Eddie Jones, le sélectionneur de l'équipe nationale d'Angleterre, avait prévu de passer son été au Japon à préparer une tourner pour son équipe avant que la pandémie de Covid-19 ne change ses plans. Pour autant, il a trouvé le temps de participer à l'académie virtuelle de haute performance de World Rugby.
Aux côtés de ses deux adjoints Steve Borthwick et Scott Wisemantel qui l'accompagnaient sur la RWC2019 au Japon, et d'un ancien membre du staff anglais Paul Gustard, il a partagé son expérience et dispensé ses conseils aux participants de cette masterclass unique et inédite sur le coaching.
Eddie Jones a dispensé des cours en ligne sur l'attaque et sur la nécessité de mettre en place un environnement de haute performance. Face à lui et à distance écoutaient religieusement 265 entraîneurs, officiels de match et autres cadres issus de 33 fédérations.
« La plus belle chose avec le rugby, c'est qu'il n'y a pas de secrets », a révélé Eddie Jones. « Vous savez, c'est un sport assez simple, finalement. On a tous notre façon de faire et plus on explique comment on fait, plus on cherche de nouvelles manières de nous améliorer. »
Débats virtuels
L'académie virtuelle de haute performance a été lancée lorsque la plupart des régions du monde étaient en plein confinement suite à la pandémie de Covid-19 et s'est ouverte aux nations émergentes en leur proposant un partage de connaissances et en mobilisant son personnel via une série d'ateliers spécialisés.
Des webinaires ont ainsi été menés par Mike Cron, Laurie Fisher et Dave Hadfield, tandis que Katie Sadleir, directrice générale à World Rugby en charge du rugby féminin, et Mike McGovern intervenaient au côté d'Eddie Jones.
« C'est tellement important de partager ses expériences, d'autant que nous avons eu des moments passionnants. En un cours, on passait du Pacifique aux Amériques », a confié Eddie. « On a réussi à mettre ensemble des idées très éclectiques et nous avons suscité d'importantes discussions. On a eu ces débats virtuels autour d'une bière ou d'un café.
« Et ce qui a été très appréciable, ça a été de discuter avec les autres entraîneurs du monde entier, d'écouter leurs histoires, de partager un peu de leurs connaissances et de voir ce que chacun pouvait apporter à l'autre. »
Des nuances culturelles d'un pays à l'autre
L'Entraîneur World Rugby de l'Année 2017 n'a pu faire autrement que de revenir sur certains pans de sa brillante carrière qui l'a mené de l'Australie au Japon, puis en Afrique du Sud et en Angleterre. Il a soulevé la Webb Ellis Cup, à remporté le Grand Chelem des Six Nations et la Bledisloe Cup, mais admet être sensible aux « nuances culturelles » des différents entraîneurs.
« Vous vous rendez compte que dans chaque pays il y a encore des schémas traditionnels et que vous devez faire avec, qu'ils permettent au jeu d'avancer ou de revenir en arrière », observe-t-il. « Ça vous rend curieux de savoir quels sont les freins qui vous permettent d'avancer et qu'elles sont les opportunités qui se présentent. Je pense que chaque pays a sa propre façon d'y arriver. »
Voir les choses sous d'autres angles
Lesley McKenzie, entraîneure de l'équipe féminine du Japon, a vraiment eu de quoi être inspirée par ces discussions. Non seulement elle raconte avoir beaucoup appris de l'expérience de ses pairs, mais ça lui a aussi donné le sentiment d'appartenir à un réseau mondial au moment où le monde entier était isolé.
« Ça vous donnait ce sentiment d'appartenir à une communauté », confirme-t-elle. « C'était vraiment intéressant de rassembler tous les entraîneurs de tous ces pays et qui font tous progresser le jeu à leur manière. Nous sommes tous des produits de notre propre environnement de jeu et beaucoup d'entre nous sont arrivés à faire avancer les choses, où qu'ils soient.
« C'était très bien d'avoir cette occasion d'envisager les choses sous d'autres angles, depuis d'autres endroits du monde et peut-être d'intégrer quelques nouvelles solutions aussi. »