Mise en application en mars 2020, la nouvelle directive sur la phase post-plaquage (breakdown) a récemment fait ses débuts dans le cadre du Super Rugby Aotearoa, puis quelque temps après en Australie dans le Super Rugby AU.
Développée par un groupe de travail spécialisé sur le sujet composé de joueurs, entraîneurs et arbitres dont Joe Schmidt, Richie Gray, Ian Foster, Victor Vito, Wayne Barnes, Jaco Peyper et le Dr Eanna Flavey, la directive est un renforcement strict de la règle existante conçue pour promouvoir un contest plus sûr et plus juste lors de la phase post-plaquage, mais aussi plus facile à arbitrer et devant permettre un rugby plus rapide et plus offensif.
Le Super Rugby Aotearoa étant terminé et la reprise du rugby en Australie étant bien lancée, World Rugby a analysé les matches disputés jusqu'à présent dans les deux compétitions pour savoir si la nouvelle ligne directrice avait atteint ses objectifs.
UN BALLON PLUS RAPIDE SUR LE SUPER RUGBY AOTEAROA
En Nouvelle-Zélande, les équipes et les spectateurs ont constaté une augmentation de la vitesse du ruck, le temps de libération de balle moyen dans la moitié de terrain adverse passant à 2,76 secondes contre 3,1 secondes la saison précédente. C'est important car les données indiquent que des phases post-plaquage (breakdown) plus courtes entraînent moins de blessures.
Le nombre de coups de pied de pénalité et de coups francs a baissé de neuf – de 31 à 22 – sur les neuf journées du Super Rugby Aotearoa. Les données ont été sensiblement les mêmes en Australie où le nombre de pénalités dans la phase post-plaquage a également baissé au cours des neuf journées du championnat, passant de 20 à 13.
La baisse du nombre de pénalités sur les deux championnats montre un changement clair de comportement, de même qu'une adhésion et une compréhension de cette nouvelle directive de la part des joueurs, des entraîneurs et des arbitres.
Celle-ci a également eu un impact important sur la répartition des pénalités sur les rucks entre attaque et défense en Nouvelle-Zélande. Les équipes qui attaquent sont globalement moins pénalisées lors de la phase post-plaquage, s'attribuant 44% du total. Pourtant, sur les neuf manches du Super Rugby Aotearoa, ce chiffre est passé à 51% - preuve d'une compétition plus équilibrée lors du breakdown.
UN TEMPS DE JEU EFFECTIF PLUS LONG DANS LE SUPER RUGBY AU
Lors des six premières journées du Super Rugby AU, le temps de jeu effectif moyen a été de 36 minutes et 15 secondes, soit trois minutes et 42 secondes de plus que le temps moyen chronométré par les équipes australiennes en Super Rugby la saison précédente.
Cette augmentation du temps de jeu effectif a entraîné en moyenne 40 passes de plus par match, ce qui trahit un rugby plus offensif.
Il a également été observé lors du Super Rugby AU un changement clair dans la façon dont le jeu est pratiqué lors de la phase post-plaquage. Entre la première et la sixième manche, le nombre de pénalités sifflées lors de la phase post-plaquage est passé de 13 à neuf.
« C'EST FANTASTIQUE POUR LE JEU »
Après sa reprise le 15 août, la Premiership d'Angleterre applique également la nouvelle directive d'application de la règle sur la phase post-plaquage (breakdown). L'arbitre anglais Waynes Barnes, par ailleurs membre du groupe de travail dédié qui s'est penché sur ce sujet, s'est exprimé sur BT Sport pour faire part de sa réaction suite à la mise en œuvre de la directive et pour partager quelques idées sur la suite :
« Ce sont les meilleurs entraîneurs, les meilleurs joueurs du monde qui disent, dans le cadre de ce groupe de travail, que c'est de cette manière que nous pouvons rendre le rugby plus sûr, que c'est ainsi que nous pouvons rendre le rugby plus juste, et que c'est ainsi que nous pouvons le rendre même plus compréhensible.
« Cette nouvelle directive vise à améliorer la sécurité des joueurs. Jusqu'alors, les joueurs étaient penchés, leur cou exposé, en attendant que d'autres viennent pour les dégager. Ce que nous disons maintenant, c'est qu'on veut les voir debout, on veut les voir plus droit et nous souhaitons que les joueurs qui arrivent puissent les dégager en toute sécurité, en les faisant reculer. Nous voulons que le jeu ne s'arrête pas et qu'il se poursuive.
« Nous voyons les joueurs s’adapter, tout comme les entraîneurs. Ils ont adhéré à ce qu'on leur demandait et c'est fantastique pour le jeu. »
Depuis l'annonce de la nouvelle directive, World Rugby a travaillé avec les arbitres, les équipes et les fédérations pour assurer une standardisation et une pleine compréhension de cette règle.
World Rugby a également publié des instructions détaillées étape par étape sur l'application de la nouvelle directive, avec des explications précises et des exemples en vidéo.
Craig Joubert, l'arbitre de la finale de la Coupe du Monde de Rugby 2011, a formé le personnel de haute performance des pays émergents, les patrons des arbitres des fédérations et les arbitres sur les directives d'application de la loi sur phase post-plaquage lors de la toute nouvelle académie virtuelle de haute performance de World Rugby.
EN SAVOIR PLUS >>> WORLD RUGBY PUBLIE UNE DIRECTIVE SUR LA PHASE POST-PLAQUAGE