En 15 ans de carrière internationale, Alessandro Zanni a été extrêmement occupé avec les Azzurri : quatre Coupes du Monde de Rugby, 13 campagnes des Six Nations et quelques piges avec les Barbarians. Le troisième-ligne d'Italie compte 119 sélections, ce qui en fait le deuxième joueur le plus capé derrière Sergio Parisse.
Désormais retiré des terrains, il n'en demeure pas moins très attaché au rugby. Il se recycle désormais en tant que préparateur physique pour le club de Benetton Treviso, le club avec lequel il évolue depuis 2009.
Les montagnes russes de l'émotion
Né à Udine en 1984, Alessandro a commencé à jouer au rugby sur sa terre natale avant d'aller à Calvisano à 20 ans, ce qui lui a permis d'intégrer très vite l'équipe nationale avec laquelle il a fait ses débuts en battant le Tonga 48-0 en novembre 2005.
« C'était incroyable d'avoir été sélectionné », se souvient-il. « Je ne m'y attendais absolument pas parce qu'à cette époque-là la concurrence était très rude à mon poste. Je n'ai pas dormi la nuit d'avant le match. C'était incroyable parce que j'allais jouer avec des joueurs que j'avais l'habitude de regarder à la télévision. »
Très vite pourtant Alessandro a réussi à s'imposer dans la Squadra Azzurra, notamment pour le Six Nations en 2006, puis pour sa première Coupe du Monde de Rugby l'année suivante de l'autre côté des Alpes. C'est cet événement qui lui a sans doute apporté le plus d'émotions, positives et négatives, disputant son premier match de Coupe du Monde contre la Nouvelle-Zélande, puis étant obligé de quitter la compétition sur blessure.
« Ça a été un crève-cœur de quitter la compétition et de revenir en Italie », confie-t-il. « Ça été difficile aussi de voir l'équipe se faire battre par l’Écosse (18-16 pour le dernier match de poule, ndlr). On n'a pas perdu de beaucoup et ça a été difficile à encaisser parce qu'on s'était entraîné tout l'été et échouer à si peu... Mais le plus dur c'est que je ne pouvais rien faire pour les aider. »
Ne jamais abandonner
De meilleurs moments allaient venir comme cette victoire historique sur la France en 2011 (22-21), la toute première dans le Tournoi des Six Nations. « On ne s'y attendais pas, c'était génial », sourit-il au souvenir de ce match. « Je me souviens de ce vieux stade, le Flaminio, tout le monde pleurait là-dedans ! »
Deux ans plus tard, le troisième-ligne est à son pic. Il décroche une nomination dans la catégorie Joueur du Tournoi des Six Nations après avoir aidé à battre la France et l'Irlande avant d'être appelé chez les Barbarians pour jouer l'Angleterre à Twickenham.
« Les Barbarians sélectionnaient les meilleurs joueurs de la saison ; je pense que cette année-là était la meilleure pour moi. En plus on a bien joué avec Trévise et je n'ai pas été blessé », dit-il.
Après 2007, Alessandro Zanni a participé à trois autres Coupes du Monde de Rugby, mais une avalanche de blessures lui ont gâché sa fin de carrière. « Après ma deuxième blessure au genou gauche, je me demandais vraiment si j'allais continuer ma carrière ou non », reconnaît-il. « Je ne savais pas encore si j'étais capable de revenir et de jouer au très haut niveau. J'avais 33 ans et j'avais déjà pas mal d'expérience. Mais j'ai compris comment adapter mon jeu à mon poste. »
A l'heure de raccrocher les crampons, Alessandro peut jeter un regard sur son passé avec une certaine pointe de fierté. « C'est un rêve que caressent tous les jeunes rugbymen de porter les couleurs de l'Italie et j'ai eu la chance de le réaliser. De mon premier match jusqu'à mon centième, ça a été une fierté, mais aussi une très grande responsabilité. »