Kate Daley a été très heureuse d'apprendre qu'elle avait été sélectionnée pour suivre le programme de stages d'entraînement pour la Coupe du Monde de Rugby 2021. Celle qui a été la capitaine de l'équipe nationale féminine des USA sur l'édition 2014 participera à la prochaine en qualité d'entraîneure. Cette opportunité lui est offerte par World Rugby dans le cadre de son plan stratégique sur les femmes dans le rugby 2017-2025 afin de susciter des vocations de leaders.
Son nom a été proposé par Emilie Bydwell, la directrice de la haute performance féminine à USA Rugby. Il faut dire aussi que l'ancienne n°8 avait déjà eu une expérience en la matière en travaillant au côté de Rob Cain dans le staff des Women's Eagles. Ce qui ne l'a pourtant pas empêché de lui demander : « Es-tu sûre d'avoir choisi la bonne personne ? »
« Ça rassure et c'est motivant d'avoir le soutien d'Emilie Bydwell et de Rob Cain, de savoir qu'ils sont persuadés que je peux apporter de la valeur à l'environnement de haute performance aux USA », admet Kate Daley.
World Rugby s'est fixé comme ambitieux objectif que d'ici à la Coupe du Monde de Rugby 2025 40% des membres des staff seront des femmes. Et pour y parvenir, Kate Daley est l'une des six femmes à avoir été sélectionnée pour le programme de stage d'entraînement rendu public le 18 septembre.
« Je suis très reconnaissante envers Emilie, Rob et USA Rugby qui ont soufflé mon nom à World Rugby. J'espère que je serais une bonne candidate, quelqu'un qui fera avancer le rugby féminin », promet-elle.
« C'est une opportunité incroyable. Nous devons tellement à Katie [Sadleir, directrice générale du rugby féminin à World Rugby, ndlr] pour tout ce qu'elle a initié et réalisé en faveur du rugby féminin dans le monde entier. »
Un réseau mondialisé
Comme d'autres filles retenues, Kate a participé à l'Académie de haute performance féminine en mai 2019 en Afrique du Sud, de façon à apprendre et partager des idées. Cette expérience a donné à la candidate de 34 ans accès à un réseau mondialisé dans l'environnement féminin de haute performance qui lui permet de rester en contact et de faire vivre des idées.
« Sans cette académie, on n'aurait sans doute pas pu disposer d'un réseau comme nous l'avons aujourd'hui », assure-t-elle. « Toutes ces expériences partagées, ces connaissances et ces connections n'auraient pas pu être possible sans cette réunion de Stellenbosch. Si l'objectif est d'avoir 40% d'entraîneures d'ici à la Coupe du Monde de Rugby 2025, alors sans ces initiatives qui poussent vraiment les femmes vers des rôles de cadres de la haute performance, ce ne serait pas possible.
Exciting opportunity for the growth of the women's game: Former @USARugby player, head coach of @PennStateWRugby and assistant coach of USA Women's 15s team, Kate Daley, confirmed as one of the Rugby World Cup 2021 Coaching interns https://t.co/tsyRRCyk8u #wrugby
— Women Eagles (@USAWomenEagles) September 18, 2020
« Sans ce coup de pouce de World Rugby pour que les femmes occupent des postes de dirigeantes dans l'environnement de haute performance, j'imagine qu'on serait très loin des 40% et que les femmes se sentiraient bien seules dans cet univers encore très masculin. »
Des portes ouvertes sur des opportunités
Kate Daley est heureuse de contribuer à renforcer le réseau mondial grâce à ce programme de stages en interagissant avec plus d'entraîneures de part le monde. La native de Pennsylvanie envisage d'ailleurs un jour de faire carrière en dehors des USA.
« J'aimerais bien entraîner à l'étranger, quelque part où je pourrais apporter cette connaissance que j'ai acquise aux États-Unis », dit-elle. « Aux USA, on a le MLR [Major League Rugby, ndlr] et je pense que ce serait une belle opportunité d'être intégrée de quelque manière que ce soit dans leur processus de professionnalisation.
« Est-ce qu'un jour j'aimerais bien être entraîneure d'une équipe nationale ? Je ne suis pas encore sûre à 100%. Pour l'instant, je gagne en confiance dans mon rôle d'entraîneure adjointe. Mais peut-être que grâce à ce stage j'aurais toute la confiance nécessaire, la préparation et la connaissance pour devenir cadre dans la haute performance. »
Grâce au programme des stages d'entraîneures de la RWC 2021, au moins 12 entraîneures seront en Nouvelle-Zélande lorsque le mondial débutera en septembre.
Créer un environnement inspirant
Malgré tout, Kate Daley est consciente que faire partie du staff de l'équipe nationale des USA à une Coupe du Monde ne va pas sans effort.
« Je suis à la fois très excitée et parfois émue des responsabilités qui s'imposent aux membres d'un staff d'une équipe nationale », confie Kate.
« Ça semble parfois irréel. Ça reste toujours dans un coin de ma tête que je ne représente pas uniquement le staff des États-Unis, mais aussi tout un tas d'entraîneures extrêmement compétentes et motivées aux USA. Je le ressens plus en tant qu'entraîneure qu'en tant que joueuse. »
Ce sens des responsabilités transpirait déjà lorsqu'elle était en charge de son équipe. A la RWC 2017 en Irlande, les USA s'étaient qualifiés en demi-finale pour la première fois depuis la RWC 1998. Kate pense d'ailleurs que la prochaine équipe pourra réitérer l'exploit en Nouvelle-Zélande dans un an.
Néanmoins, ce n'est pas sur un résultat en 2021 que Kate mesurera sa réussite. En tant que coach dont la philosophie repose sur « la création d'un environnement qui permette aux joueuses d'atteindre leurs objectifs sur et en dehors du terrain », elle a hâte de mettre en place un univers où tout le monde pourra s'épanouir.
« Nous voulons performer sur le terrain. Nous souhaitons que nos joueuses vivent une expérience formidable. On veut bâtir quelque chose de spécial », insiste Kate Daley.
« Avec un peu de chance, on ne suscitera pas uniquement une expérience fantastique pour les joueuses qui y seront, mais quelque chose qui inspire et motive les prochaines Eagles et toutes celles qui veulent un jour être sélectionnées dans l'équipe nationale. Tous les sacrifices et tous les efforts que tu mets pour jouer pour ton pays, franchement, ça vaut le coup. »
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Photo : Travis Prior