Farida Elzakzouk, la capitaine de l'équipe féminine d’Égypte, espère que le succès rencontré par son équipe sur le dernier Arab Sevens pourra servir de tremplin au rugby féminin dans cette nation d'Afrique.
En alignant une équipe internationale pour la première fois en une décennie, l’Égypte a remporté le tournoi féminin sans concéder un seul point, battant le Liban, la Syrie et les Émirats arabes unis à Alexandrie.
« C'était incroyable car c'était la première fois que nous jouions toutes ensemble », a expliqué Farida Elzakzouk à World Rugby.
« Nous avons remporté le tournoi en partant de zéro, ce qui est incroyable car nous ne nous attendions pas à cela. Nous savions que nous étions bonnes et tout ça, mais on ne s'attendait pas à aller aussi loin. Nous sommes très heureuses de pouvoir disputer d'autres tournois après ça. »
Une bonne promotion du rugby
La Egyptian Rugby Football Union a été convaincue par la joueuse des Transforma Panthers Menna Sedky, qui faisait partie de l'équipe à Alexandrie, de débloquer un financement spécifique et de mettre des entraîneurs à disposition de l'équipe.
Suite à cette victoire, Farida Elzakzouk raconte que l'équipe a depuis été invitée à jouer dans d'autres compétitions internationales en Afrique et qu'elle a désormais pour objectif d'aider l'Égypte à gagner sa place pour les qualifications régionales en vue de la Coupe du Monde de Rugby à 7 en 2022.
« De plus en plus de gens parlent de rugby en Égypte en ce moment », affirme-t-elle. « Beaucoup de gens viennent me voir pour me demander comment ils peuvent nous rejoindre, comment ils peuvent venir jouer.
Syria women's rugby national team with the president of the NOC in Syria congratulating us after winning the silver medal in the Arab rugby sevens championship that was held in Egypt🥈🏉.#syriarugby #womensrugby #girlsrugby #rugby #womeninrugby #asiarugby #worldrugby pic.twitter.com/SEN0RW5wcy
— Sarah Abd Elbaki (@SarahElbaki) February 22, 2021
« Je suis vraiment heureuse que tout ce battage médiatique ait donné au rugby la bonne publicité dont il a besoin en Égypte. J'espère vraiment que dans cinq ans, les équipes seront plus étoffées, que nous aurons plus de joueuses dans le championnat national en Égypte, ce qui voudra aussi dire que nous aurons une meilleure chance d'atteindre de meilleures positions quand il s'agira d'autres tournois, que ce soit en Afrique, dans le monde arabe ou même dans le monde entier ! »
Bien que l'Égypte ait battu la Syrie 31-0 dans la phase de poules, puis une deuxième fois sur le même score en finale, Farida Elzakzouk reconnaît que c'est l'équipe dirigée par Sarah Abd Elbaki qui l'a rendue la plus nerveuse.
Sarah Abd Elbaki est devenue une figure influente du rugby féminin dans le monde arabe. Et quand elle n’est pas capitaine de l'équipe féminine de Syrie, elle travaille comme responsable du développement du rugby féminin de Syria Rugby, mais aussi comme entraîneure adjointe de l’équipe nationale masculine et enfin comme arbitre.
« Nous savions tous à quel point elle est géniale », admire Farida. « Tout le monde sait qu'elle est très connue, qu'elle entraîne différentes équipes et qu'elle est très connue sur les terrains de rugby. C'est pour ça que nous étions vraiment nerveuses de jouer contre elle. Cependant, je crois que nos entraîneurs nous ont vraiment donné beaucoup de trucs pour l'affronter. »
Initier un nouveau public
Sarah Abd Elbaki a appris qu'elle serait capitaine de la Syrie à Alexandrie un mois avant le tournoi, lorsque l'équipe a commencé sa préparation pour le tournoi en Égypte.
« C'est une sensation incroyable, je suis si fière », a-t-elle confié. « C'est un honneur, en fait, d'être la capitaine d'une équipe aussi merveilleuse et de femmes aussi douées. Nous avions les yeux rivés sur la médaille d'or, pour être honnête. Mais malheureusement, nous avons perdu parce que l’Égypte est une équipe très forte, parce qu'on était chez elles et parce que ce sont des joueuses d'expérience.
« C'était un adversaire difficile pour nous. Mais nous avons fait de notre mieux et nous nous sommes battues tant qu'on a pu. »
Sans surprise pour quelqu'un qui jongle avec quatre jobs très différents - en tant que joueuse, entraîneure, arbitre et administratrice - Sarah Abd Elbaki ne sait pas lequel lui prend le plus de temps.
« Ce n'est pas facile, mais quand vous aimez quelque chose, vous donnez tout ce que vous avez », assure-t-elle. « J'essaye de me concentrer, de faire le lien avec les quatre et de me vider l'esprit.
« Ce n'est pas facile, mais j'y parviens et je n'ai pas encore choisi ce que je veux faire plus tard. Je sais juste que je veux continuer à tout faire jusqu'à ce que je trouve ma voie. »
Ce qui ne fait aucun doute, c’est la volonté et la passion de la jeune Syrienne pour le rugby, et Sarah Abd Elbaki est déterminée à initier le plus grand nombre possible de femmes au rugby.
« Je veux juste montrer le rugby à toutes les femmes de mon pays et pas seulement de mon pays d'ailleurs, en Asie et dans le monde aussi. C'est vraiment incroyable de pouvoir être dans un endroit où l'on peut rencontrer plus de femmes. Je travaille à ça actuellement et j'espère bien réussir à inspirer en inspirer beaucoup ! »
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