la France et les Home Nations ne jouent pas rend ce championnat alléchant ; c'est une réelle opportunité pour nous.

« Je suis satisfait du groupe que nous avons ici ; nous avons des joueurs talentueux. Fabian Heimpel, Tim Lichtenberg, Anjo Buckman… ces gars-là pourraient jouer dans la plupart des équipes. Nous avons aussi un jeune Irlandais, Jack Hunt, qui a un passeport allemand. Il mesure 6'4 (1,93 m) et joue sur l'aile. Ce sera son premier tournoi et ce sera un joueur à surveiller. »

Dans le même temps, l'équipe féminine allemande se retrouvera face à la Russie, les tenantes du titre, et la Roumanie dans la poule A à Lisbonne.

La Pologne, la Belgique et le Pays de Galles composeront la poule B, tandis que l'Écosse jouera l'Espagne et le Portugal dans la Poule C.

Tous les tournois seront diffusés en direct sur Rugby Europe TV.

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