Elena Zdrokova le reconnaît sans détour. Lorsque l’équipe féminine de Russie a manqué de se qualifier pour les JO de Rio 2016 en s’inclinant au tournoi de qualification de Dublin, « c'était comme si le monde s'était écroulé », dit-elle.
La Russie s’était qualifiée pour la finale où elle avait affronté une équipe d’Espagne tout aussi puissante pour cette rencontre entre les deux meilleures équipes.
Mais c'est Las Leonas qui sont sorties vainqueurs, gagnant 19-12 et une place pour le tournoi olympique de rugby à sept à Rio quelques semaines plus tard.
Tout juste adolescente, Elena Zdrokova avait sauté de joie lorsque la Russie avait battu l’Irlande en demi-finale, mais la défaite contre l'Espagne l'a mise à genoux.
« Je venais de commencer à jouer avec l'équipe nationale et je ne me suis pas vraiment rendu compte de ce qui s’est passé », raconte Elena, qui a terminé le tournoi en tant que meilleure marqueuse d’essais.
« On avait perdu tellement de bonnes joueuses et là, d’un coup, on s’est retrouvé dans l’incapacité de gérer psychologiquement cette responsabilité. On était dévastées, c’était comme si le monde s’écroulait. Mais cette défaite nous a rendues plus fortes. »
Hard at work! Our Women continue preparations for the @rugby_europe European Championship and the @Olympics qualifying tournament pic.twitter.com/GhbbHuWHd8
— Russian Rugby (@russiarugby) May 19, 2021
Son coéquipière Baizat Khamidova, qui devrait également disputer un deuxième tournoi de repêchage, se rappelle aussi amèrement l’occasion manquée il y a cinq ans.
« C'était dur et ça nous a fait du mal. C'était l'une des défaites les plus douloureuses pour notre équipe », confie-t-elle.
Une dernière chance
Maintenant, la Russie a la possibilité de se rattraper. Les 19 et 20 juin, l’équipe fera partie des 12 qui se disputeront les deux derniers billets pour les Jeux olympiques de Tokyo lors du tournoi de repêchage à Monaco.
À 30 ans, Baizat Khamidova sait bien qu'elle n'aura peut-être plus jamais une autre occasion de participer aux Jeux olympiques et pense que son équipe est mieux préparée aujourd’hui pour réussir.
« C'est mon tournoi le plus important maintenant. Peut-être que je n’aurai plus jamais une chance comme celle-ci », assure-t-elle.
« Maintenant, nous avons de la profondeur, de bonnes joueuses sur le banc sur qui on pourra compter. En plus, on maîtrise beaucoup mieux le ballon et on communique mieux sur le terrain. »
Après trois mois sans entraînement en raison de la pandémie de Covid-19, la Russie a rapidement rattrapé le temps perdu sous l'œil vigilant du nouvel entraîneur d’origine sud-africaine, Graham Bentz.
L'équipe bénéficie également d'un analyste vidéo à plein temps et de nouvelles installations médicales. Avec tout ça, Baizat Khamidova estime qu’elles seront prêtes à se lancer une fois qu’elles seront sur le terrain de Monaco.
« Nous avons eu sept tournées et un bon stage de préparation avec l’équipe nationale, plus un championnat de rugby à sept très compétitif, ici en Russie. Maintenant, tout va bien, nous nous préparons. »
La Russie a été tirée au sort pour figurer dans le même groupe que l'Argentine, les Samoa et le Mexique. Au repêchage de Rio 2016, les Russes avaient battu les Samoa 47-0, puis l'Argentine tout aussi confortablement, 34-0, en quarts de finale de Cup.
Elena Zdrokova insiste cependant sur le fait qu’elles ne feront aucun cadeau aux autres équipes. « Nous ne sous-estimerons aucun adversaire pendant le tournoi. Bien sûr, chaque équipe montrera un niveau de rugby très élevé, mais nous sommes prêtes à tout. »
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