En tant qu'administratrice dans le sport, Nicki Nicol a du trouver des solutions pour s'adapter aux défis imposés par la pandémie de Covid-19. Suite à une restructuration au sein de New Zealand Rugby (NZR) au mois de mai, sa mission a changé pour la deuxième fois depuis qu'elle a rejoint l'organisation en 2017. Elle est désormais en charge de la transformation.

Depuis, Nicki n'a pas ménagé ses efforts au sein de l'exécutif pour tenter de limiter les impacts de la pandémie sur le rugby en Nouvelle-Zélande.

« On parlait toujours de résilience avant, mais je pense que ce mot a pris un tout nouveau sens depuis » », raconte-t-elle à World Rugby. « Les gens sont le plus important, c'est pourquoi maintenir les salaires et le travail que nous avons mené avec le gouvernement pour continuer à les payer malgré tout a été notre première priorité.

« On est revenu à des principes fondamentaux. Ça a été un gros travail de ce point de vue et ça n'a pas toujours été simple de trouver un équilibre entre tout ça et la vie de famille. Ça a été un défi aussi sur le plan personnel. Mais on arrive à s'en sortir. Tout ne se passe pas comme on voudrait toujours, mais au moins on essaie. »

Ré-imaginer le rugby en Nouvelle-Zélande

Au mois de mars, Nicki avait déjà visualisé le reste de son année, faite de rencontres, de formations et d'apprentissages grâce à la bourse de leadership que World Rugby venait de lui octroyer. Mais la sévérité de la pandémie et son impact ont remisé à plus tard tous ses engagements.

Au lieu de cela, elle a été revigorée par la possibilité d'apporter un changement radical à la New Zealand Rugby afin de permettre au rugby amateur de se renforcer à l'approche de 2021.

« Ça a sans doute accéléré un certain nombre de choses ; on s'est aperçu que notre système n'était peut-être pas suffisamment équilibré », admet-elle.

« On s'est penché sur le système rugbystique tel qu'il est implanté en Nouvelle-Zélande, à l’équilibre entre le monde professionnel et le monde amateur, à notre rôle en Nouvelle-Zélande, à toutes ces choses et ça nous a permis de nous poser les vraies questions sur ce que l'on voulait vraiment en tant qu'organisation.

« Avec l'arrivée de Mark Robinson (le directeur général, ndlr), nous nous sommes vraiment repositionnés en nous posant la question : si nous voulons réinventer le rugby pour la prochaine décennie et au-delà, qu'allons-nous devoir faire différemment ?

« On a pris du recul et on a regardé l'ensemble du système sous un autre angle. Nous voulons vraiment trouver des moyens d'investir différemment dans le rugby amateur, et une partie de cela ira à la culture et au travail sur le respect et l'inclusion. On considère en fait que c'est une vraie opportunité.

« Une partie de notre force pendant de nombreuses décennies a été que la base de notre pyramide était vraiment solide. Mais, comme beaucoup de sports, ça n'a pas toujours été facile. Et, en ce qui nous concerne, on pense que si on peut renforcer le rugby au niveau amateur, alors ça aidera également New Zealand Inc d'un point de vue social et humain. C'est donc une priorité pour nous. »

« C'est notre moment »

Un aspect du jeu que Nicki Nicol a à cœur de développer, c'est le rugby féminin et elle est convaincue que la perspective d'accueillir la Coupe du Monde de Rugby 2021 sera une opportunité exceptionnelle pour booster la participation féminine.

La Coupe du Monde de Rugby 2021 est en fait le premier tournoi de trois années intenses pour le sport féminin en Nouvelle-Zélande. La Coupe du Monde féminine de cricket sera organisée dans le pays en 2022, de même que le forum du Groupe de travail international sur les femmes et le sport. L'année suivante, en 2023, la Nouvelle-Zélande accueillera aussi des matches de la Coupe du Monde féminine de foot en partenariat avec l'Australie.

« Nous nous sommes beaucoup attachés à renforcer la figure des femmes grâce à notre stratégie féminine dans le rugby, car pour que les sponsors puissent nous suivre, les sportives doivent être connues, les gens doivent les reconnaître », soutient Nicki Nicol.

« Nous avons quatre grands événements sportifs féminins au cours des trois prochaines années : 2021, 2022 et 2023. Notre gouvernement fait déjà beaucoup en faveur des femmes et des filles dans le sport, et donc pour nous, c'est notre moment. Nous voulons vraiment en profiter pour booster le rugby féminin. »

La première étape de cette aventure a eu lieu en novembre à Auckland où près de 400 personnes ont assisté au tirage au sort des poules de la Coupe du Monde de Rugby 2021 depuis le SkyCity Theatre. La Première ministre de Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, a fait l'honneur de participer au rendez-vous qui était diffusé en direct dans le monde entier.

Dans son discours, elle a présenté la RWC 2021 comme une vraie opportunité à la fois pour « briser les discriminations » liées au genre et aussi à montrer au monde entier le manaakitanga si important dans la culture néo-zélandaise.

« Ce qui est sûr et certain, c'est que nous allons organiser une grande fête comme jamais », affirme Nicki Nicol. « Vous allez voir, passer du temps avec les équipes féminines, c'est très bruyant, elles chantent beaucoup, il y a beaucoup de musique, de rires et de choses comme ça.

« Et c'est vraiment ce que nous aimerions pouvoir créer, en particulier autour de l'Eden Park. Un véritable festival de musique et de loisirs, très multiculturel avec les influences Pasifika et Maori. C'est ce que nous espérons. Et je pense que ça collera vraiment bien avec les joueuses et tous les supporters et bénévoles qui feront partie de la fête. »

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