Un match international de rugby a été joué pour la première fois à Édimbourg il y a 150 ans. Et symboliquement, c’est là, dans la capitale écossaise que sera donné le coup d’envoi de cette grande reprise internationale en juillet 2021 avec un test unique du Japon contre les British & Irish Lions à Murrayfield le 26 juin - une première dans l’histoire du rugby mondial.

Après une période de 18 mois où seul un petit nombre d'équipes en dehors de l'Europe ont pu concourir en raison de la pandémie de Covid-19, les fans peuvent s'attendre à un retour en fanfare du rugby international en juillet.

Un mois de rencontres alléchantes qui reprennent avec la tradition du déplacement et de l’accueil des équipes, tout en respectant les mesures barrières. Mais aussi la perspective réelle que les stades vont enfin renaître.

Cette rencontre coup d’envoi à Edimbourg marquera également le retour du Japon sur la scène internationale pour la première fois depuis la Coupe du Monde de Rugby 2019, celle qu’ils ont organisé et où ils ont gagné une armée de nouveaux fans chez eux et au-delà grâce à un style de jeu qui leur est propre.

Jamie Joseph, leur entraîneur, est reconnaissant de l'opportunité de revenir sur le terrain, avec en plus un match contre l'Irlande à venir à Dublin une semaine plus tard.

« Ça fait 18 mois qu’on n’a pas joué et il est grand temps de revenir ! », a-t-il déclaré. « Quand on regarde la Top League, on voit bien que l'enthousiasme et la motivation des joueurs n’ont pas flanché et que la compétitivité s'est considérablement améliorée avec un certain nombre d'entraîneurs et de joueurs de haute qualité.

« Le match contre les Lions est une chance unique et la pression ne sera pas la même que pour un test traditionnel. Ce sera la première fois qu’ils joueront ensemble, alors j’imagine que ce sera un peu particulier pour se mettre en route.

« Des matchs comme celui-ci peuvent être un peu compliqués, mais la perspective de jouer un tel match et d'aller en Écosse est excitante. J'ai hâte de travailler à nouveau avec l'équipe, de voir ce que valent les nouveaux joueurs et de travailler sur ce que nous devons améliorer. »

Les Springboks ont trop hâte de revenir

A l'instar du Japon, l'Afrique du Sud n'a pas disputé de test depuis qu'elle a remporté pour la troisième fois la Webb Ellis Cup à Yokohama le 2 novembre 2019.

Les Springboks sont attendus au tournant, eux qui sont toujours numéro un au classement mondial. Ce sera également la première fois que le nouveau coach Jacques Nienaber rentrera réellement dans sa fonction sur le terrain. Ça commencera avec deux tests contre la Géorgie avant de recevoir les Lions.

Rassie Erasmus, directeur du rugby de Springbok, a salué le calendrier international de World Rugby en juillet et a déclaré que la mini-série de deux matchs contre la Géorgie offrait aux Springboks une très bonne occasion de se préparer à celle très attendue contre les Lions.

« Rien ne vaut un match international pur et dur pour voir où vous en êtes, évaluer votre niveau de préparation et vos capacités sous pression. Pour nous, c’est vraiment une chance d’avoir cette opportunité de jeu avant la série contre les Lions.

« Jacques (Nienaber), son staff et sa direction ont travaillé 24 heures sur 24 pour que l'équipe soit aussi bien préparée que possible, et la série contre la Géorgie est une opportunité nécessaire après une interruption aussi longue et imprévue due à la pandémie de Covid-19. »

Après leur tournée historique dans les îles du Pacifique en 2016, ce sera la première fois que les Lelos se rendront en Afrique du Sud.

Cependant, les deux pays ont eu l’occasion de travailler en collaboration dans les domaines du développement des joueurs au cours des dernières années, comme le rappelle le vice-président de la fédération géorgienne de rugby, Lasha Khurtsidze. Il souligne également l'esprit de solidarité qui a permis d'organiser de tels rendez-vous en ces temps difficiles.

« Jouer contre eux (les Springboks) est un grand honneur pour nous », dit-il. « Nous n'avons joué les Springboks qu'une seule fois auparavant, lors de notre première participation à la Coupe du Monde de Rugby en 2003. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Ils sont les champions du monde actuels et nous sommes montés en puissance. »

Après la série en Afrique du Sud, la Géorgie accueillera l'Écosse. Pour l’entraîneur des Lelos, Lasha Maisashvili, ces trois tests consécutifs contre des nations de premier plan est une opportunité majeure de développement pour son équipe.

Déjà, la Géorgie avait profité des rencontres face à l’Angleterre, au Pays de Galles, à l’Irlande et aux Fidji lors de la Coupe d’Automne des Nations de l’année dernière, s’améliorant match par match. Et là, l’équipe cherchera à s’améliorer encore.

« Le fait que les champions du monde aient l'intention de disputer deux test-matchs contre nous est un honneur pour le rugby géorgien et un défi de taille », ajoute Maisashvili. « Nous accueillerons l'Écosse après la série en Afrique du Sud ; ça sera une autre belle opportunité de nous aider dans notre développement. »

À chaque défi, il y a une opportunité, et le calendrier des matchs internationaux de juillet en est une parfaite illustration.

Les principaux pays d’Amérique du Nord, les États-Unis et le Canada, devaient également accueillir des équipes internationales chez elles, mais en raison des restrictions liées à la crise sanitaire, ce sera l’inverse qui se produira.

C’est donc à Twickenham que les États-Unis affronteront l'Angleterre pour la première fois depuis la Coupe du Monde de Rugby 1999. De même, ça fait longtemps que le Canada a joué le Pays de Galles à Cardiff. En 2008, le jeune demi d’ouverture Dan Biggar en étant au début de ses 92 sélections et les anciens capitaines du Pays de Galles, Kingsley Jones et Rob Howley, entraînent désormais le Canada.

En profiter pour renouveler les effectifs

Pour les équipes du Home Nation, la présence de certains de leurs principaux joueurs dans l'équipe des Lions donne aux entraîneurs la possibilité de renouveler leur effectif et d’apporter du sang neuf dans les rangs. C’était d’ailleurs comme ça que Biggar avait débuté il y a 13 ans. Après le match contre le Canada le 3 juillet, le Pays de Galles affrontera l'Argentine les deux samedis suivants.

« Nous attendons avec impatience cet été et nous sommes ravis d'avoir trois tests assurés », a confié l’entraîneur du Pays de Galles, Wayne Pivac.

« C’est vraiment décevant de ne pas pouvoir aller en Argentine, surtout après l'annulation de notre tournée 2020 en Nouvelle-Zélande. Mais compte tenu des circonstances, c'est tout à fait compréhensible.

« Ce qui est important, c'est que nous ayons des matchs. Et comme on le dit depuis toujours, on prend tout ce qui est bon à prendre. Nous sommes ravis et fiers d'avoir 10 de nos joueurs sélectionnés avec les British & Irish Lions, c'est une récompense pour tout leur travail acharné et nous leur souhaitons le meilleur été possible.

« Et avec toutes ces absences, nous allons profiter de cet été comme d’une opportunité de développement importante pour nous. »

Steve Phillips, le directeur général de la Welsh Rugby Union, a ajouté : « World Rugby a réussi à établir un programme complet de matchs internationaux cet été, malgré le contexte de la pandémie. C’est sûr que nous sommes déçus de ne pas pouvoir partir en tournée, mais nous sommes heureux de pouvoir accueillir le Canada et de pouvoir honorer l'accord de San Francisco de 2017 en accueillant los Pumas pour deux matchs à la suite. Ce sera extrêmement important pour le développement de nos joueurs internationaux.

« Wayne a été catégorique sur le fait que son équipe avait besoin de matcher cet été et World Rugby a tenu ses promesses sur ce coup-là. »

Le directeur général de World Rugby, Alan Gilpin, est lui aussi ravi qu'un calendrier de matchs aussi compétitifs ait pu être établi, malgré toutes les contraintes évidentes.

« Ce qui a été important, agréable à vivre et non négligeable, c’est le niveau d’investissement et de collaboration avec tout le monde pour parvenir à ce résultat-là, car ce n’était pas si évident d’arriver à programmer tous ces matchs », explique-t-il.

« Il reste encore beaucoup de choses à faire car les planifier est une chose, mais il est évident que nous devons maintenant soutenir un grand nombre de ces équipes, en particulier les pays émergents, avec leurs contraintes de déplacement et de quarantaine notamment.

« Il y a encore beaucoup de travail à faire mais je pense que, espérons-le, les fans de rugby apprécieront de belles rencontres en juillet avec par exemple une tournée historique des Lions en Afrique du Sud. »

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