Les Anglaises ont été sacrées championnes du Tournoi des Six Nations 2020... sans jouer, dimanche 25 octobre. Leurs six points d'avance en tête du classement du Tournoi féminin ont résisté au nul 13 partout entre l’Écosse et la France à Glasgow.

Les filles de Simon Middleton se rendront donc à Rome dimanche 1er novembre dans l'idée de transformer ce titre en un 15e Grand Chelem. Cet objectif est en revanche impossible à réaliser pour les hommes d'Eddie Jones qui ont perdu contre la France en février dernier. Mais remporter le Tournoi des Six Nations pour la 7e fois fait encore partie des possibilités.

L'Irlande mène pour l'instant au classement avec un point d'avance devant l'Angleterre et la France avant de se rendre à Saint-Denis disputer son dernier match le 31 octobre. De fait, l'Angleterre est condamnée à une victoire bonifiée à Rome si elle veut remporter le trophée.

C'est faisable car l'Angleterre n'a encore jamais perdu contre l'Italie. Pour autant, la préparation de l'équipe pour la rencontre du 31 octobre ne s'est pas faite dans les meilleures conditions. Le match amical prévu le dimanche 25 octobre contre les Barbarians a dû être annulé et l'équipe d'Eddie Jones compte neuf blessés.

L'Angleterre recourt aux jeunes

Lundi 26 octobre, le sélectionneur a nommé un groupe de 36 joueurs pour le Six Nations et la Coupe d'Automne des Nations. Luke Cowan-Dickie, Ali Crossdale, Courtney Lawes, Jack Nowell, Manu Tuilagi et Mark Wilson sont tous forfaits sur blessure et Elliot Daly, George Ford et Joe Marler sont en rééducation.

George Kruis, qui a joué lors de la finale de la RWC 2019 perdue contre l'Afrique du Sud, est inéligible du fait de son départ chez les Wild Knights au Japon. Par conséquent, le groupe affichera moins d'expérience sur le terrain que d'habitude ; 18 joueurs sélectionnés par Eddie Jones comptent moins de 10 caps chacun.

« Avec neuf joueurs blessés, ça crée des opportunités pour les jeunes de montrer ce qu'ils valent », a temporisé Eddie Jones. « Nous sommes très contents de ce qu'on a vu lors de la préparation. Il y avait un bon niveau. »

Suite au Six Nations, l'Angleterre se tournera vers la Coupe d'Automne des Nations. Comme prévu, Jason Ryles, le coach en charge des techniques de courses et de plaquages, rejoindra le staff de Jones en provenance des Melbourne Storm (NRL) et devrait rencontrer le groupe sous peu.

Les Anglais entameront leur campagne de la Coupe d'Automne des Nations contre la Géorgie à Twickenham le 14 novembre, puis joueront l'Irlande, le Pays de Galles et le vainqueur de la poule d'en face.

Les Anglaises visent le Grand Chelem

Pendant ce temps-là, dimanche 1er novembre, les Red Roses tenteront de transformer leur 16e victoire du Tournoi en un 15e Grand Chelem en cas de victoire contre l'Italie à Parme. Les filles sont en préparation deux jours par semaine depuis un mois mais cette rencontre face aux Italiennes sera leur première depuis leur victoire 66-7 contre le Pays de Galles début mars.

Comme pour les garçons, les Anglaises n'ont jamais perdu contre l'Italie et ont même remporté leur dernier duel en Émilie-Romagne 42-7 en février 2018. Et même s'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, l'équipe de Simon Middleton rêve déjà tout haut du Grand Chelem.

« Tout ce que nous faisons aujourd'hui est en vue de ce match contre l'Italie », indique la pilier Shaunagh Brown à World Rugby. « Déjà il faut y aller, ensuite rester éloignées du Covid et une fois que nous serons sur le terrain, nous jouerons pour gagner et, bien entendu, décrocher le Grand Chelem.

« Ça donnerait une corde supplémentaire à notre arc, ne serait-ce que pour montrer que notre rugby reste compétitif et que les gens ne devraient pas hésiter à nous voir et à nous supporter. »

Lorsque la séquence du Tournoi des Six Nations prendra fin, les Anglaises joueront les Françaises deux fois de suite, les 14 et 21 novembre. Shaunagh Brown, qui a fêté sa 50e sélection avec les Harlequins par un essai contre les Exeter Chiefs le week-end précédent, ne cache pas son plaisir de jouer malgré la pandémie.

« Nous avons conscience que c'est un privilège et même une exception car presque personne n'est autorisé à jouer en ce moment au pays », dit-elle. « On ne joue pas que pour nous, nous jouons pour tout un pays. On a la chance de le faire et d'autres ne l'ont pas. »

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